L'Ordre du Phoenix
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 Le parler de notre temps

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Lucillus
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MessageSujet: Le parler de notre temps   Le parler de notre temps Icon_minitimeSam 29 Déc - 23:53

Une époque et un royaume, quelqu'il soit, se définissent en partie à partir du langage utilisé par la population, noble ou non, militaire ou non.
Le présent ouvrage se veut un résumé des différents types de langage et expressions en fonction des situations que nous pouvons rencontrer, de façon à agrémenter nos RP d'éléments collants plus à l'époque.
Il y aura donc plusieurs parties à cet ouvrage, ajoutées au fur et à mesure du travail de tout un chacun.


Sommaire:
Chapitre 1: Le parler provençal
Chapitre 2: Le parler entre noblesse et roture
Chapitre 3: Le Vocabulaire médiéval
Chapitre 4: Expressions diverses


Dernière édition par le Ven 4 Jan - 0:16, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le parler de notre temps   Le parler de notre temps Icon_minitimeDim 30 Déc - 0:09

Chapitre 1: Le parler Provençal


A
Aix : Ais
Alpes Occidentales : Alpi Occidentai
Août: aost
Archeveque : Arquevesque
Archiduché : Arquiducat
Archiduc : Arquiduc
Archiduchesse : Arquiduquessa
Arles : Arle
Armée : Armada
Artisan : Mestierau
Au revoir : A révèire
Avignon : Avignoun
Avril: Abriu
Automne: autoun

B
Bailli : Baïle
Baron : Baroùn
Baronne : Baroùna
Baronnie : Barounat
Bon dieu: Boudiou
Bonjour : Bonjorn
Bonne nuit : Bòn nuechada
Bonsoir : Bòn sera
Brignoles : Brinhola

C
Capitaine : Cap
Chambellan : Cambelan
Chambre de la noblesse : Cambra de la noblessa
Chanoine: Canoungé
Chevalier : Chivalier
Commandeur : Comandant
Commissaire au commerce : Intendent
Commissaire aux mines : Commissari ai mina
Comtée : Comtat
Comte : Còm (ou Còmte)
Comtesse : Còmtessa
Connétable : Conestabla
Conseil comtal : Conseu deu Còm
Conseil municipal : Conseu Municipau
Cour d'Appel : Cort de crida

D
Dame : Dona
Dauphin : Daufin
Décembre: decembre
Diacre : Diacre
Fimanche: dimenge
Draguignan : Draguignan
Duché : Ducat
Duc : Duc
Duchesse : Duquessa


E
Eté: estiu
Etudiant : Estudiant
Eveque : Evesque


F
Février: Febrier
Forcalquier : Fourcauquié


G


H
Hiver: Ivèrn


I
Intendant : Intendant

J
Janvier: Genoier
Jeudi: jòus
Juge : Jutge
Juillet: julhet
Juin: junh


L
Lieutenant : Luèctenent
Lundi: luns


M
Mai: mai
Maire : Cònsol
Maison: Oustau
Maître : Mèstre (d'arme, dei arma)
Major : Maior
Mardi: dimarts
Marquis : Marqués
Marquisat : Marquesat
Mars: març
Marseille : Marselha
Merci : Gracià
Mercredi: mècres
Métropolitain : Métropolitan


N
Noble : Nòble
Nôtre: nuestro
Novembre: novebre



O
Octobre: octòbre



P
Parlement : Parlament
Parlementaires : Parlamentari
Paysan : Païsan
Police : Policia
Porte-Parole : Pòrtaparaula
Président du Parlement : President dau Parlament
Prêtre/Curé : Prèire/Curat
Prévôt des marechaux : Prevost dei marescai
Prince : Princesse
Princesse : Princessa
Printemps: printemps
Procureur : Procuraire



R
Royaume : Reiaume
Roi : Rèi
Reine : Rèina


S
Samedi: sabte
Seigneur : Senhor
Seigneurie : Senhoria
Sénéchal : Senescau (au féminin aussi)
Septembre: setembre
Sergent : Sergent
Soldat: souldat / sordat


T
Toulon : Touloun
Tribunal : Tribunau


V
Vagabond : Vagabond
Vendredi: vendres
Vicaire : Vicari
Vice Chancelier : [Vicanceler/Cap diplomata]
Vicomte : Vicòm (ou Vicòmte)
Vicomtesse : Vicòmtessa
Vicomté : Vicòmtat
Vidame : Vidam
Vôtre: Vuestro


[HRP: pour taper un o avec accent on doit faire ALT+0242 en maintenant ALT enfoncé, puis taper le o. Sur un ordinateur portable, il faut faire ALTgr + 7 + o. Fin HRP]


Dernière édition par le Mer 9 Jan - 2:14, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le parler de notre temps   Le parler de notre temps Icon_minitimeDim 30 Déc - 0:35

Chapître 2: Le parler entre noblesse et roture

Dans le Royaume de France:

Le roi : Votre Majesté (même sa femme l'appelle ainsi)
La reine : Votre Altesse (même son époux l'appelle ainsi)
Les Ducs : Votre Grâce
Les Marquis : Votre Magnificence
Les Comtes : Votre Grandeur
Les Vicomtes : Monseigneur
Les Vidames : Votre Eminence
Les Barons : Seigneur
Les Banneret : Seigneur [Chevalier possédant assez de biens pour lever une bannière, c'est à dire regrouper plusieurs chevaliers]
Les Chevaliers : Messire
Les Commerçants : Maître + le métier ou le nom
Roturiers : Sieur + le nom

En Provence:

Le Marquis : Votre Majesté (car il n'y a pas de Roi au-dessus)
Les Princes : Votre Altesse
Les Comtes : Votre Grandeur
Les Vicomtes : Monseigneur (Vicomte)
Les Barons : Baron
Les Seigneurs / Dame : Sire / Dame
Les Chevaliers : Messire Chevalier
Les Banneret : Sieur/Dame
Les Bourgeois, Artisans, Echevins : Maistre
Roturiers : Hé, toi, là-bas^^

Cardinal > Eminence
Archevêque > Monseigneur
Evêque > Excellence
Curé > Père
Abesse > Mère
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MessageSujet: Re: Le parler de notre temps   Le parler de notre temps Icon_minitimeJeu 3 Jan - 22:57

Chapître 3: Le Vocabulaire médiéval


A
Abrayer = broyer
Affublement = vêtement ·
Ajour = ouverture
Aloier = alliage (proportion d'or et d'argent dans la pièce) et par extension : valeur.
Aquiescement = autorisation
Arbalestrie = arbalète
Arder = brûler
Arroi = équipage
Attrapoire = équipage


B
Bachelette = jeune fille
Bachelier = actuellement le lycéen qui a réussi les épreuves du Baccalauréat. Déjà au Moyen Âge, le terme désignait l'étudiant titulaire du premier grade universitaire.
Au XIe siècle, le bachelier était un jeune noble, chevalier ou écuyer, qui servait sous les ordres d'un seigneur plus âgé. Le jeune homme devait faire ses preuves afin d’héritier du fief paternel. Lorsqu’il ne possédait pas de fortune, il devait redoubler d’audace pour se trouver un protecteur ou un riche beau-père.
Balivernes = mensonges
Baronnet = insulte pour noble
Bastaille = bataille
Bataculer = basculer
Batelage = boniments
Bâtisse = bâtiment
Besson = jumeau
Biclarel = Loup-garou
Bon aloi = bonne qualité (référence à Aloier)
Bonne pitance = bon repas
Bonne flambée = bon feu
Bougette = petite bourse à menue monnaie médiévale, passant en royaume et en prononciation angloise, devint phonétiquement "boudgette", et nous revint sous forme de budget...
Bouter = pousser
Bric = fripon, coquin
Brouet = soupe de légumes
Brune = tombée du jour
Buissonade = petit bois


C
Castel = château
Cependant = pendant que
Champion = A l'origine, un chevalier se battait en champ clos pour défendre une cause.
La justice du Moyen Âge admettait l'épreuve des armes. L'accusé pouvait provoquer en duel son accusateur : Dieu faisait triompher l'innocent. Lorsque l'accusé, malade, trop jeune ou trop vieux, n'était pas en mesure de se battre lui-même, ou si c'était une femme, il pouvait se faire représenter par un champion.
Charmement = enchantement
Charmogne = sortilège
Chefs = tête
Chevalier = A l'origine, les chevaliers n'étaient que de simples combattants, parfois mercenaires, assez forts ou assez riches pour avoir un cheval. Leur prestige était essentiellement militaire.
A partir du XIe siècle, ces guerriers commencent à constituer une classe sociale, unie par une même manière de vivre. Pour éviter les guerres continuelles, les abus de pouvoir et canaliser la violence de ces combattants souvent frustes, l’Église met en place les règles strictes du code chevaleresque. Le chevalier, dont les armes ont été bénies, doit obéir à Dieu et à son devoir, protéger les faibles, aider son prochain...
Chiabrena = chiure de merde
Choir = tomber
Coquebert = nigaud
Conchier = outrager
Convoier = faire route
Couard = peur, lâche
Couche = lit
Courtines = mur d'enceintes
Criements = cris


D
Damelot = jeune homme
Déconfier = trahir
Défroques = vêtement mauvais
Derechef = à nouveau
Devergoigneuse = dévergondée
Devinance = divination


E
Enquerre = cherche à savoir
Epousailler = épouser
Escuyer = ecuyer
Esponger = éponger
Estriller = étriper
Et tôt = bientôt


F
Faer = ensorceler
Fatrouiller = bavarder à tort et à travers
Fillot(e) = fils, fille
Fol dingo = fou
Francherepue = repas rassasiant
Froidure = froid


G
Gargamels = gorges
Garnement = A l'origine, garnement signifie tout ce qui peut offrir une protection : vêtement, équipement et même forteresse. A la fin du Moyen Age, le mot évolue dans le sens de souteneur. Aujourd'hui, de mauvais garçon, le garnement désigne maintenant un enfant, un adolescent. On connait surtout l'expression dans méchant garnement.
Géniture = descendance ·
Gent(e) = joli(e)
Giguedouille = danse, gigotement
Gourdasse = gourde
Guignon = malchance


H
Houlier = débauché, pillard


I



J
Joiler = accueillir
Jouvence = jeunesse


L
Lacrimable = déplorable
Lober = tromper


M
Mander = demander
Mânes = âmes des morts
Mangailler = Manger
Maroufle = maraud
Membru = mains vigoureuses
Menuaille = populace, canaille
Merdaille = gens méprisables
Mesttre = mettre
Mortaille = mort, massacre
Mortir = tuer
Moult = beaucoup


N
Nuitée = nuit


O
Odir = entendre
Olifant = cor
Ost = armée du roi
Oyant = entendant (ouïr)


P
Peinturer = peindre
Pentacol = pendentif
Piétonner = marcher
Poularde = Poule (à manger)
Prestement = rapidement
Prévôt = collecteur d'impôts
Puire = puer


Q
Quérir = chercher


R
Rapiner = voler
Ripailler = manger
Rechaudir = réchauffer


S
Sale trogne = sale tête
Satanique = sorcière
Sorceresse = sorcière
Souplette = soupe
Sotie = pièce de théâtre
Suivance = suite


T
Toster = griller
Tristeusement = tristement
Trouiller = avoir peur


U



V
Vêpre = soir
Vergogner = faire honte
Violentement = violemment
Vinasse = vin de piètre qualité


[Sources: http://medieval.mrugala.net/Langue%20et%20litterature/Parler%20medieval.htm]


Dernière édition par le Ven 4 Jan - 0:54, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Le parler de notre temps   Le parler de notre temps Icon_minitimeJeu 3 Jan - 23:27

Chapître 4: Expressions diverses

A bride abattue
La «bride» est le «harnais placé à la tête du cheval et destiné à l'arrêter ou à le diriger, selon la volonté du conducteur». Une façon de laisser à la bête l'entière liberté de ses mouvements est naturellement de lui «laisser la bride sur le cou», symbole de parfaite non-directivité. On peut aussi «tourner bride» : faire un demi-tour complet, et généralement détaler dans le sens inverse.

À brule-pourpoint
sens : qui est soudain, pertinent et par surprise.
Au début des armes à poudre vers la fin du moyen age, il était courant que les artilleurs en portant à l'épaule leur canon à main, au moment de faire feu avec leur arme, abiment carrément leur pourpoint et y mettent feu, C'est ainsi que ces mésaventures d'arquebusiers nous ont valu la très brusque expression à brûle-pourpoint, qui veut dire à bout portant, pertinent et très soudain.

A cor et à cris
appel qui vient de la chasse à courre

A la queue leu leu (à la queue le loup).
Aujourd'hui l’expression signifie «l'un derrière l'autre».
Leu est la forme ancienne du mot loup (parfois lou). A la queue leu leu devrait donc se lire à la queue du loup le loup.
Au Moyen Age, les loups étaient très nombreux et se déplaçaient en bandes, souvent l'un derrière l'autre. Leur apparition était redoutée par la population.

Aller à la danse de Macabré
sens : La pensée de la mort qui vient est omniprésente à l'époque médiévale. Particulièrement lors des épidémies de peste où on voit apparaitre des fresques représentant morts et vivants dans une danse macabre se tenant par la main de vie à trépas. Toutes les couches de la société y sont représentés car la mort fauche sans distinction.
«Un jour viendra notre tour d'aller à la danse de Macabré. Qui peut dire à quel moment la Mort viendra nous enlever dans son étreinte glacée? De quelle façon s'y prendra-t-elle, quel sera son bras, son agent? Vers quoi nous emportera-t-elle?»

Aller au diable Auvert
À l'époque médiévale sela signifiait s'engager dans une expédition dangereuse. Cette locution s'en tend particulièrement aujourd'hui dans le sens de aller chez le diable, partir en cavalle. Auvert est une corruption de Vauvert; on disait autrefois : Aller au diable Vauvert. Le V a été mangé dans la rapidité du discours.
Le château de Vauvert ou Val-Vert situé près de Paris, du côté de la barrière d'Enfer, avait été habité par Philippe-Auguste après son excommunication ; il passait depuis cette époque pour être hanté par des revenants et des démons. Saint Louis, pour désensorceler ce château, le donna aux Chartreux en 1257. Aller au diable Auvert prends donc tout son sens.

A tour de rôle
À l'époque médiévale les édits étaient écrits sur des parchemins volumineux n'étant pas reliés mais roulés autour d'une tige de bois, d'où leur nom de volume (du verbe latin «volvo», je roule) ou leur nom de «rôle». Le «rôle» deviendra le registre sur lequel étaient inscrites dans l'ordre les affaires qui devaient passer devant un tribunal, chacune «à son tour de rôle».

Autant en emporte le vent
Rien ne restera, tout sera emporté. Ce proverbe mélancolique évoque l'aspect fugitif et dérisoire des choses humaines: amours, ambitions, désirs, tout est promis à disparaître, comme emporté par le vent. On trouve l’expression chez François Villon, qui en fait le refrain de l'une de ses Ballades. C’est aussi le titre français du célèbre film avec Clark Gable.

Avoir maille à partir
Avoir un différend, être en conflit, être en contestation avec quelqu'un.
La maille dont il est question ici est une monnaie, la plus petite qu'il existait sous les Capétiens alors que partir signifiait partager. On ne pouvait donc pas la partager. Ceux qui devaient le faire finissaient toujours par se disputer. Aujourd'hui, l'homonymie entre maille (monnaie) et maille (tricot) et partir (partager) et partir (s'éloigne, s'en aller) a permis à l'expression de subsister.

Avoir un nom à coucher dehors
À l'époque médiévale, les personnes étaient jugées et classés dans les auberges selon leur nom. Les aubergistes de ce temps se fiaient sur celui-ci pour accomoder ou nom les clients. Ainsi, ceux qui avaient des noms de famille nobles pouvaient avoir accès à des chambres dans l'auberge alors que d'autres ne pouvaient pas. Ainsi selon son nom on pouvait refuser une personne d'où est née l'expression «avoir un nom à coucher dehors».

Avoir plusieurs cordes à son arc
Expression du XIIIe siècle où l'on n'avait, à l'époque, que deux cordes à son arc. Le sens de l'expression est : avoir plusieurs types de ressources, divers moyens d'action pour parvenir au résultat.

Avoir voix au chapitre
Être consulté, avoir le droit d'exprimer une opinion.
Le chapitre est l'assemblée des moines ou des chanoines lorsqu'ils se réunissent pour discuter de leurs affaires. Les moinillons, les serviteurs n'avaient pas voix au chapitre.

Battre à plate couture
on battait les coutures des vêtements pour les aplatir et assouplir

Battre sa coulpe
Battre sa coulpe signifie se repentir. Les pénitents manifestaient le remords qu'ils avaient de leurs fautes en se frappant la poitrine et en disant «mea culpa» car faute se dit culpa en latin.

De bon aloi
Sens moderne : de bonne qualité.
Sens ancien : Une pièce d'or ou d'argent devait être de bon "aloi". Ce mot provient en fait du verbe "aloyer", forme ancienne du verbe "allier" : l'aloi est donc l'alliage d'une pièce, c'est à dire la proportion de métal précieux qu'on y retrouve. À l'époque médiévale chaque seigneur pouvait frapper monnaie et pour s'assurer qu'une pièce était "de bon aloi", on pouvait la faire "sonner" sur une surface dure : le son rendu permettait au banquier de distinguer une fausse pièce d'une vraie. Mais beaucoup plus sûr était l'usage du "trébuchet", petite balance de précision pour peser les monnaies. D'où l'expression "espèces sonnantes et trébuchantes".

C'est une autre paire de manche
sens : C'est une autre affaire.
Au Moyen Âge, les manches des vêtements n'étaient pas cousues de manière définitive, mais simplement ajustées au dernier moment. Les dames pouvaient, en signe d'attachement, remettre leur manche à leur chevalier qui l'arborait alors à sa lance ou à son écu lors des tournois.
Ce gage amoureux est devenu symbole d'engagement au point qu'on en ait oublié son origine aristocratique et galante.

Chercher noise à quelqu'un
Quereller quelqu'un souvent pour peu de chose.
Noise signifiait jadis : querelle bruyante, dispute.
Aujourd'hui, le mot noise ne subsiste que dans cette expression

Convoquer le ban ou l'arrière-ban, publier le ban
S'adresser à tous ceux dont on espère l'aide. A l'origine, le ban était une proclamation du seigneur, une défense ou un ordre. Le suzerain avait le droit de mobiliser, en cas de besoin, ses hommes mais aussi ceux de ses vassaux. Il convoquait alors le ban et l'arrière-ban. On publie encore le ban dans les église pour un mariage.

Une cotte mal taillée
Estimation approximative, compromis qui ne satisfait personne.
La cotte (qui s'écrivit longtemps cote) était au Moyen Âge une tunique qui, si elle était mal taillée, ne convenait à personne.
La cote est un impôt de la fin du Moyen Âge. Lorsqu’elle était taillée, elle signifiait établie, répartie entre les contribuables.

Un coup de Jarnac
Sens : Traîtrise, coup bas inattendu.
Lors d'un duel entre Guy Chabot, comte de Jarnac, et François de Vivonne favori du roi Henri II, Jarnac entailla inopinément et traîtreusement le jarret de son adversaire. Le roi pardonna au comte, car celui-ci avait tout de même préservé la vie de Vivonne. Ce dernier, rageur et honteux, arracha les bandages protégeant sa blessure et en mourut trois jours plus tard.

La Cour des Miracles
La Cour des Miracles était située dans le quartier des Halles à Paris. Ce n’est que sous Louis XIV que la police en viendra à bout. Repaire des brigands, des faux estropiés qui mendiaient dans les rues, elle doit son nom à la magie qui le soir faisait retrouver aux infirmes l’usage de leurs membres.

Crier haro sur quelqu'un
Crier haro sur quelqu'un signifie manifester énergiquement sa réprobation, l'accuser et réclamer un châtiment pour la personne en question. «Haro! Haro!» était le cri que l'on entendait lorsqu'un badaud se faisait couper sa bourse ou un chevalier arracher son manteau.

Croquer marmot
Sens moderne : Attendre, faire le poireau en se morfondant.
Sens ancien : Croquer voulait dire «frapper». Et croquer le marmot signifiait cogner avec impatience le heurtoir de la porte. Alors cela n'a rien à voir avec un Ogre qui voudrait manger un petit enfant (croquer un marmot) où une marmotte qui serait fort difficile à croquer je l'avoue

Decouvrir le pot aux roses
Sens : découvrir le fin mot de l'histoire, le secret, la réalité cachée.
Expression très ancienne dont on ne connaît pas la véritable histoire.
Soit pot à fard à joues : Le trouver suppose qu'on connaisse bien la femme qui le possède et qu'elle n'ait plus de secret à cacher.
Soit essence de rose - produit rare et précieux dont les parfumeurs auraient soigneusement dissimulé les procédés de fabrication. Le pot aux roses serait l'appareil permettant de distiller ce parfum de luxe.
Soit une poudre produite par les alchimistes au cours de l'une de leurs opérations. Ici, le pot aux roses serait la cornue alchimique, objet bien caché s'il en fut.

D'estoc et de taille
Sens : De la pointe (estoc) ou du tranchant (taille ou taillant), c’est-à-dire en se battant.
Frapper d'estoc et de taille signifiait donc se battre avec acharnement, en portant tous les coups possibles. En moyen français, l’expression fut utilisée de manière imagée, parfois en dehors de tout contexte belliqueux, pour dire de quelque manière que ce soit, par tous les moyens.

Élevé sur le pavois
Sens : mettre sur le trône, désigner comme roi et au sens figuré, mettre en honneur, faire grand cas de quelque chose.
Allusion aux Francs qui avaient coutume, après avoir choisi leurs rois, de les porter en triomphe sur de larges boucliers, appelés pavois.
Pavois vient de Pavie, en Italie, ville où auraient été fabriqués les premiers de ces boucliers.

Entrer en lice
Sens : s'apprêter à combattre, s’engager dans une compétition, intervenir dans un débat.
Les lices étaient les espaces clos où avaient lieu les tournois à proximité des châteaux. La cour intérieure de ceux-ci était souvent exiguë et toujours encombrée de petits bâtiments: écuries, chenil, four, puits...

Espèces sonnantes et trébuchantes
Au Moyen Âge, l'aloi était la proportion d'or ou d'argent contenue dans une pièce de monnaie. Aujourd’hui, de bon ou de mauvais aloi signifie de bonne ou de mauvaise qualité.
Lorsqu’elles sonnaient, elles étaient de bon aloi car elles rendaient un son vif et plaisant; trébuchantes, parce qu'on pouvait en vérifier le poids à l'aide d'une petite balance encore appelée trébuchet.

Être sur la sellette
Sens : être exposé au jugement d’autrui, à la critique ou se trouver en position délicate.
La sellette était le petit banc de bois sur lequel s'asseyait l'accusé interrogé par ses juges. Le siège était très bas pour des raisons psychologiques et symboliques. L’accusé se trouvait dans une posture tout à la fois inconfortable et humiliante.

Faire amende honorable
Sens : présenter ses excuses, reconnaître qu'on a eu tort.
Au Moyen Âge, à l'époque où peu de gens savaient écrire tout entente se joue sur la parole donnée, sur l'honneur engagé, bref la réputation. Ainsi celui qui commet un crime, manque à sa parole envers son Dieu, son pays, son roi, doit rétablir son honneur en tout premier lieu en amendant celle-ci. Amende honorable prends donc sens de laver son nom en avouant la vérité et demandant pardon à tous. Une faute avouée étant à moitié pardonnée, l'amende honorable pouvait être accompagnée de châtiments publics afin qu’ils servent d'exemples. Les hérétiques ou ceux qui étaient accusés de sorcellerie, étaient condamnés à reconnaître solennellement leurs fautes «faire amende honorable» avant d'être brulé vif. Avec le temps laver son honneur devint moins à la mode et on ne conserva que l'amende moins honorable, c'est à dire celle en $$$.

Faire bonne chière
Sens : bien manger.
En ancien français, chière désignait le visage. Faire bonne chière devenait donc faire bonne mine à quelqu'un, l'accueillir aimablement.

Faire des gorges chaudes
Sens : se moquer méchamment, avec joie et devant beaucoup de gens.
Au Moyen Âge, les gorges chaudes étaient les petits animaux (souris, mulots) que l'on donnait vivants à l'oiseau de proie.

Faire grève
Sens : Cesser volontairement le travail pour obtenir des avantages.
A Paris, les ouvriers sans travail se réunissaient sur la place de Grève, le long de la Seine et attendaient une éventuelle offre d’embauche.

Faire la nique à
Sens : se moquer de quelqu’un, le narguer.
Au Moyen Âge, nique indiquait un signe de mépris qui consistait à lever le nez en l'air avec impertinence.

Faire le Jacques
Sens : se conduire stupidement, faire l'idiot.
Jacques était le nom donné à l’idiot du village et Jacques Bonhomme, celui du paysan, considéré traditionnellement comme lourd et nigaud. L’expression fait donc aussi allusion à la prétendue bêtise des paysans.

Faire Ripaille
Sens : faire bonne chère, mener joyeuse vie.
Avant de devenir pape en 1439, le duc de Savoie Amédée VIII s'était retiré au prieuré de Ripaille pour se faire ermite. Lui et ceux des seigneurs de sa cour qui l'avaient suivi n'avaient d'ermite que le nom, car ils négligèrent complètement, pendant tout le temps de leur résidence, de se livrer aux austérités du cloître. Tous ceux qui étaient admis dans ce séjour de plaisirs, disent les biographes, étaient logés avec magnificence ; les mets les plus exquis couvraient leur table : ils vivaient plus en honnêtes épicuriens qu'en véritables ermites. Ils portaient néanmoins ce nom, parce qu'ils avaient exclu les femmes de leur société et qu'ils laissaient croître leur barbe comme les capucins. Leur habit était moins rude que celui de ces religieux ; c'était un drap gris très-fin, un bonnet d'écarlate, une ceinture d'or et une croix au cou de la même matière. Amédée jouissait d'un repos voluptueux dans cette maison de délices et de mets princiers faisant ainsi bombance et bonne ripaille.


Dernière édition par le Jeu 3 Jan - 23:59, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Le parler de notre temps   Le parler de notre temps Icon_minitimeJeu 3 Jan - 23:35

S'en foutre comme de l'an quarante
Sens : Considérer une chose ou un événement comme sans importance et en sourire.
Cette expression tire probablement son origine d'une expression utilisée depuis les Croisades : «S'en moquer comme de l'Alcoran (le Coran)». Autre explication, la fin du monde aurait été prévue pour l'an 1040. Cette date fatale passée, les gens ne firent qu'en rire et se moquèrent de leurs anciennes angoisses.

De fil en aiguille
inspiré de la couture bien sûr, qui apparaît dans le roman de la Rose

Gagner ses éperons
Sens : obtenir une situation plus élevée, prendre du galon.
Lors de son adoubement, le nouveau chevalier recevait les armes, signes de son état : l'épée et les éperons symboles de son rôle de guide et de chef. Cette expression sera revamper avec le temps et on dira comme dans la chanson il a gagné ses épaulettes.

Graisser la patte
Sens : donner illégalement de l'argent à quelqu'un pour obtenir quelque chose.

L'habit ne fait pas le moine
Un des plus anciens proverbes de la langue française.
Sens : il ne faut pas se fier aux apparences qui sont souvent trompeuses.
Les gens du Moyen Âge avaient horreur du mensonge et de l'hypocrisie. Chacun devait avoir l'air de ce qu'il était vraiment. Les costumes indiquaient de façon précise le rang social de chacun. Les femmes ne pouvaient porter des vêtements d'homme, vice et versa.

Jeter aux oubliettes
Les oubliettes étaient les cachots souvent aménagés dans le sous-sol des donjons. Les seigneurs peu scrupuleux oubliaient parfois ceux dont ils voulaient se débarrasser.
Aujourd’hui, on jette aux oubliettes les projets de réformes ou les bonnes résolutions qui ne voient jamais le jour.

Jeter le gant
Au Moyen Âge, le gant avait une forte valeur symbolique. Il représentait le seigneur lui-même et son pouvoir. Le vassal remettait en signe d'hommage son gant droit à son suzerain. Un chevalier qui en défiait un autre au combat lui jetait son gant. Le relever signifiait que l'on acceptait de se battre. Aujourd'hui, l'expression signifie lancer, accepter un défi.

Jugement de Dieu
Au Moyen-Age, quand les lois n'étaient pas toujours claires, les juges pas toujours intègres et les moyens d'exécution pas toujours efficaces, on s'en remettait souvent au «Jugement de Dieu».
L'accusé pouvait, par exemple être tenu de tremper la main dans l'huile bouillante en jurant qu'il était innocent, tout en devant la ressortir intacte. Ou encore, les parties pouvaient régler leur différend dans un combat à la lance ou en chevalerie. Dieu alors était supposé prendre fait et cause pour la justice et faire triompher celui qui avait raison.

Jurer comme un templier
Sacrer comme un charrettier ou comme un templier.
L'ordre des Templiers fut fondé au XIIe siècle pour assurer la garde des lieux saints et la protection des pèlerins. Les chevaliers du Temple étaient des moines-soldats. Néanmoins, les mœurs militaires semblent l'avoir emporté sur les vertus monastiques.
L'ordre des Templiers devint aux XIIIe et XlVe siècles si riche et si puissant qu'il suscita bien des jalousies. En particulier celle du roi Philippe le Bel, qui fit abolir et disperser l'ordre.

Malin comme un singe
Au Moyen Âge, malin signifiait «mauvais, méchant», c'était, comme aujourd'hui encore, un des noms du diable. Le singe que l'on trouvait très laid passait pour un animal diabolique. Vers la fin du XVIIIe siècle, l'adjectif malin prit le sens que nous lui connaissons : astucieux, futé, réhabilitant ainsi les pauvres singes.

Merci
Au Moyen Âge, merci signifiait «grâce, pitié» de là les expressions :
Crier, demander merci - le chevalier vaincu reconnaissait sa défaite et implorait la pitié du vainqueur.
Être à la merci de: être au pouvoir de quelqu'un de telle manière qu'il soit libre de vous accorder sa grâce ou de vous la refuser.
Dieu merci! : par la grâce, la faveur de Dieu.
Sans merci : impitoyable (littéralement : sans que l'un des partis en présence puisse demander merci).

Mettre Flamberge au vent
Invitation ironique à tirer l'épée et à se jeter dans la bataille sans réfléchir. À l'époque des chansons de geste, il y avait quatre vaillants chevaliers : les Quatre Fils Aymon. L'aîné des quatre frères s'appelait Renaud de Montauban. Il possédait une épée prestigieuse, Froberge, aussi redoutable que Durandal, celle de Roland. Au cours des siècles, le nom de Froberge devint un nom commun et s'altéra en flamberge, sans doute sous l'influence des mots flamme, flamboyer, etc. L'expression n'est plus utilisée aujourd'hui qu'ironiquement principalement pour se moquer des démonstrations spectaculaires d'héroïsme.

Mettre la table
concrètement mettre la planche sur les tréteaux

Mettre en rang d'Oignon
Sens : plusieurs personnes qui sont rangées sur une même ligne.
Rien à voir avec le jardinage et avec les plants d'oignons soigneusement rangés ! L'expression vient en fait d'un grand maître de cérémonies à la cour de Henri II de Valois, Artus de la Fontaine Solaro, baron d'Oignon et seigneur de Vaumoise, qui assignait leurs places aux seigneurs. Il avait coutume de s'écrier : «serrez vos rangs, Messieurs, serrez vos rangs»... et les seigneurs de se moquer des rangs d'Oignon.

Mettre sa main au feu
Affirmer énergiquement quelque chose, au point d'y risquer sa main rappelant les lointains jugements de Dieu de l'époque médiévale. Lorsqu'un accusé ne pouvait faire la preuve de son innocence, il pouvait être plongé dans l'eau, pieds et poings liés. S'il surnageait, c'était que l'eau - élément pur et béni de Dieu - le rejetait. S'il coulait comme une pierre, il était innocent... mais parfois noyé! On pouvait également lui plonger la main dans l'eau bouillante, ou le faire saisir un fer rouge. Innocent, Dieu le protégeait et il sortait indemne de l'épreuve. Le plus souvent, il suffisait que la victime guérisse vite ou survive quelques jours pour qu'elle soit - un peu tard! - innocentée.

Ne pas y aller de mainmorte
Sens moderne : agir avec brutalité, (sens abstrait) exagérer
Le terme «main» avait à l'époque médiévale le sens de propriété. On connaît bien le sens des expressions «passer de main à main», «mettre la main sur ...». Il y a mainmorte, lorsqu'il y a décès. À l'époque médiévale le seigneur jouissait du droit de s'emparer de la succession d'un serf à sa mort. Généralement, le seigneur prenait une partie de l'héritage et renonçait au reste moyennant le versement du droit de mainmorte par les héritiers. Il s'agissait notamment d'empêcher les biens de revenir à des héritiers extérieurs à la seigneurie. Lors du décès des serf probablement que les seigneurs exagéraient sur les droits de succession d'où l'expression que l'on connait aujourd'hui.

Monnaie sonnante et trébuchante
Une pièce de monnaie est sonnante lorsqu'elle ne contient aucun vil métal et dont le titre approche les 10/10 en or ou en argent. De cette manière, elle tinte de façon reconnaissable pour une oreille avertie.
Elle est trébuchante car elle ne craint pas l'épreuve du trébuchet (petite balance pour peser l'or, l'argent, les perles et les pierreries).

Obole (faire l')
Sens moderne : Aujourd'hui «faire l'obole» a le sens de faire une petite offrande, donner une modeste somme d'argent.
Sens médiéval : L'obole est en fait une ancienne monaie francaise du XIIIe sciècle qui vallait un demi denier. Comme l'obole était le prix pour une ration de pain (demi denrée), on avait pris l'habitude chez les gueux pour demander la charité, de demander l'obole, bref on demandait de quoi se payer sa ration de pain quotidien.

Partir en croisade
Le Moyen Âge a vu de nombreuses croisades, les départs furent presque ininterrompus pendant plus de deux siècles. Une foule immense, composées de chevaliers et d'hommes de guerre, d'artisans, de paysans, de moines et de pèlerins de toutes conditions se mirent en route, poussées par la foi et l'enthousiasme. Parfois aussi par l'attrait du pillage! Aujourd'hui, ceux qui partent en croisade n'ont plus à parcourir des milliers de kilomètres. Mais il leur faut souvent beaucoup de courage pour se lancer dans des luttes difficiles en faveur de causes justes. Les journaux parlent ainsi souvent, d'une manière à peine imagée, de croisades contre la drogue ou contre la misère.

Un pauvre hère
vient probablement de haire, chemise en crin ou poil de chèvre des moines errants

Payer en monnaie de singe
Saint Louis dispensa les montreurs de singes de payer l’octroi sur le Petit-Pont de Paris. Pour prouver leur qualité ceux-ci devaient faire exécuter quelques tours par leurs bêtes devant les gardes. Extrait du livre des métiers de 1268 : "Li singes au marchant doibt quatre deniers, se il por vendre le porte ; si li singes est à homme qui l’aist acheté por son déduit, si est quites, et si li singes est au joueur, jouer en doibt devant le péagier, et por son jeu doibt estre quites de toute la chose qu’il achète à son usage et aussitôt le jongleur sont quite por un ver de chanson" (Le singe du marchand doit quatre deniers si celui-ci le porte vendre ; si le singe appartient à un homme qui l’a acheté pour son divertissement, il est quitte, et si le singe est à un montreur il doit faire des tours devant le péagier, et pour son jeu doit être quitte de toutes les choses achetées à son usage, et de même les jongleurs sont quittes pour un couplet de chanson)

Pays de cocagne
L'ordinaire des repas au Moyen Âge se compose souvent de pain, de légumes. Même le porc reste un luxe réservé aux grandes occasions. Seuls les seigneurs et les bourgeois goûtent aux viandes rôties, aux plats en sauce richement épicés, aux sucreries. Le pays dénommé Cocagne était celui où chacun aurait eu de tout en abondance.

Pile ou face
Sous le règne de Saint-Louis, on comptait encore dans le royaume plus de quatre-vingts seigneurs particuliers qui avaient le droit de battre monnaie. Mais il n'y avait que le roi qui eut le droit de faire frapper des pièces d'or ou d'argent. Sur l'une des faces de la monnaie royale, il y avait une croix, et sur l'autre, des piliers, ce qui a fait que, longtemps, les côtés des monnaies se sont nommées croix ou pile. Par la suite, les rois français décidèrent de faire figurer leur propre face à la place de la croix, et leurs armes et la valeur de la pièce de l'autre. Mais le mot pile est resté pour un côté et face pour l'autre.

Pleuvoir des hallebardes
L'expression, à défaut d'eau, a fait couler beaucoup d'encre! On croyait jadis que la forme et la trajectoire de grosses gouttes de pluie avaient pu évoquer ces longues armes de la fin du Moyen Âge que sont les hallebardes. Il existe cependant une autre piste, plus savante. Au XVIe siècle, en argot, le mot «lance» désignait l'eau. De la lance à la hallebarde, il n'y avait qu'un pas qui fut peut-être franchi, un jour de pluie, par un pertuisanier facétieux.

Une poire d'angoisse
L'objet était à l'origine une poire de fer que l'on introduisait dans la bouche d'un prisonnier pour l'empêcher de parler. Mais cette sorte de bâillon, qui maintenait très écartées les mâchoires de la victime, était en fait un véritable instrument de torture et les malheureux étaient donc forcés d'obéir s'ils voulaient être délivrés et ne pas mourir de faim. De nos jours, heureusement, les poires d'angoisse ne sont plus utilisées que sous la forme d'image pour désigner de vives contrariétés.


Dernière édition par le Ven 4 Jan - 1:15, édité 8 fois
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Lucillus
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MessageSujet: Re: Le parler de notre temps   Le parler de notre temps Icon_minitimeVen 4 Jan - 0:00

POUSSER DES CRIS DE MÉLUSINE
Mélusine, comme toutes les fées, était d'une rare beauté, mais avait été condamnée, à la suite d'une terrible malédiction, à se transformer en serpente tous les samedis. Elle voulut néanmoins vivre la vie et les bonheurs d'une simple mortelle et pour cela offrit sa main à Raimondin, un jeune chevalier du Poitou. A ce mariage, la fée ne posa qu'une condition: jamais son époux ne chercherait à la voir le samedi. Raimondin consentit à tout et le mariage fut célébré. Très vite, Mélusine apporta à son mari une immense prospérité, elle fit construire de superbes châteaux et lui donna dix fils. Tout allait pour le mieux entre les époux, bien qu'après de nombreuses années l'inévitable se fût produit. Poussé par la curiosité, Raimondin avait épié sa femme et surpris son secret. Mais il avait gardé le silence et Mélusine feignait d'ignorer son indiscrétion. Or, un jour, un des fils de Mélusine et de Raimondin, Fromont, voulut devenir moine. Cette décision rendit furieux son frère Geoffroi à la Grande Dent (ainsi nommé car l'une de ses dents était démesurée, le faisant ressembler à un sanglier). Il mit le feu au monastère, faisant ainsi périr Fromont et de très nombreux moines. La douleur de Raimondin n'eut d'égale que sa colère. Quand Mélusine apparut dans la grande salle du donjon, en larmes, devant tous leurs vassaux, il la traita de sale serpente, de qui rien ne pouvait sortir que de mauvais. L'interdit était violé. Dans la consternation générale, la fée reprit aussitôt sa forme surnaturelle et disparut en poussant des cris lamentables. Elle ne revint jamais. Mais à Lusignan, dans le Poitou, on raconte qu'à chaque fois qu'un malheur allait frapper sa famille, Mélusine l'annonçait par ses cris. Des cris de Mélusine sont donc des cris perçants, semblables à ceux que pousse la fée quand elle revient hanter son château.

PRENDRE DES VESSIES POUR DES LANTERNES
Quoique de forme voisine, une lanterne et une vessie sont néanmoins des objets fort différents et les confondre est depuis longtemps considéré comme la pire des méprises. (Les vessies dont il est question ici sont des vessies de porc: gonflées d'air, elles pouvaient servir de ballons ou bien, vides, de sacs étanches.) L'expression est ancienne, puisqu'on la trouve dès le XIIIème siècle. Il s'agissait d'un calembour : en ancien français, vessie et lanterne avaient à peu près le même sens figuré : une lanterne était un conte à dormir debout et une vessie une chose creuse, une bagatelle. La sottise de celui qui prend des vessies pour des lanternes n'est donc pas de confondre deux objets très différents, mais d'accepter une ânerie plutôt qu'une autre !

PROMETTRE MONTS ET MERVEILLES
Faire des promesses mirifiques. Au cours du temps, on a dit aussi promettre la lune, chiens et oiseaux, plus de beurre que de pain... L'origine de cette expression n'est pas anecdotique. Aucun conquérant n'a jamais promis à ses troupes de merveilleux royaumes au-delà des monts. Comme le fit le général carthaginois Hannibal, qui fit espérer à ses soldats, du haut des Alpes, la possession de Rome. On disait, au Moyen Age, de quelqu'un qui promettait monts et merveilles, qu'il promettait les monts et les vaux (c'est-à-dire les vallées). Dans la suite des temps, par un goût pour la répétition, typique de l'ancien français, l'image a été oubliée et les merveilles ont pris la place des vaux, renforçant ainsi le sens du mot mont, au lieu de le compléter comme précédemment. L'ancien français adorait ces couples de mots, de sonorités voisines et de sens proches. Curieusement, beaucoup nous sont parvenus: bel et bien, sain et sauf, sans foi ni loi, sans feu ni lieu, tout feu tout flamme...

PRUD'HOMMES ET PRUDES
De nos jours, le prud'homme est membre d'un tribunal constitué de représentants des salariés et des employeurs et chargé de régler les conflits du travail. Le mot avait jadis une signification bien plus large. Un prud'homme était un homme preux, c'est-à-dire plein de valeur. Mais cette valeur n'était pas seulement militaire. Un ermite pieux, un bourgeois honnête et avisé, un vieux et sage chevalier étaient des prud'hommes. Un chevalier courageux mais écervelé ne méritait pas ce titre. L'équivalent féminin du prud'homme était la prudefemme.

QUERELLES BYZANTINES
Ce sont des discussions animées, et aussi inutiles qu'interminables. On raconte en effet que, lorsque Byzance fut assiégée par le sultan Mehmet II le Conquérant, en 1453, les moines et les érudits de la ville débattaient de points théologiques, alors même qu'on se battait sur les remparts. Un de leurs sujets de discussion préférés a d'ailleurs donné naissance à une autre expression. On dit de personnes qui parlent de problèmes inutiles et insolubles qu'elles discutent du sexe des anges.

Qui va à la chasse perd sa place
La «chasse» est un point particulier du jeu de paume. Lorsque cette chasse est obtenue les joueurs changent de côté. Le joueur au service... «perd sa place» favorable. L'origine de cette expression ayant été oubliée, elle a pris par la suite le sens qu'on lui connait.

RENARD
Au début du Moyen Age, le petit animal roux que nous connaissons sous le nom de renard s'appelait encore goupil, du latin vulpes.
Or vers 1170 - 1180, commencèrent à paraître des récits racontant les aventures d'un certain Renart, goupil de son état. Ce Renart était un petit baron, sujet du roi Noble, le lion, et parent du loup Ysengrin. Chétif et menu, il compensait sa faiblesse physique par une ruse quasi démoniaque. Il n'y avait pas d'animal qui n'eût à se plaindre de lui! Le roi lui-même était sa victime, mais son souffre-douleur favori restait le gros et fort Ysengrin.
Une fois, Renart exigea sa peau pour réchauffer le roi malade. Une autre fois, il le fit pêcher dans un étang gelé où le pauvre loup laissa sa queue. Une autre fois encore, il le fit tomber dans un puits. Bref, il le trompait, l'humiliait de toutes les manières. Et Renart, comme nos héros modernes, sortait toujours vivant des situations les plus délicates.
Le succès du Roman de Renart fut immense. Du XVème siècle à la fin du Moyen Age, chacun se délecta des méchants tours du goupil. Les paysans se racontaient ses aventures à la veillée et retrouvaient avec plaisir dans ces récits leur vie quotidienne. Les seigneurs écoutaient les mêmes contes de la bouche des jongleurs qui allaient de château en château. Et les plus savants, les clercs, lisaient eux-mêmes dans les manuscrits les mille et un tours de Renart.
La popularité du personnage fut telle que petit à petit tous les goupils furent appelés Renart (mot que nous écrivons aujourd'hui avec un " d "). Comme si, de nos jours, tous les canards devenaient des Donald et les souris des Mickey! C'est peut-être là le plus bel exploit du vilain roux!

Rester sur le carreau
Le sol d'un jeu de paume était autrefois constitué de carreaux, qui auraient donné le nom au sol même du jeu. L'expression "rester sur le carreau" est devenue symbole de la chute de l'adversaire. Soit qu'il tombe en voulant rattraper la balle, soit simplement qu'il perde la partie.

REVENONS À NOS MOUTONS
Expression que l'on utilise lorsqu'on souhaite ramener au vif du sujet une conversation qui s'égare. L'expression est empruntée à la Farce de Maître Pathelin, une comédie du XVème siècle qui connut un très grand succès.

ROMPRE UNE LANCE
Dans les tournois médiévaux, les combattants s'affrontaient à la lance, chacun cherchant à désarçonner son adversaire. Celui qui résistait au choc et brisait contre son écu la lance ennemie marquait un point. Rompre une lance (on dit aussi rompre des lances) avec quelqu'un signifie donc lutter contre lui, l'affronter dans une joute (encore un mot du Moyen Age!), de nos jours souvent purement oratoire.

ROMPRE LA PAILLE
Rompre un marché, un accord, se brouiller avec quelqu'un. L'expression est issue du droit féodal et rappelle une coutume très ancienne. Quand un suzerain cédait une terre, ou que quelqu'un vendait un bien quelconque, le vassal ou l'acheteur recevait un fétu de paille en signe de l'accord conclu. La rupture du gage symbolisait celle de l'accord, et le mécontent rompait alors la paille comme il déchire aujourd'hui le contrat.

RONGER SON FREIN
Ronger son mors, comme le fait un cheval impatient que l'on force au repos. L'expression, qui date du XIVème siècle, a sans doute été comprise aussi longtemps que le cheval a joué un rôle important dans la vie quotidienne. Puis, le mot mors ayant supplanté le mot frein dans l'usage courant, on ne perçut plus de l'expression que son sens figuré. Sens qui assimile curieusement l'homme au cheval: ronger son frein, c'est réprimer le dépit que l'on éprouve, contenir avec peine son impatience.

ROUE DE LA FORTUNE
Symbole de la destinée humaine, on représentait en effet la Fortune sous les traits d'une déesse actionnant une roue. Tout en haut de la roue, siègent les rois et les puissants du jour. Tout en bas, les mendiants sont précipités dans le vide. Entre, ceux à qui le destin est favorable s'élèvent peu à peu, tandis que de l'autre côté tombent les malchanceux en disgrâce. Cette image figure très souvent dans les enluminures des manuscrits. Beaucoup de chansons médiévales y font allusion. L'expression " la roue tourne " fait allusion aux vicissitudes de la vie et aux échecs qui suivent parfois les grands succès. C'est d'ailleurs le nom d'une association destinée à venir en aide aux artistes oubliés du public.

SANS AVEU
Se dit d'un homme sans moralité. Le mot aveu vient du droit féodal, où il désigne la reconnaissance d'une vassalité. Pendant la cérémonie de l'hommage, le vassal prêtait serment de fidélité à son suzerain. Peu après, il déclarait par écrit quels biens et quels fiefs il avait reçus. L'aveu scellait donc l'alliance entre les deux seigneurs. Or, un individu sans aveu n'est reconnu par personne. On peut l'imaginer en dehors de toutes les règles, sociales et morales, capable de tout. A utiliser si l'on veut traiter quelqu'un de crapule en des termes choisis!

SENTIR LE FAGOT
Jadis, les hérétiques ou ceux qu'on soupçonnait de sorcellerie étaient brûlés vifs. Sentir le fagot signifie donc être promis au bûcher pour des actions ou des opinions contraires à la doctrine de l'Église. Aujourd'hui, le parfum du fagot ne flotte plus qu'autour de ceux qui inspirent une certaine méfiance. A moins que cela ne sente vraiment très fort le roussi...

Servir de chaperon
du nom de la coiffe de l’époque pour figurer le fait de chapeauter, conduire, protéger

TAILLABLE ET CORVÉABLE À MERCI
Au Moyen Age, la condition des serfs était très dure. Les charges qui pesaient sur eux, quoique variables selon le siècle, la région et le seigneur, étaient le plus souvent lourdes. Parmi elles figuraient la taille, impôt exigé par le seigneur, et les corvées, travaux que les serfs réquisitionnés devaient effectuer gratuitement pour le compte de leur maître. Aujourd'hui, on dit de quelqu'un qu'il est taillable et corvéable à merci si, comme le serf du Moyen Age, il est sans recours bon pour toutes les corvées.

TENIR LE HAUT DU PAVÉ
Occuper une place de choix dans la société. Jadis, il n'y avait pas de trottoirs et les rues étaient légèrement en pente pour que les eaux sales puissent s'écouler au milieu. Les passants qui marchaient près de ce ruisseau risquaient toujours de se salir ou d'être éclaboussés jusqu'aux mollets. C'est pourquoi on laissait par politesse la meilleure place, le long des maisons, aux personnes de qualité. Le privilège n'était pas négligeable car, jusqu'à la fin du XIXème siècle, toute promenade en ville, surtout par temps de pluie, tournait à l'expédition.

TOMBER EN QUENOUILLE
Au Moyen Age, les femmes n'étaient pas exclues de la propriété. Elles pouvaient en particulier hériter de biens, mais elles se contentaient le plus souvent de les transmettre à leur époux sans les gérer elles-mêmes. Le suzerain se réservait même jalousement le droit de marier à son gré les héritières de ses vassaux, quand elles étaient orphelines. Il était donc assez rare qu'une femme puisse rester indépendante et s'occuper elle-même des biens dont elle avait hérité et que l'on disait " tombés en quenouille ". La quenouille, qui servait à filer, étant l'instrument féminin par excellence. Et comme les femmes passaient pour être de piètres gestionnaires, " tomber en quenouille " ne tarda pas à signifier " tomber à l'abandon, cesser d'être utilisé ".

TRAVAIL DE BÉNÉDICTIN
Cette expression, qui désigne un énorme travail intellectuel, fait référence aux gros ouvrages d'érudition écrits par les moines bénédictins de Saint-Maur au... XIXème siècle. On pense immédiatement aux moines du Moyen Age qui ont pendant des siècles, dans l'endroit des monastères appelé " scriptorium ", recopié et enluminé tant de manuscrits. Ils étaient eux aussi bénédictins (on les appelait souvent moines noirs, de la couleur de leur robe) et leur travail a permis aux grandes oeuvres de l'Antiquité de parvenir jusqu'à nous.

TRAVAILLER AU NOIR
Au Moyen Âge, les associations de métier réglementaient le travail en exigeant qu'il ne soit effectué qu'à la lumière du jour. Or, certains maîtres, pour augmenter le rendement de leurs ouvriers, les faisaient travailler à la chandelle, une fois la nuit tombée, ce qui était interdit par les règles. D'où l'expression "travailler au noir" pour signifier travailler de façon illicite.

UN VILAIN
A l'origine, habitant une " villa" (une ferme), le vilain est un paysan, que les nobles et les clercs imaginent aussi laid physiquement que moralement, capable de toutes les " vilenies ". En langue française, vilain peut donc se traduire en français moderne par " paysan " aussi bien que par " rustre " ou " ignoble individu ".


[Sources: http://www.an1000.org/forum/200_0-parler-medieval.html
http://membres.multimania.fr/clo7/grammaire/express5.htm
http://www.an1000.org/forum/200_0-parler-medieval.html
http://pages.infinit.net/celte/expressions.html]
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MessageSujet: Re: Le parler de notre temps   Le parler de notre temps Icon_minitimeDim 13 Jan - 10:58

petite correction concernant les membres de l'EA

Le pape : Votre Sainteté
Les cardinaux : Eminence
Les évêques : Monseigneur ou Votre Excellence Monseigneur
Les curés, diacres, archidiacres, chapelains : Mon Père, Ma Mère
Les nonces, ambassadeurs apostoliques : Excellence (Protonotaire c'est votre excellence monseigneur)
Les moines : Mon Frère (Mon Père pour l'abbé)

Liste donnée en exclusivité par Monseigneur Uterpendragon Evèque de Toulon et professeur au séminaire de Lyon
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