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 L'alimentation et la cuisine médiévale

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Lucillus
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MessageSujet: L'alimentation et la cuisine médiévale   L'alimentation et la cuisine médiévale Icon_minitimeDim 16 Mar - 14:39

Sommaire de l'ouvrage:

I- Introduction:
1- les heures des repas au Moyen Age
2- nourriture maigre/ nourriture grasse

II- Les types d'aliments:
1- les féculents (la base)
2- la viande
3- les légumes
4- les produits laitiers

III- Accomodement, boissons et recettes

1- les épices
2- le vin / la bière
3- la recette (de la poule au pot?)


[Ouvrage écrit par Tancrel les 14 et 15 mars 1456]


Dernière édition par Lucillus le Dim 16 Mar - 14:54, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: L'alimentation et la cuisine médiévale   L'alimentation et la cuisine médiévale Icon_minitimeDim 16 Mar - 14:42

I- Introduction

1- Heures des repas au Moyen Age

Tout d'abord, cassons les idées reçues : quand il n'y avait pas de guerre, quand il n'y avait pas d'épidémies, on mangeait à sa faim au moyen-âge (ce qui n'était pas le cas sous Louis XIV).
D'après des historiens, la ration du moyen-âge était équivalente à notre ration quotidienne de 2500 Kcal.

Sauf que l'on mangeait différemment.

Tout d'abord, on ne mangeait pas aux mêmes moments : petit dejeuner entre 6 et 8hoo , déjeuner entre 12 et 13h00 et Diner entre 19 et 20h00.

Les moments de sustentation différait selon la région. Par exemple, à Paris, on faisait 6 repas frugaux tous le long de la journée...hé oui le snacking n'est pas une invention de la fin du XXeme siècle.

Dans la plupart des régions, on faisait 4 repas.
Un repas au lever qui consistait à un oignon, une noix, etc..juste une petite collation pour rompre le jeune. C'était le petit déjeuner.
Ce repas se prenait au lever du lit soit très tôt le matin.

Ensuite on prenait un repas vers les 10h00 du matin. c'etait le repas principal de la journée. Il durait environ 30 minutes et nos ancêtres tenait plus que tout au monde à le prendre autour d'une table (c'est d'ailleurs à ce moment de la journée où les vikings pensaient à nous attaquer entre 800 et 1100 apres JC).

Puis un repas vers les 18h00. c'était un potage : le souper.

Ensuite on mangeait autour de la veillée : noix, noisettes, fruits, etc.
On se couchait vers les 21 heures (hé oui nos ancêtre dormaient deux heures de plus que nous).


2- Nourriture maigre / nourriture grasse

Dans le christianisme primitif, la nouvelle religion chrétienne était en concurrence avec des religions beaucoup plus strictes qui imposait le jeûne (le ramadan est une survivance de cette mode antique).
Perdant des adeptes, car trop lâche, l'Eglise imposa une sorte de jeûne "light" qui consistait à prendre qu'un seul repas par jour et à jeuner à partir du Vendredi Saint (le vendredi précédant Paques).
Cette durée de jeûne s'établit très tôt à 40 jours (d'où le nom de carême).

Malheureusement pour l'Eglise, les nouveaux peuples que l'on disait barbare étaient un peu plus gourmand et un peu moins strict (voir même carrément laxiste) sur le zèle religieux.
Pour s'adapter, l'Eglise autorisa un deuxième repas (courant du VIIe siècle) pendant la période du carême, le jeûne complet était conservé à partir du vendredi saint jusqu'à "l'arrivée des cloches de Pâques". En compensation de sacrifice (le carême sert à faire pénitence pour se laver des pêchés de l'année et le jeûne n'en est qu'une partie), les chrétiens devait manger "maigre" durant tout le carême, ainsi que tous les mercredis et vendredis de l'année.
Théoriquement, ce rythme de "jeûne" fut conservé par l'église jusqu'en 1963 (Concile de Vatican II) et il nous reste encore quelques bribes puisque nous mangeons toujours du poisson le vendredi...

Est considéré maigre, tout ce qui n'est pas constitué de graisse ou de viande animale.
D'après l'Eglise, tout ce qui vient de l'eau n'est pas de la viande mais du poisson. Le poisson est donc considéré comme maigre.

Pour nous provençaux, les dauphins et les baleines étaient considérés comme des poissons. On en mangeait et on en rafolait car elle offrait une viande aussi riche et aussi goutue que de la viande rouge!
La surexploitation de la baleine (on en récuperait la graisse pour l'éclairage, les os pour les outils - n'oubliez pas mesdames que le renfort de soutien gorge était à l'origine une dent de baleine -, la viande pour la nourriture) a même causé sa disparition sur nos côtes dès le XIIIeme siècle. Les malouins les ont poursuivis jusqu'à St Pierre...Leur description de cette petite île de "halte" a convaincu Christophe Collomb qu'il y avait quelque chose à l'ouest....

Les grenouilles étaient aussi considérés comme maigre. Elle n'était pas considéré comme une nourriture noble et n'était consommé que par les "gueux" (qui la mangeait entière et en bouilli).

L'oeuf a été considéré comme une viande grasse au dèpart, puis vers le XIeme sicèle, l'oeuf a été considéré comme une viande maigre.

Le saintdoux était bien sur proscris. L'huile d'olive était considéré comme maigre...c'était la, la richesse de la Provence car on ne connaissait que l'huile d'olive comme source d'huile "maigre".

Les conséquences de cette dichotomie furent :
--> Une séparation des gouts culinaires...qui perdurent toujours. Nous n'aveons pas de plats à base de poissons et de viandes! Finis la spécialité gallo-romaine, très populaire dans la Provincia qui consistait en une sorte de bouilli de lentilles, avec de la chair de truite et de la graisse de mouton (bon appétit)!

--> L'église a encouragé, entretenu la pisciculture afin que le carême soit respecté par tous.
Cette pisciculture nous a apporté nos premières connaissances en biologie animale.
Des marais ont été assêchés à cet effet et des régions hostiles sont devenus viables (les Dombes par exemple).
Qui dit pisciculture, dit étang, qui dit étang dit grenouille...nos voisins anglais qui avait la mer à proximité et donc pratiquait la pisciculture dans une moindre mesure nous ont targué d'un surnom : "Froggies" (les étangs appartenait à l'eglise, les pourtours à tout le monde...c'était la ou se trouvait les grenouilles).

--> La salade est rentré dans notre alimentation quoiqu'il s'agissait du pire des mets de nos ancêtres (servir de la salade à l'époque équivaut à servir des salsifis de nos jours).

--> Le poisson est devenu un plat courant. Son prix était modique en période grasse (on aimait les viandes qui apportait des calories et donc le poisson n'était pas recherché). Il était cher en période maigre. Les prix de l'alimentation grimpait pendant cette période et les gens avait du mal à se nourrir.
Les périodes de maigre tombait en plus quand les greniers étaient vides...c'était donc souvent une période de disette.


Dernière édition par Lucillus le Dim 16 Mar - 14:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'alimentation et la cuisine médiévale   L'alimentation et la cuisine médiévale Icon_minitimeDim 16 Mar - 14:46

II- Les aliments

1- Les féculents (la base)


LES BOUILLIES
A l'époque romaine, on mangeait des bouillies de céréales (On a pas attendu Kellogs).
Ces bouillies pouvait être de l'orge, du blé, des lentilles (spécialement d'ailleurs à Lugdunum - Lyon- que l'on a attribué ultérieurement Puys en Velay).
La bouillie de pois chiche est apparu lors des invasions arabes. Elle n'a été consommé que dans les régions où les arabes se sont implantés : Septimanie (que l'on connait sous le nom de Languedoc actuellement), Catalogne, Provence.
Le riz était consommé dans le sud de l'Espagne et du Portugal en bouilli, cuit pendant des heures. Il a été importé par les arabes.
Cette bouillie a été consommé dans nos campagne jusqu'à l'aube de la révolution industrielle.

LES CREPES
D'autres régions consommait les céréales sous forme de pate que l'on faisait chauffer. Il s'agissait des régions celtiques (Galice, Irlande, Ecosse, Pays de Galles, Bretagne) pour l'essentiel. Cette préparation a donné nos crêpes!
On consommait de cette façon dans les principautés russes (blinis), grecs (pita).

Les arabes consommait aussi les céréales de cette façon (les rkheif). Dans l'Espagne arabe, en Sicile (la Sicile est resté arabe pendant 3 siècles), on a pris les us et coutumes du Maghreb pendant toute cette période.
Dès le XIIeme sicèle, en Sicile, on a agrémenté les rkheif de diverses herbes, de legumes lors des jours de fêtes. Ce plat était commun en Anatolie, dans le sud méditerranéen, c'etait "la pide" que l'on connait sous le nom de Pizza.


LES PATES
Les soldats romains recevait chaque jour un sac de farine.
Il le consommait sous forme de bouillis (nous l'avons vu), ou alors pour rompre la monotonie, les légions près du Rhin ont eu l'idée de faire une pâte (avec du blé tendre à l'époque) avec de l'eau et des oeufs puis de faire cuire cette pâte dans un bouillon et enfin de couper cette pâte.
Ce plat est connu sous le nom de "spaetzle". On les mangeait les jours de fêtes. Tous les jours, c'etait la bouillie.
Les légions se sont déplacés et la consommation des pâtes s'est généralisé, sans toutefois être la base de l'alimentation, dans les régions fortement romanisés : l'italie, le sud de l'Allemagne, la Savoie, le Dauphiné, le Lyonnais, la croatie.
un bémol est à donner à la Provence car durant le haut moyen-age, elle a été fortement dépeuplé, elle n'a donc pas suivi le même cours que les autres régions.

Marco Polo n'a donc importé que l'idée de faire des pates avec du blé dur plus riche en amidon et donc les sucres sont plus lents (donc cela tient mieux au ventre).


LES BRIOCHES

Les brioches sont apparus un peu partout en Europe. IL s'agissait simplement d'un pain de fête qu'on agrémentait des meilleurs choses disponibles : des oeufs et du lait.

LE PAIN
Le pain a été la véritable révolution culinaire du moyen-age.
Tout d'abord, en faisant cuire la pâte avec du levain, on crée une transformation moléculaire et les sucres deviennent plus lent. On a donc besoin de moins de céréale pour arriver à satiété.
comme vous pouvez vous en douter, le prix des céréales variait considérablement en fonction des approvisionnements, des famines, des guerres (des variations de x30 ont été noté entre deux années lors du XIVeme siècle).
Le Pain n'A JAMAIS VARIE....pourquoi?
Parce qu'on faisait un pain en fonction du pouvoir d'achat des céréales. Le poids du pain changeait, jamais le prix! Les gens pouvait donc budgétiser leurs achats de pain.
C'est pourquoi mon papé me parlait toujours d'un "pain de 3 livres" (ce n'était pas le poids du pain mais sa valeur monétaire).
Il ne faut pas oublier que le bois était une denrée cher en ville. Il était nécessaire pour faire bouillir de l'eau...il était donc plus économique et plus rapide d'acheter quelque chose de déjà cuit.

Le pain est très tôt devenu l'aliment de base des cités, la bouillie dans les campagnes.
Le pain a supplanté la bouillie de partout qu'à partir de l'aune de la révolution industrielle.

Mais attention, ce n'est pas le pain que l'on connait actuellement!
1- le grain, l'ivraie étaient mélangés. il s'agissait d'une farine grossière, noire.
2- la pâte était pétrie grossièrement et agrémenté de la sueur du boulanger. Le pain ne présentait pas de "bulles" de mie. il était lourd et pouvait se conserver pendant 15 jours.
3 - le gout était fade et acide (pas de sel, levain et sueur)
4- la farine était moulu avec une meule en pierre. il y avait donc presque autant de sable que de farine!!!! Ce qui explique, en partie, pourquoi nos ancêtres perdaient rapidement leurs dents.


2- La viande

Contrairement à ce que l'on croit, la diversité régionale n'est apparu qu'au XVIIIe et XIXe siècle.
L'alimentation était donc à peu près la même de la Provence à la Picardie, de la Bretagne à L'Alsace.

LE MOUTON
La viande de base était le mouton car un mouton demande moins de soin que les autres animaux, il offre de la laine, une peau de qualité, etc.
Attention, on ne mangeait pas d'agneau, sauf peut être en cas de guerre pour éviter que le troupeau soit pillé par les ennemis. Manger de l'agneau était quelque chose d'aussi incongru à nos ancêtres que de manger de nos jours une poire dure.

LE VACHE/LE BOEUF
La vache est gourmande en energie : elle est vorace, elle demande des soins particuliers (la traite deux fois par jour et à des heures régulières...le lait n'était pas comestible deux jours par semaine, et 40 jours de l'année - voir l'article sur le carême).
En revanche, elle apporter une force importante pour moudre le grain (les moulins à eaux puis à vent sont apparus entre le XIIeme et le XIIIeme sicèle), travailler la terre.
Celui qui possédait une vache ou un boeuf était une personne plutôt riche : un riche paysan, le seigneur.
On ne la mangeait pas!...sauf peut etre quand elle est mourrante. Dans notre langage courant, nous avons gardé cette habitude :"manger de la vache enragé".

Il est à noter que dès le XVeme siècle, la région flamande a changé ses habitudes alimentaires et a constitué la viande de bovin comme la base de son alimentation. En effet, cette région, en avance sur son temps en terme économique (l'économie capitaliste est né sur les bords de la mer du Nord), a su profiter des échanges commerciaux et donc se libérer du temps et de l'argent pour l'élévage des bovins.

LE PORC
Il suffit de faire un recherche ethymologique pour s'apercevoir qui le consommait et comment.
PORC = vient du latin "porcus" signifie l'animal. En français moderne, cela désigne la viande.
GORE ou LAIE = l'animal
en Anglais...
PORK = la viande
PIG = l'animal
Le cochon était donc un animal qui coutait cher (c'est un animal vorace). C'était donc l'apanage du seigneur.
Les riches paysans de régions riches (Flandres, Bourgogne, Bassin de la Garonne) en possédait un et le tuait en hiver juste après l'épiphanie. Les autres, pas.
On le tuait à cette période de l'année car roulé dans la neige ou le froid, le sang du cochon coulait moins.
Le sang servait à faire du boudin ou dans les pays occitan, le sanquet (provence) ou sanquette (sud ouest). Cette spécialité de notre région consistait à un boudin sans peau (ma mamé en faisait encore il y a vingt ans avec du sang de canard).
De la viande, on en faisait de la charcuterie que l'on pouvait conserver.
De la peau, on en faisait du cuir.
Des os, on en faisait des jeux pour les enfants ou de la gélatine que l'on consommait (nos aspic).
Le Porc a servi tardivement de "chercheur de truffe"...longtemps, tout ce qui poussait et se développait dans la terre sans que l'on est à le cultiver était considéré comme "mauvais".

LE CHAT
C'était une viande recherchée dans les villes.
C'est d'ailleurs au moyen age que le chat est redevenu un animal domestique : il chassait les rats (et donc se nourrissait tout seul) et on pouvait le consommer quand on le désirait.
Le chat était considéré comme un animal malfaisant, on avait donc aucune peine à le tuer.
Au XIVeme siècle, la pénurie de chat s'est fait sentir dans les villes. On a commencé à faire des cages ou clapier...mais on en manquait toujours.
On l'a donc remplacé au cours du moyen par le lapin.

LA POULE
On ne consommait pas de poulet car trop jeune (voir agneau/ mouton). La poule était l'animal le plus commun dans une maison médiévale : elle se nourrit toute seule, elle fournit des oeufs (donc des proteines), et on peut la consommer en bouilli avec des légumes.
Ce plat était d'ailleurs le plat de base du moyen-age.
Nous l'appelons aujourd'hui la Poule-au-pot.
Dans les régions riches comme le bassin aquitain.

LE CHEVAL
On ne consommait pas de cheval. Il était bien trop précieux pour sa force et il était l'apanage des nobles uniquement.
Il n'était pas apprécié car sa consommation était invariablement du à l'abbatage d'une bête malade ou morte depuis plusieurs jours.

LE GIBIER
C'etait l'apanage du seigneur. la roture n'en consommait pas. Le braconnage a été limité car les gens mangeaient à leurs faim.
On aimait bien le gout et donc on le consommait quand la viande commençait à pourrir (d'où notre poule faisandé).

LE POISSON
On le consommait que pendant les périodes maigres.
On le consommait qu'à partir du moment il distribuait une odeur de "freschin".
Des marchands ont du payer des amendes car ils vendaient du poisson trop frais sur les étales parisiennes...

LES CRUSTACES
on ne les consommait que sur les côtes. C'était la nourriture des indigents, des creves la faim, des jours de disette.

LES GRENOUILLES
C'était la nourriture des pauvres qui venait chasser les grenouilles sur les bords des étangs, appartenant le plus souvent aux monastères. Elles étaient prisées en France.
On les consommait entière, scalpé, en bouilli.
La fricassé de cuisses de grenouille est apparu sur les tables des nobles qu'au début XVIIIeme siècle car il souhaitait "s'encanailler" (donc imiter la plèbe) pendant les petites sauteries.

L'OURS
L'ours était bien sur un gibier assez courant dans les alpes et les Pyrénées.
Mais il était interdit d'en consommer. On pensait, à l'époque, qu'il s'agissait d'un homme maudit dépourvu d'âme...mais un homme!

LA CHEVRE
Dans notre belle provence et dans quelques régions françaises assez pauvres, on variait la culture du mouton par des chèvres.
La chèvre présentait les mêmes avantage que le mouton mais elle ne produisait pas de laine et sa viande était moins courrue.
Même si on la mangeait occasionnellement, elle était présente (mais beaucoup moins que l'on pense actuellement).


CONSOMMATION DE LA VIANDE

La viande ne se mangeait pas rôti. La graisse coutait chere, on la gardait, on la consommait.
Le rôti était l'apanage des tables royales ou ducales!
Le rôti était tellement un non sens que la simple vue d'une bête tournant autour d'une broche était le symbole du pillage, des être malfaisants...
On la mangeait sous forme de pâtés, de charcuterie (pour les viandes pouvant se conserver).
Le plus souvent elle était bouillie afin d'en garder le jus, la graisse, la chair.
Contrairement à ce que l'on croit on en mangeait tous les jours et ce sur toutes les tables.
Le régime d'un chevalier était invariable : VIANDE, PAIN, VIN.
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MessageSujet: Re: L'alimentation et la cuisine médiévale   L'alimentation et la cuisine médiévale Icon_minitimeDim 16 Mar - 14:50

3- Les légumes

LES HERBES
on faisait une différence entre grosses et fines herbes.
Les grosses servaient à agréementer les plats.
Les fines servaient comme cure préventive aux maladies.

GROSSES HERBES

On consommait énormément d'ail et d'oignons au moyen-age. On en mangeait au petit déjeuner!!
Rappel : les arabes ont été horrifiés durant les premières croisades par l'odeur d'ail qu'émanait les soldats "franj" (les croisés).

Mais on mangeait aussi beaucoup de cebettes.

Les echalottes sont apparus au IXeme siècle (un cadeau d'un ambassadeur arabe à Charlemagne). Elles sont devenus courantes petit à petit.

FINES HERBES

On en consommait vraiment de tous temps et en de grosses quantités : persil, ciboulette, romarin, thym, etc.
Notre bouquet garni est apparu dans notre alimentation car nos ancêtres pensaient (justement) que le mélange romarin, thym, laurier garantissait un hiver sans rhum, sans maladie ORL. Ils en mettaient donc dans tous les plats!

On faisait aussi à base de plantes acides une décoction que l'on appelait verjus (jus vert donc acide). Ce verjus a été remplacé dans notre cuisine par du jus de citron.
Il est à noter que sur le pourtour méditerranéen, on faisait moins de verjus...parce qu'il y avait des citrons, tout simplement.
N'oubliez pas que Perpignan (capitale du royaume des Baléares) était célèbre pour sa rue principale ombragée par des orangers.

LEGUMES VERTS
Vous mangez les légumes que nos ancêtres consommaient - rien à changer -.
Enlevez bien sur la pomme de terre, la tomate, les haricots verts.
Remplacez la pomme de terre par des fèves, pois chiches (Provence), des raves (limousin), des navets (Centre de la France).
Il est à noter que la courgette était inconnue en France entière...sauf en Provence où l'on en faisait une consommation régulière.
Donc...nos ancêtres étaient des très très gros mangeurs de choux!

La salade était consommé mais c'était le pire qu'ils puissent exister! elle se mangeait le plus souvent cuite, sans sel, une goutte d'huile...

FRUITS
Mise à part les nobles, il n'y avait pas proprement dit une culture des fruits.
On ne faisait bien sûr par de confiture (le sucre était rare et chere).
On prenait le fruit sur l'arbre et puis voila.
On ne cultivait pas les fraises (tout juste si on les consommait dans les bois).
Les agrumes étaient cultivés sur le pourtour méditerranéen.

En revanche, on mangeait beaucoup de fruits secs : noix, noisette, olives
On les cultivait, on les plantait. On en faisait de l'huile pour les aliments, du savon (le savon de marseille est un mélange de chaux et d'huile d'olive), des mouts que l'on tranformait en moutarde (invention du moyen-age), des fruits que l'on conservait pour consommer lors des veillées.


4- Les produits laitiers

LE LAIT
Seul les enfants et les malades en consommait d'une manière générale.
A l'exception des Suisses qui en consommait tous le temps...mais ils étaient considéré comme un peuple déjénéré perdu dans leurs montagnes.
Lors du Siège de la ville de Mantoue pendant les guerres d'Italie (fin XVeme), il est à noter qu'un narrateur se plaignait "qu'il n'avait rien à manger et qu'il n'avait plus qu'à se nourrir de fromages et de lait comme font les suisses".

LE FROMAGE
Le fromage était courant mais était une nourriture infamante.
Proposer du fromage à un invité était similaire à proposer, de nos jours, des chips lors d'un réveillon de Noel.
Notez que les récits insistent sur le fait que les ermites se nourrissaient d'eau et de...fromage uniquement!
Un petit bémol...les fromages à pates préssés, comme le gruyère, sont apparus pendant le moyen-age. Ils étaient consommés par tout le monde (noble compris) mais leur consommation était limité aux zones montagneuses.
A noter aussi, que nos petits fromages de brebis, de chevres (pélardon, rocamadour, etc) sont apparus aux moyen-age. Ils avaient la taille d'une pièce de monnaie...et servait à payer l'impôt!

Le fromage blanc était la nourriture la plus infamante que l'on pouvait trouver sur une table. Manger du fromage blanc était considéré comme le symbole de la déchéance.
A noter que les turcs en mangeait tous les jours avec une cuillère de miel...ce qui explique pourquoi les turcs faisaient une tête de plus que les occidentaux et l'expression "fort comme un turc".
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MessageSujet: Re: L'alimentation et la cuisine médiévale   L'alimentation et la cuisine médiévale Icon_minitimeDim 16 Mar - 14:53

III- Accomodement des plats, boissons, recettes

1- Les épices

Bien sûr que les épices étaient rares et chers!
Seul les rois, les ducs en mangeait.

LE SUCRE
Le sucre était planté à la fin du moyen sur les Iles Canaries.
Sinon il était inexistant (les croisés l'ont découvert lors de la Iere Croisade). On le remplacait par le miel.
A noter que chez les princes, le sucre était mélangé avec le sel pour agrémenter les viandes (mais il s'agissait de snobisme...le but ce n'était pas la gastronomie mais surtout d'épater la galerie).

LE SEL
Il n'était utilisé que pour la conservation des aliments. Il était cher, taxé (moins que sous la monarchie absolue mais la gabelle est né au milieu du moyen-âge).

LE POIVRE

Juqu'au XVIIIeme siècle, le poivre a couté plus cher que l'or!! Néanmoins on le connaissait depuis les romains.

LE SAFRAN

Voila un épice que l'on a oublié! Il était consommé de partout, cultivé en Europe donc disponible. On s'en servait pour colorer les plats d'une jolie couleur jaune (couleur or).
Tout le monde en prenait et en consommait.

LA MOUTARDE

Une invention du moyen-age et MADE IN FRANCE....enfin MADE IN DUCHE DE BOURGOGNE.
La moutarde consistait à faire bouillir pendant deux ou trois journées des graines, de rajouter du vinaigre et de concasser le tout.
Son nom vient de "mouts ardents" donc d'un mouts chaud!
Le gout était similaire à la moutarde à l'ancienne que nous achetons au supermarché.
Nos ancêtres en faisait une consommation très importante (par exemple le lapin à la moutarde...qui a été probablement au début un chat aux mouts ardents).

CARDAMONE, ANIS, ETC

On en faisait une consommation importante mais seulement sur les pays méditerrannéens.


2- Le vin / la bière

L'eau était souillée.
On a compris vers l'époque carolingienne que l'eau pure était une cause de maladie.
Comme on mourrait vers la quarantaine et que les effets de l'alcool se font sentir plutot vers les 60, le vin et la bière était donc des aliments salutaires à la santé publique!!

LE VIN
Le vin était bu dans toutes les régions où l'on avait l'habitude d'en boire depuis l'antiquité : Europe du Sud...donc la Provence.
Il était aussi cultivé autour des monastères (les celliers) pour l'usage du culte : le célèbre vin de messe!
Le vin a d'abord été consommé par le clergé, puis par les nobles et enfin par le reste de la population.
Sa consommation a été incité par l'Eglise pour des questions de santé publique.

On trouvait donc des vignes de partout dans toute l'Europe : même en Angleterre et aux Pays-Bas!! Un certain Pierre de Blois, au XVeme siècle avait ecrit à propos du vin de la région de Londres "le vin est tellement mauvais qu'il faut tenir le gouteur".

Les vignes se sont propagées tout autour des monastères puis à l'ensemble de l'Europe. La culture s'est ensuite concentrè sur les régions portuaires ou fluviales (pour l'exportation) et a disparu des régions septentrionales ou les conditions climatiques ont rendu la culture de la vigne hasardeuse.

Quand on parle de vin, il ne s'agit pas de notre vin actuel. On ne connaissait pas le ouillage des tonneaux, on ne connaissait pas non plus la bouteille en verre et on avait perdu l'usage de l'amphore. Le vin ne se conservait donc pas.
On jetait donc un vin de 18 mois car on le considérait comme "pourri".
On le buvait au bout de 10 semaines soit...du vin primeur!!!
Il tirait à peine à 10°...et on le buvait avec de l'eau.
Donc pas de quoi saouler...
On l'aimait plutôt acide. Bref, de la vraie piquette!

LA BIERE
La bière était bien sur consommé par les celtes et les egyptiens. Mais dans l'europe du Nord on reprit la bière car l'eau était non potable (on l'a vu) et le vin chère car il fallait l'importer.
Les moines trappistes, soucieux de la santé publique, surent améliorer la bière des celtes qui était faiblement gazeuse et très peu alcoolisé.
La bière du moyen-âge est celle que vous pouvez boire en vous débouchant une Dunkell ou une Trappiste...peu de gaz, un peu trouble, mais alcoolisé pour tuer les microbes!


3- Recettes

La recette de base est :

Prenez de l'eau de source. Mais pas de l'eau de source acheté au Supermarché.
C'est la source brute sorti d'un trou en terre au milieu d'un champs garni de bouse de vache!

Mettez l'eau de source dans une grosse marmite noire. Cette marmite n'a bien sur pas connu de lavage ou de curage (on le faisait une fois par an). La vaisselle se faisait par un peu d'eau et la main...

Enlevez les insectes d'eau puis mettez le chaudron sur le feu de cheminée.
Ajoutez tous les légumes que vous pouvez trouver que vous aurez pelé mais que vous n'aurez pas coupé en morceaux.
Ajouter une poule vidée. les abats sont bien sur rajouté à la soupe.

faites chauffer à feux doux pendant des heures.
Rajouter des herbes tel que le thym et le romarin, pas de sel ni de poivre.
Rajouter une fine goutte d'huile d'olive ou de noix.

Préparer la table de cette manière :
- prenez des ecuelles en bois qui auront été nettoyé avec le même soin que le chaudron.
- Ajouttez des tranches de pain grossier datant d'il y a une quinzaine de jours (donc rassi).

Versez la soupe dans les ecuelles!
Normalement, la soupe a des "yeux" (le bon gout de la soupe était proportionnel au nombre "d'oeil" que l'on pouvait trouver) et la cuillère ne bouge pas quand on la plante au milieu de l'ecuelle (on aimait pas les soupes claires mais bien épaisses...survivance de la bouillie romaine).
Faites chabrot et buvez avec un vin de l'époque (le plus approchant est un bon Kiravi 9°).
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oxyjb
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MessageSujet: Re: L'alimentation et la cuisine médiévale   L'alimentation et la cuisine médiévale Icon_minitimeMar 24 Fév - 21:29

Aprés sa sieste, Oxyjb se rejetta dans la lecture de la bibliothéque
Trés interessant ces dossiers pensa t il... Sa me donne sacrément faim... il est vrai qu'une miche de pain par jour laisse a désirer...
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MessageSujet: Re: L'alimentation et la cuisine médiévale   L'alimentation et la cuisine médiévale Icon_minitime

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