Cet ordre vise à venir en aide à tout homme et protéger la Provence et le Marquisat |
| | Livre 3 - Les Archanges et les Saints Aristoliciens | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Livre 3 - Les Archanges et les Saints Aristoliciens Mar 8 Avr - 22:43 | |
| I. Hagiographie de Sainte-Raphaëlle-Archange ***
DoutesUne vieille femme marchait depuis que le soleil était couché. Elle avait beaucoup de mal à se mouvoir. Depuis trois mois elle sentait ses forces s’amenuiser, ses jambes petit à petit la quittaient et pourtant elle marchait, marchait toujours et ne s’arrêtait que pour dormir et reprendre des forces. Elle savait qui elle devait trouver. Un homme habitant dans une petite maison, un homme recherché et borgne qui se prénommait lui-même l’avorton. La nuit était maintenant tombée, et cette chose ambulante avait peur, elle ne savait où dormir et ce chemin qu’elle ne connaissait pas ne lui disait rien qui vaille. Elle continuait à marcher, plus vite, elle se pressait maintenant, il fallait qu’elle arrive, elle n’en pouvait plus mais sa vie en dépendait. Si elle mourait c'en était fini. Oh, ses parents lui auraient dit qu’après la mort elle vivrait. Que Dieu était là pour la sauver. Mais c’était impossible, si Dieu il y avait eu, elle n’aurait pas eu toutes ces misères et la vie n’existerait pas. Pourquoi se séparer pour revenir à Lui après la mort. Cette histoire ne tenait vraiment pas debout. Ce qui allait être son cas si elle n’arrivait pas bientôt. L’histoire d’un Dieu commença à la titiller. Elle commençait maintenant à paniquer. Elle courrait presque, en tout cas les efforts qu’elle fournissait étaient tout comme. Ça n’était plus possible, d’un trait, elle se retourna et face à ce qu’elle croyait vide elle hurla. « Si tu existes, montre-toi. Ne te cache pas, si tu es incapable d’aimer ceux que tu as créés, si tu es incapable de tenir tes engagements ou si tu fais souffrir ce monde à tes propres plaisirs. Montre-toi ! » Le tonnerre rageait déjà dans la tête de cette pauvre femme et déjà elle attendait ce Dieu dont elle avait tant entendu parler mais jamais rien vu. C’était cela le plus étonnant, elle qui ne croyait en rien était persuadée qu’elle allait avoir une réponse, une réponse, certes, elle allait en avoir une, mais très loin de celle qu’elle attendait. Quoi que peut-être au fond de son cœur, une partie retirée lui criait la vérité. ***
Révélation Au lieu des courants meurtriers qu’elle s’était promis, ce fut une douce lumière qui jaillit et il était impossible de savoir d’où elle venait. C’était à croire que même les ténèbres brillaient. Une voix se fit entendre, elle aussi venant de partout et de nulle part à la fois, elle était rassurante et semblait venir du fond des âges. « Raphaëlle, Raphaëlle, Pourquoi cries-tu ? Tes cris sèment l’écho dans les montagnes et troublent le cours des fleuves. Ils pétrifient de peur les petits de ce monde et font se battre les plus sages. » La vieille femme ne sut quoi répondre. Elle fut extrêmement touchée par ce qu’elle venait d’entendre. Entendre la voie de Dieu était déjà chose extraordinaire mais que celui-ci l’appelle par son nom était bien davantage. Depuis combien de temps ne l’avait on pas appelée par son nom ? On ne l’avait jamais appelée par son nom, jamais depuis que son père était parti. Les sobriquets avaient fini par le remplacer. Raphaëlle dont le cœur commençait à s’ouvrir à nouveau doutait encore mais la flamme de haine dans ses yeux n’était pas encore éteinte. Ce qu’elle avait pris comme un acte d’amour au départ se transforma sous la colère en affront. Son âme n’étant pas prête à recevoir un amour simple, il lui était impossible de recevoir l’amour le plus fort qui puisse exister ; mais la toute-puissance de Dieu et la connaissance qu’il avait de sa fille commençait son œuvre. « -Comment oses-tu m’appeler par mon nom, Toi, Dieu à la pensée bienheureuse et à la main malfaisante ? -Un père n’appelle-t-il pas ses enfants par leur prénom ? -Si, mais un père se préoccupe de ses enfants, il les chérit et les aime. -N’est-ce pas ce que je fais ? » En disant ces mots Dieu montra la Terre. « Raphaëlle, voici le tracé de ta vie. Ces traces ce sont tes pas. -Si ces traces sont mes pas, à qui appartiennent les traces qui marchent à côté ? -Ce sont les miennes, Raphaëlle, je marche à tes côtés depuis que tu es venue au monde. -Et dans les moments les plus difficiles, il n’y a que deux pas, pourquoi n’étais-tu pas là lorsque j’avais besoin de toi ? -J’étais là, et si tu ne vois que deux traces c’est parce que je t’ai portée, mon enfant. » Le cœur de pierre, si difficile à convaincre devint à ce moment-là cœur de chair. Raphaëlle comprit devant qui elle était, devant son père et, tombant à genoux, elle lui demanda pardon. « Garde tes larmes Raphaëlle, le temps est à la joie, tu croyais mal mais au moins tu restais fidèle à tes pensées. Maintenant que tu as vu, ta conviction te sauvera et montrera à bien d’autres la route que j’ai tracée pour eux. -Père, pourquoi ne t’es-tu jamais montré, pourquoi tu ne m’as jamais dis que tu étais là ? -Je te l’ai dit, mon enfant, mais tes oreilles ne voulaient pas entendre, je me suis montré à toi mais tes yeux ne voulaient pas voir, je t’ai pris la main mais tu ne me l’as pas tenue alors je me suis révélé à ton cœur et tu as cru. Je t’ai laissée choisir car tu étais libre, tu ne voulais pas me recevoir, je ne me suis pas imposé. Tu m’as cherché et je me suis révélé. Beaucoup de questions se bousculent encore en toi mais sois patiente, j’y répondrai au creux de ton cœur le moment venu. Va, car maintenant tu sais que je suis avec toi jusqu’à la fin des temps, Si tu tombes, je te relèverai. » ***
Questions À partir de ce moment-là la lumière se fondit dans le paysage et même si celle-ci n’était plus aussi intense, Raphaëlle la voyait, et cette lumière la guidait dans la nuit. Elle aurait pu lui montrer le chemin, mais Raphaëlle le connaissait, elle aurait pu éclairer les ténèbres, mais Raphaëlle n’en avait pas besoin, au lieu de cela cette lumière lui montrait le chemin intérieur et en chassait toutes ténèbres. Elle avait quitté Oanylone quelques jours auparavant et la personne qu’elle cherchait habitait loin, il était l’un des seuls à avoir quitté la cité losque celle-ci vivait encore loin des tourments. Tout en marchant, elle ne cessait de repenser à sa rencontre avec Dieu, il avait agi comme un père à son égard, il avait agi comme son véritable père qui avait quitté la cité d’Oane, on ne sut jamais pourquoi, et lui qui lui avait tant donné, qui l’avait tant aimée, avait disparu complètement. C’était là une des parties les plus touchantes. Dieu aimait chacun d’entre nous, c’était si beau mais difficile à croire. Pourquoi la misère ? Pourquoi le malheur ? et pourquoi mourir avant de le retrouver ? Si elle le savait, la réponse à sa dernière question lui vint comme une vérité indiscutable : Dieu a laissé les hommes sur la Terre afin qu’ils aient la liberté totale. Ils avaient le choix entre suivre sa route ou de partir là où il n’y en avait pas, là ou même la plus grande route ne se voyait plus. Là où Dieu était absent ou plutôt là où on refusait de le voir car Dieu était partout. Dieu bien qu’omnipotent laissait aux hommes le libre-arbitre. Mais alors si Dieu laisse à chacun le libre-arbitre de sa propre vie pourquoi se joue-t-il parfois au détriment de la liberté ou du bonheur d’autrui ? Pourquoi la liberté de l’un empiète-t-elle sur la liberté des autres ? Elle continuait à marcher, il lui fallait arriver à la cabane. Elle était fatiguée, de plus en plus, mais une telle soif de Dieu l’habitait que s’arrêter lui semblait une perte de temps. Elle finit par trouver le taudis qui servait de maison à celui qu’elle cherchait. Elle entra par ce qui semblait être une porte et ne vit personne, il n’y avait rien, simplement un parchemin. « Lorsque tu nais, tu ne choisis pas ton frère. Quel qu’il soit tu dois apprendre à vivre avec, à vivre pour lui. Si ton frère resplendit de l’amour de Dieu, alors cet amour ne pourra que te rejoindre. Si en revanche ton frère se détourne de l’amour divin, c’est à toi de le lui faire voir au prix de ta vie. Mais, à quoi bon donner sa vie pour quelqu’un qui ne veut pas voir ? Si tu réussis, tu lui donnes une chance de rejoindre Dieu et les anges après sa mort et pour cela tu les rejoindras toi aussi. Si tu échoues, c’est toi qui les rejoindras. Cependant, il est dit aussi, ne t’attarde pas sur ton frère si ses yeux ne peuvent voir, pense et œuvre pour le plus grand nombre car ceux pour qui tu auras œuvré, eux aussi pourront œuvrer pour d’autres. Alors, mieux vaut-il donner sa vie pour tenter d’en sauver un qui ne veut pas être sauvé ou donner sa vie pour sauver une multitude dont l’envie de voir est ardente ? » Raphaëlle lut et comprit autre chose. Chaque homme avait été placé dans une situation particulière qui pouvait évoluer, non pas seulement en raison des désirs de Dieu ou du mal inspiré par la créature sans nom, mais en fonction de la manière dont chaque frère et chaque soeur utilisait son libre-arbitre et sa liberté. Les agissements de chacun, s’ils ne payaient pas sur cette Terre paieraient lorsque Dieu viendrait les chercher. L’évidente vérité vint transfigurer Raphaëlle par l’amour divin. Elle se mit à genoux, en larmes, et pria. Que le Seigneur, Dieu de l’Univers lui donne la force de servir humblement et par amour en tous temps et tous lieux. Elle pria durant toute une nuit puis se leva au matin emplie d’une assurance nouvelle. Elle était confiante, Dieu était là en elle, et elle demeurait en Lui. Une aura bienfaitrice et aimante brillait maintenant autour d’elle. Si les yeux étaient et demeurent incapables de la voir, l’âme, elle, était capable de la sentir car l’âme était après l’amour, le don le plus puissant que Dieu avait fait à l’homme. ***
Le début de ses actes en tant que sainte Raphaëlle approchait d’Oanylone et déjà le voile de discorde qui pesait sur la ville se faisait sentir. En effet, la créature innommée avait semé le doute dans les cœurs afin que l’on se détourne de la vérité et cela avant qu'elle ne parte faiblement pressentant la réaction de Dieu. De plus en plus, la population se scindait en deux groupes, ceux qui restaient fidèles à Dieu et ceux qui croyant ou non se laissaient pénétrer par le doute. Que les hommes étaient faibles, il leur suffisait d’entendre que Dieu n’existait pas pour s’en détourner. Il était encore plus facile de dire que Dieu ne les aimait pas et qu’il n’y avait plus d’espoir, comme cela aucun péché ne se voyait empêché par une raison valable. Raphaëlle voyait cette faiblesse, pour cela, elle se réunit avec une poignée de frères et soeur et gardait espoir ainsi que la ferme conviction que Dieu les aimait. Elle priait pour que chaque homme voit en lui le chemin de Dieu, pour que chacun voit qu’il ne marche pas seul. La conviction et l’assurance dont elle faisait preuve lui permettaient de prêcher et elle put convaincre seulement par la parole de nombreuses personnes. ***
La Punition C’est alors que la punition divine tomba. Elle commença par de la foudre se déchaînant au plus haut du ciel puis vint à pleuvoir des fleuves entiers, les hommes un à un furent quittés par la vie. Ensuite vinrent des langues de feu s’écrasant sur chaque homme. Projetant les plus mauvais dans les flammes éternelles de l’astre de la nuit et leur promettant une nouvelle existence de souffrance et de hantise. Elles donnaient cependant une vie nouvelle à ceux qui avaient cru, les élevant au plus près de la gloire divine dans l’astre dominant le jour. Raphaëlle fut élevée avec six autres au rang d’archange afin d’inspirer pour les siècles et les siècles les sept vertus. ***
Son Envoi Un jour sur la terre, Un homme peinait. Il aimait Dieu de tout son coeur mais jamais il n'avait osé proclamer autour de lui, l'amour qu'il lui portait. Son entourage pestait contre Dieu et ne cessait de blasphemer. L'homme n'osait pas répondre. Il était conscient de son péché mais ne pouvait agir, opprimé par la peur. Il rentra chez lui, un soir, et tomba sur sa paillasse, en pleurs. Il confia à Dieu les difficultés qu'il avait pour assumer sa foi devant ses amis, il dit, pleurant de plus belle, qu'il ne rêvait que de l'annoncer mais qu'il avait peur... Comment pouvait-il faire pour oser proclamer sa foi ? Il ne pouvait plus rester comme cela, à garder Dieu pour lui, il fallait qu'il le dise et qu'il le crie à la Terre entière ! Alors Dieu, entendant son enfant, envoya Raphaëlle par ces mots: "Va Raphaëlle, qu'il triomphe !" Telle une présence que l'on sent mais que l'on ne voit pas, Raphaelle descendit auprès de l'homme et l'accompagna. Le lendemain, lorsqu'il vint voir ses amis, ceux-ci commencèrent à parler de Dieu en de mauvais termes, il faillit ne rien dire puis sentant cette force invisible près de lui, il dit d'un ton ferme qu'il ne voulait que l'on use du nom de son Dieu à mauvais escient. C'en était fini de ne rien dire. Dieu était son Dieu, il en était ainsi, on ne dirait plus d'honteux blasphèmes lorsqu'il était en mesure de les entendre ! A ce moment-là, lorsque ses amis levèrent vers lui un regard mauvais, lorsqu'il faillit tomber sous le poids de la peur, Raphaëlle lui insuffla son souffle et le poussa. Il se mit alors à poursuivre calmement mais ses paroles avaient la force d'un cri. "Dieu nous aime, Vous n'avez pas le droit de dire cela de lui !" Alors, les hommes qui l'entouraient, ne comprenant pas ceci et ne lui laissant même pas la liberté de le penser, sautèrent sur lui et lui arrachèrent les membres. Il rendit l'âme en ce jour, sous d'atroces souffrances, mais fier d'avoir pu enfin honorer ses convictions. Raphaëlle prit alors l'âme de ce bon homme, et la présenta elle-même au très haut. ***
La Prière Raphaëlle inspirait aux cœurs purs qui la priaient, la force de garder leurs convictions et d’agir en conséquence afin que les hommes soient capables de vouloir le bien mais aussi de le faire. Mais même si elle inspirait la conviction, c’était Dieu qui parlait en sa bouche. Après que l'âme de l'homme inspiré par Raphaëlle eut rejoint le soleil, les assassins se regardèrent l'un l'autre. Ils venaient de tuer leur propre ami. Alors, le cadavre se nimba d'une gigantesque flamme, qui disparut bien vite. Le corps était resté intact, si ce n'est que sur son torse était inscrit en lettres d'or l'inscription suivante: Prière d'Oscermine à Dieu. Invocation de Sainte Raphaëlle Ô Dieu !
Toi en Qui je crois,
Toi qui guides mes pas,
Donne-moi la force de professer la grandeur de Ton Nom
Ainsi que l'amour et l'adoration que j'y porte.
Envoie-moi Ton Archange, Raphaëlle, pour qu'elle chemine à mes côtés,
Que je ne sois plus seul face à l'ennemi de ma foi et de ma conviction.
Que mes actes obéissent à mon coeur et que même ma main gauche suive les commandements de ma droite.
Que mon coeur te craigne.
Et que j'annonce Ton Saint Nom.
Dieu, daigne lever ta main, que raphaëlle descende et me vienne en aide.
Ainsi soit-il !
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| Sujet: Hagiographie de Saint Michel Mar 8 Avr - 22:44 | |
| Naissance de Michel
Michel était né dans la ville d’Oanylone, il était le cinquième de dix enfants de Diane et Robin, un couple de chasseur vivant comme beaucoup à cette période pour servir un plus riche qu’eux. Leur maître, car il fallait bien le nommer ainsi, n’avait pas d’autre but que d’acquérir plus de richesses et de terres qu’il ne pouvait en utiliser.
Cette homme, était connu sous le nom de Maître Satan Sybarite, il avait proclamé posséder les terres jusqu'à deux kilomètres autour de la ville, et tout ceux qui y chassaient ou qui cultivaient la terre devaient lui en reverser la moitié. On disait de lui qu’il ne s’endormait pas si la journée ne lui avait pas rapportée de quoi remplir deux de ses coffres, l’un de maïs , et l’autre de viande. Il envoyait ses suppôts collecter toujours plus chez les infortunés qui vivaient sur la bordure de la cité.
La vie de Michel
Michel grandit donc parmi les pauvres d’Oanylone en apprenant par son père l’art de la chasse et du maniement de la lance. De sa mère il apprit à suivre les indices laissés par les animaux qu’il chassait. Il appris également à lire les étoiles pour trouver sa route. Vivre avec ses neufs frères et sœurs lui inculqua le partage et l’amour des autres.
A l’âge de treize ans Michel avait déjà la carrure et la force d’un adulte, aîné des garçons de la famille, c’était souvent lui qui défendait ses frères et soeurs en s’interposant face à ceux qui leurs voulaient des misères. Et bien qu’il n’ait jamais blessé personne, il était craint et respecté par ceux des faubourgs. Très vite on lui demandât d’arbitrer les conflits car on disait de lui qu’il pouvait lire dans le cœur des gens.
Quand il n’y avait pas de preuve pour départager deux personnes, il déposait sa lance sur la tête d’un des deux, et, si la lance restait en équilibre, c’est que la personne disait la vérité, dans le cas contraire il mentait. Mais très vite, il ne devait même plus utiliser sa lance. Le seul fait d’annoncer qu’on le ferait venir, le coupable renonçait, et les choses se réglaient d’elle même. Certains disaient qu’il avait un pouvoir surnaturel, mais les plus sages savaient de quoi il en retournait. Pourtant malgré sa grande sagesse et sa dextérité à la lance, il ne pouvait rien contre les suppôts de Maître Satan Sybarite qui devenaient de plus en plus gourmand.
Son père mourut le jour de ses 20 ans, faisant de lui le patriarche car il était l’aîné des garçons. C’est à cette période qu’il reçut la visite de son ami Timothé qui venait lui demander la permission d’épouser Emmelia, sa sœur cadette. à oanylone, les prêtres avaient abandonné le peuple pour ne s'occuper qu'exclusivement des notables et des plus riches en leurs apportant les faveurs du Très-haut" Michel se chargea donc d’organiser les fiançailles, et tout le monde fut bien venu.
Ce jour là Simplicius, un des lieutenants du maître Sybarite, était présent et tombât sous le charme de la sœur de Michel. Il revint le lendemain avec ses gardes et exigea qu’Emmelia les suivent pour entrer au service de Satan, mais Michel s’interposa et mit à mal la garde et finalement Simplicius fut à sa merci… Mais au lieu de le tuer, il prit sa dague et la lui lança en disant : "Si ton œil droit t’attire vers ce qui ne t’es pas destiné, arrache le et brûle le, car mieux vaut qu’une partie de toi périsse, plutôt que d’attirer vers toi la colère de Dieu." Le lieutenant ne demanda pas son reste et retourna vers son maître. Mais il revint le lendemain avec une plus grande troupe, il arrêta Michel et Timothé qui furent conduit et enfermés dans la prison d’Oanylone.
La destruction d’Oanylone
Le premier jour de captivité fut aussi le premier des sept jours qui entraîneront la destruction de la première cité des hommes. La foudre s’abattit sur le mur de la prison permettant à Michel et son ami de fuir le chaos, et de rejoindre les leurs.
Michel regroupa autant de monde qu’il put, en leur disant que la punition du Créateur allait être terrible, mais que les justes pourraient vivre une nouvelle vie loin de la cité maudite. Comme Timothé était pêcheur, il proposa de rejoindre le port pour fuir par le lac. Michel aida ceux qui méritaient de par leurs foi en dieu d’embarquer sur l’esquif. Comme il restait des places, il demanda à son ami de laisser monter des enfants qui s’étaient réfugiés près d’eux. Des pleutres voulant fuir la ville, plus par peur que pour suivre la volonté de Dieu, tentèrent de prendre l’esquif d’assaut, mais Michel s’interposant, permit à son clan et aux enfants de quitter la ville sans encombres. Une fois ses Amis en sûreté il resta seul, et six jours durant, il sauva ceux qui pouvaient l’être.
Le septième jour, il restait des gens à sauver mais plus la moindre barque. Comme par miracle deux autres esquifs apparurent, il invita donc ceux qui avaient le cœur pur à monter sur ces navires. Il semblait capable de lire dans les yeux des gens si leur foi était réelle, et il envoyait ceux qu’il jugeait digne sur la première barque et ceux qui fuyaient par peur ou pour sauver leurs richesses sur la seconde. Voyant les 2 navires remplis, il refusa de monter, disant que Dieu avait une mission pour lui et qu’il sentait qu’il devait rester pour sauver d’autres amis. Arrivé à la sortie de la ville le premier navire se dirigea sans encombre vers le large, alors que le deuxième plus lourd à cause de l’or emporté fut bloqué par les hauts-fonds. Il disparu avec la ville lorsque les grands vents destructeurs vinrent du centre de la Terre, fissurant la terre en de nombreux abysses.
Certains survivant, loin de la ville, racontèrent qu’à ce moment là, alors que la pluie tombait malgré un ciel sans nuage, un arc en ciel venant directement du soleil tomba sur la ville , Michel choisi par Dieu fut ainsi emporté par une nuée céleste, et devint l’un des sept archanges.
première apparition
La première apparition de l’archange est d’ailleurs celle qui fit de lui un ange guerrier alors qu’il n’a jamais fait coulé le sang.
Quelques générations après le jour du jugement et la mort de Michel, deux clans descendant directe de ceux qu’il avait protégés se disputaient car une partie avait construit un temple à Michel, et l’avait même renommé le considérant comme l’égal de dieu car il avait su les sauver. Les autres considéraient le sacrifice de Michel comme un exemple et non comme l’acte qui fait d’un humain un dieu.
Inspiré par l'ombre celui qui s’était déclaré Grand Prêtre d’Anubis vit son pouvoir grandir.(nom qu’il donnèrent à Michel on ne sait trop la raison, il se pourrait que ça soit le nom de son clan mais aucune trace de ce fait n’a été retrouvée en ce jour)Disant recevoir ses informations de son dieu lui-même, le Préla nomma un nouveau-né souverain du peuple car fils d’Anubis et en son nom il gouverna plusieurs année et fit raser le temple dédié à Dieu et déclara que puisque ce dieu n’avait pas su protéger ses fidèles, ceux ci deviendraient ses esclaves. Pour solidifier son pouvoir et faire oublier le vrai Dieu, il repris le nom des archanges pour en faire des dieux à leur tour.
Le patriarche des fidèles implorait dieu chaque jour et malgré ses souffrances le remerciait de ce qu’ils avaient.
Le Seigneur pris pitié et envoya l’archange en personne.
Saint Michel apparu en armure avec une longue lance et un large bouclier et se fit reconnaître de tous, en apparaissant au sommet du temple qui lui était destiné.
Le Grand prêtre l’interpella et lui dit : « Anubis, te voilà enfin es-tu venu remercier tes fidèles et nous récompensé d’avoir tant construit pour toi ? » Michel de répondre, «non, je suis venu apporter la parole d’espoir de Dieu envers ceux qui ne se sont pas détourné de lui car nombreuses sont les communautés de fidèles qui parcourent le monde en attendant l’arrivée des prophètes qui les réuniront dans l’amour et l’amitié » Le Grand Prêtre ne le reconnu point et donna l’ordre à ses gardes de prouver l’imposture en massacrant les fidèles du dieu unique. Michel s’interposa et 2 jours durant repoussa les assaillants sans en tuer aucun tout en permettant aux fidèles de fuir vers d’autres terres.
Après les 2 jours de combats les fidèles du grand prêtre étaient soit trop fatigué, soit trop blessé pour poursuivre qui que ce soit et ont vit des ailes pousser dans le dos de l’archange lui permettant de rejoindre les cieux. Le prélat fit exécuter tous les gardes par ses prêtres et dit que ce n’était pas Anubis qui était venu mais un dieu vengeur pour les punir d’avoir laissé en vie les serviteurs du faux dieu unique.
Il y a des variante sur cette légende prétendant que l'Archange était à la tête d'une armée d'ange, d'autre qu'il aurait armé le bras des plus fort des fidèles, et d'autre même qu'il n'a fait qu'inspirer le plus vaillant des serviteurs de Dieu pour mener la révolte et guider son clan à travers le désert. Tous cela n'a que peu d'importances le principal est que c'est l'intervention de Michel et la volonté de Dieu qui permis à ses enfants de fuir vers des terres plus clémente.
La légende du mont saint Michel
La deuxième apparition de l’archange que j’ai trouvé se situe à l'époque où certains Barbares vénèrent des Dieux alcooliques ayant pour seul temple des tavernes et pour seul liturgie la beuverie. A cette époque il existait une communauté de fidèles pourchassée par un barbare du nom de Saathan qui vénérait un Dieu alcoolique exigeant le sacrifice des enfants.
La communauté fuyant vers le Nord se trouva bloquée dans une forêt en bordure de l’océan.
Le patriarche de la communauté demanda à tous les siens de se préparer à se sacrifier dans l’océan pour ne pas tomber aux mains des barbares. Ils se sont alors dirigé vers le point le plus haut de la côte et se sont mis à prier le Seigneur pour qu’il demande à saint Michel de préparer leur venue.
Dieu ne pouvant tolérer de ses enfants mettent fin à leur vie fit savoir au patriarche par l’intermédiaire d’un messager céleste que ce n’était pas à l’enfant de choisir le jour où il rejoindrait son créateur. Il ordonna donc que s’ils l’aiment et avaient foi en lui ils abattraient de grands arbres et feraient une palissade autour du rocher. Une fois fait, ils ferraient un grand festin et allumeraient un feu au sommet du rocher pour que Saathan connaissent leur position.
Ainsi fut fait et sept jours plus tard la palissade finie, le feu fut allumé. Au matin ils virent les troupes de Saathant entourer le rocher et commencer à s’attaquer à la fragile protection du rocher. A l’aide de pierre et de lances, les fidèles se préparaient à se battre puisque tel était la volonté de Dieu. Alors que, à l'endroit même où le feu avait été allumé, un ange vêtu d’une armure et portant une lance et un bouclier apparu… Il ne dit pas un mot mais tous les fidèles surent qui il était.
L’archange Michel lança son arme vers l’horizon qui sembla se lever vers les cieux et avancer vers le rocher comme un mur de chevaux au galop, ce mur emporta tout sur son passage mais ne détruisit par la faible palissade. Les troupes de Saathan furent englouties et quand la mer se retira, elle avait fait du rocher une île entourée de sable mouvant où finissait de s'enfoncer l’armée vaincue par la foi des fidèles. |
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| Sujet: Hagiographie de Saint Sylphael Mar 8 Avr - 22:45 | |
| Le rouleau de ce manuscrit fût trouvé au delà de la grand plaine dans l’une des grottes antiques de Mogao à Dunhuang et ramené par le Frère Guillaume de Rubrouck voici deux cent ans.
Moi, Nemrod Aggadoth qui fût témoin de la chute d’Oanylone par châtiment divin et ne dois vie sauve qu’au devoir que m’impose le Très-Haut de transmettre ce témoignage aux générations futures, délivre, au seuil de ma vie et à la postérité humaine, le récit détaillé de tout ce que j’y ai vu.
…
L’incroyable destin de Sylphaël d’Hédon
En ces temps troublés pour la Cité vivait un jeune homme nommé Sylphaël d’Hédon. Il savait briller en société, était doué de talents en tous les arts mais ce qui faisait l’admiration de son entourage était son extraordinaire capacité à savourer chaque instant de la vie. Nous le croisions fréquemment en compagnie de deux complices de taverne, Colomba la Radieuse et Lucifer le Cyclothyme mais tandis que ce dernier s’enivrait à l’excès jusqu’à devenir violent peu avant le coma éthylique (donnant lieu au célèbre quolibet « quand Lucifer boit, Colomba raque ») Sylphaël, roi des nuits d’Oanylone, goûtait tous les vins puis partait légèrement titubant donner son concert de lyre au profit de l’association « sagesse amassée d’Oane ».On voyait alors toutes les torches de ses adulateurs chavirés l’envoyer droit au firmament.
Souvent, le lendemain à l’aurore et après qu’il eût trouvé de nouvelles sources de délices en étudiant avec Colomba, il n’était pas rare de voir Sylphaël préparer une tisane au chevet d’un Lucifer aux traits ruinés, nauséeux, blafard. « tu confonds jouissance et bonheur, mon pauvre Luc ! » le sermonnait Sylph tandis que son ami s’apprêtait pour une journée de mortifications et d’autopunitions en tous genres car telle une girouette folle, Lucifer le versatile ne cessait de passer d’un état de soif de plaisir extrême à un abattement coupable et dépressif «et ainsi éprouves-tu très durement ton corps par d’incessantes privations, d’éternels excès »
Quelque temps plus tard, Colomba, succombant au charme dévastateur de Sylphaël le voluptueux, l’épousa. Cependant malgré leur bonheur insolent les deux jeunes gens s’inquiétaient pour leur ami, qui comme bien d’autres habitants d’Oanylone, sombrait chaque jour plus gravement dans un abîme sans fond, mêlant la pratique d’inquiétantes coutumes sexuelles la nuit et , formulant d’étranges prières le jour, prostré et nu, au sommet d’une colonne sous l’œil bienveillant de la Créature sans Nom. Celle-ci oeuvrait désormais partout dans la ville, sortant de la pénombre, flairant ses proies parmi les décombres de plus en plus nombreux sous les coups de boutoir de la colère de Dieu car l’heure du châtiment avait commencé.
La rébellion des corrompus
La Créature Sans Nom avait trouvé facilement ses auxiliaires parmi les êtres les plus débauchés de la Cité au nombre de sept dont Lucifer le Cyclothyme et ces factotum diffusaient leurs mauvaises pensées avec déconcertante facilité, instillant dans les esprits égarés par la peur d’obscures idées telles que :
«Dieu a créé les riches pour donner aux pauvres le paradis en spectacle » «l’humain retrouvera ses biens s’il ne doute point de la faiblesse de Dieu » «L'éternité c'est long, surtout vers la fin» tant et si bien que la colère ainsi attisée déclencha un massacre.
Un matin nous retrouvions éventré dans les gravats et parmi bien d’autres, le corps de Colomba et pour la première fois je vis Sylphaël s’effondrer dans le même temps que s’écroulait la ville.
La Tentation
Deux jours plus tard tandis que la Cité en ruine se vidait de ses habitants j’aperçu Sylphaël courir en tous sens dans une ruelle. Son teint était blême. Il me fit ce récit :
« Cette nuit je me réveillais brusquement sentant la présence sous mon drap d’une forme : celle-ci semblait peser à mes côtés puis s’enrouler autour de mes jambes jusqu’à ce qu’elle m’étreigne complètement. Je fus pris d’une angoisse oppressante cependant je croyais reconnaître dans cette forme le corps de Colomba, mon épouse défunte et en même temps que la terreur peu à peu m’envahissait j’étais empli d’un flot de tendresse immense à son égard mais je savais qu’elle n’était plus et ce sentiment cédait la place à une impression de manque et une douleur irrépressible soudain je compris que j’étais en proie à un extraordinaire maléfice je devais lutter de toutes mes forces pour ne pas céder à cette chose abominable. Sans doute paralysé par une peur intense j’avais les pires difficultés à me mouvoir et la chose m’emprisonnait comme un étau. Après d’interminables secondes je parvins à atteindre la lampe à huile (j’avais l’unique pensée de faire la lumière pour affronter le sortilège) mais la flamme ne s’alluma pas. Alors, cédant à la panique, je me débattais avec l’énergie du désespoir car cette fois-ci j’allais mourir je ne cessais de crier « vas-t’en » en litanie ininterrompue et de plus en plus fort à la force maléfique dont j’étais la victime. Mon pouls s’emballait, mon cœur palpitait si vite qu’il allait exploser, la chose desserra son étreinte puis je ne sentis plus rien j’allumais la lampe et cette fois-ci, étrangement, la lumière se fît. Le reste de la nuit j’ai médité sur cette tentative de possession de l’Innommable Créature et l’état d’acédie qui faillit me tuer lorsque j’étais pétrifié par l’angoisse. Il nous faut accepter le courroux de Dieu, et cette ville, ç’est bien nous qui l’avons condamnée à la destruction, je m’en vais rejoindre le groupe des vertueux.
"pardonne-moi mon ami" lui dis-je "mais comment espères-tu incarner une vertu toi dont l'existence fût toute entière consacrée aux plaisirs ?"
il répondit "mais parce que cette vertu est le plaisir même ! Dieu nous donna les sens pour le goûter et parce que l'amour de la vie reste l'Amour"
sans s'attarder il partit prier pour sauver le monde en compagnie des Vertueux rassemblés à la septième Porte.
La cité d’Oanylone, bâtie en forme de cadran comportait huit portes correspondants aux subdivisions cardinales et la porte Ouest en était la septième, j’observais Sylphaël s’éloigner vers le couchant, ce fût la toute dernière fois que je le vis. Infiniment plus couard, je quittais la ville précipitamment sans arme ni bagage, avant l’ultime chaos. ainsi il restait désormais sept vertueux face à sept corrompus.
Parmi les compagnons de fuite que je rencontrais par la suite, quelques uns avaient observé de loin le cataclysme final, l’engloutissement de la Cité et leurs témoignages concordaient aussi sur ce point, sept silhouettes avaient été vues, aspirées vers le soleil par des faisceaux ardents.
Je fus heureux de penser à la destination finale de Sylphaël qui toute sa vie avait été rayonnant.
Au dernier souffle de ma vie je commence des croquis à la hâte tentant de transmettre des souvenirs visuels de la grande Cité d’Oanylone au monde des survivants. Puisse l’humanité toujours se souvenir de l’exemple des vertueux et du châtiment des orgueilleux. |
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| Sujet: Hagiographie de Saint Gabriel Mar 8 Avr - 22:46 | |
| Hagiographie de Saint-Gabriel-Archange Naissance de GabrielGabriel naquit par un jour comme les autres jours, par un jour qui ne différait en rien des autres jour. Rien ne laissait présager la place qu’il allait tenir dans les temps à venir, rien. Car Gabriel naissait comme les autres. Seules sa vertu et la pureté de son cœur allaient lui permettre de rejoindre le Très-Haut.
Les parents de Gabriel étaient pieux, mais comme nombre d'habitants d'Oanylone, le message de Dieu qu'ils avaient reçu et qu'ils lui enseignèrent était perverti. Ils lui inculquèrent que Dieu avait créé la Terre, qu'Il était la base et le moteur de toute chose, mais également qu'il infligeait punition sans raison, et ne régnait qu'en souverain tyrannique…
Bien que les quinze premières années de Gabriel se passèrent sans que rien arrive qui puisse le distinguer des autres enfants de son âge, il s'intéressa à la recherche de la Vérité sur Dieu, et comprit que celui-ci était un Dieu d'Amour et non de Haine...La Vie de GabrielLe père de Gabriel, qui se prénommait Vorian, était Marin et travaillait pour un riche armateur d'Oanylone nommé Léto. Celui-ci était un brave homme, juste avec ses pécheurs, mais il avait épousé Hécate, une femme méchante et cruelle. Ils avaient eu un fils, nommé Léviathan, qui était né quelques mois avant Gabriel. Léviathan avait hérité de tous les vices de sa mère mais d'aucune des vertus de son père. Il était colérique, fourbe et un expert du mensonge. Il était cependant excellent navigateur et son père l'avait dès ses quinze ans nommé capitaine d'un de ses navires de pêche.
C'était justement sur ce navire que Gabriel fut affecté lorsque pour ses quinze ans il commença lui aussi à travailler comme pêcheur.
Léviathan arriva hurlant comme à son habitude, crachant sur les pêcheurs pas assez rapides à son goût, les frappant et déclanchant en eux colère et ressentiment. Souvent les pêcheurs sombraient dans une colère noire et tentaient de se rebeller et de frapper Léviathan, mais celui-ci heureux de leur haine pour lui, évitait toujours les coups et s'acharnait alors à les frapper le sourire aux lèvres.
Gabriel assistait à tout cela, il voyait cet homme monstrueux qui était à peine plus agé que lui se délecter de la haine que tous lui portaient.
Cela faisait alors deux semaines qu'il était sur le bateau de Léviathan, sans que l'on ne puisse rien lui reprocher car il faisait bien son travail, quand Léviathan lui tomba dessus. Il lui reprocha d'avoir mal fait son travail, lui hurlant dessus pour voir sa réaction, mais Gabriel resta calme et sans colère ni haine. Les injures et cris de Léviathan glissaient sur lui comme la pluie sur une surface lisse. Rien de ce qu'il disait ne pénétrait en lui pour éveiller la colère. Déçu de la réaction de Gabriel, il le frappa un bon coup et repartit voir ailleurs.
Quelque temps plus tard, on apprit que Léto avait été tué par son fils, lors d'un des accès de colère de ce dernier. Il lui avait fracassé le crâne avec son sextant. Bien sûr, officiellement, cela n'avait été qu'un accident...
Devenu le patron, Leviathan devint incontrôlable, il déchaînait sa colère sur tous et engendrait ainsi la colère parmi tous ceux qui travaillaient pour lui.
Seul, Gabriel restait inébranlable devant les injures et les brimades de Léviathan. Ce dernier en restait incrédule, il ne comprenait pas que malgrè tout le déferlement de haine dont il abreuvait Gabriel, celui-ci reste calme, obéissant et travailleur...
C'est à cette époque que Gabriel rencontra un vieux mendiant aveugle qui lui dit ceci : Citation: | « Comprends peuple que c’est toi qui te distingues et non ta naissance,
comprends peuple que Dieu te jugera en fonction de tes actes et non de ta naissance.
Il te place sur le chemin, et ce sont tes pairs les hommes qui, sciemment ou pas, le rendront sinueux ou droit, t’en éloigneront ou t’en rapprocheront mais c’est à toi et seulement à toi de décider là et vers où tu marches car au final c’est pour toi que tu marches. Certes, tu dois marcher pour tes frères, tes sœurs et pour Dieu, mais c’est ton salut qui est en jeu.
En aimant Dieu, en aimant tes frères et tes sœurs les humains, tu ne peux qu’y gagner, si ce n’est sur Terre, ce sera ailleurs, dans l’astre du jour. C’est à toi-même et à tes frères que Dieu te confronte car ce sont là tes plus grands ennemis bien que beaucoup cherchent à être bons. » | Ces dernières paroles emplirent son cœur et son âme et par la suite, la vie de Gabriel fut une sorte d’acceptation de tout le malheur du monde. Il avait déjà appris à subir le mal sans résister, maintenant, il savait qu'il devait surtout le comprendre, car pour lutter contre lui, quoi de mieux que de semer la paix et l’amour à l’intérieur même de ce mal ?
Il n’avait jusqu'alors jamais laissé parler sa colère ou sa haine, mais il savait maintenant qu'il lui faudrait dire non au mal lorsque celui-ci grandirait trop et sèmerait la discorde dans les âmes.
Il avait déjà une telle capacité à se contenir qu’il donnait de lui l’image d’un homme pour qui la vie n’avait plus de secret.
Il avait désormais une telle confiance en Dieu qu’il se laisserait porter par la providence et l’amour divin.
Un soir, Dieu lui parla dans son sommeil et lui dit : Citation: | « Homme, je souffle chaque jour ma parole dans le creux de ton oreille
et la profondeur de ton coeur
mais toi, pêcheur et profiteur,
tu changes les Ecritures,
et pervertis mes dires en me faisant parler à travers toi.
Nombreux sont ceux à qui j’ai transmis ma parole,
Mais tous ont souhaité la détourner,
Ne serait-ce que pour attirer sur eux la gloire,
Ne serait-ce que pour justifier une de leurs propres paroles.
Mais viendra le jour où je confierai à Un ma parole de sagesse
et à Un autre mes commandements.
Car je t’aime, Homme,
Et tant que tu voudras entendre ce que j’ai à révéler,
Je parlerai,
Et lorsque sciemment tu te fermeras totalement à mes dires,
Je t’enverrai brûler dans les flammes de l’enfer au plus profond de la Lune.
Car seule la souffrance pourra te faire voir que chaque jour j’œuvre pour ton bien.
En te faisant souffrir je te ferai comprendre que sans moi rien n’est et rien ne peut être.
Si je t’obligeais à me suivre tu ne comprendrais pas en quoi il est bon de me suivre.
Tu mets du temps à comprendre, Homme, Et pourtant je t’aime.
Ne cherche pas, Le bonheur est là, Dans la simplicité de ton cœur.
Va Gabriel, Transmets Mon message à ceux que tu jugeras dignes d'être sauvés.
Car Gabriel, Je te le dis, d'ici peu cette ère de décadence prendra fin.
Et seuls les justes seront sauvés. » | Alors Gabriel parcourut Oanylone à la recherche des justes, il leur donna une telle soif de Dieu que beaucoup, dans les vocations qui leur étaient propres commencèrent à oeuvrer pour la gloire de Dieu. Il leur expliquait aussi la nécessité de savoir ce à quoi nous sommes appelés. Il disait ces paroles : Citation: | « Mes amis, mes frères,
Dieu réserve à chacun d’entre vous une voie particulière.
Il ne cesse de vous la crier au plus profond de votre cœur.
Sachez vous ouvrir à son appel et répondre « Oui ! »
En disant « Seigneur, tu sais ce qui est bon pour moi. Là où tu me mènes je ne saurai me meurtrir car c’est la voie qui est mienne. Là où tu me mènes, je ne saurai qu’être heureux malgré les épreuves. Alors, Ouvrez vos cœurs. » | Beaucoup furent touchés par ses dires, mais cela ne suffit pas à maintenir la foule des hommes entêtés sur la voie de Dieu.
En effet, les Paroles d’amour qui émanaient de Gabriel parlaient de s’éloigner du péché pour toujours plus se diriger vers la pleine vertu que seul Dieu possède, pour toujours plus se diriger vers Dieu. Mais, il était tellement plus simple de rester dans sa vie, il était tellement plus simple de perdurer dans le pêché… Pourquoi changer quand on est bien dans une situation ?
C'est alors que Leviathan, qui était toujours très intrigué face à la tempérance de Gabriel le fit venir. Quand il arriva, il vit son père attaché à un pilier de bois. Léviathan lui dit que son père avait perdu toute une cargaison de poisson, que c'était un mauvais élément et qu'il méritait une correction. Léviathan commença à frapper Vorian, Gabriel le supplia d'arréter, mais plus Gabriel suppliait, plus Leviathan frappait fort... Leviathan frappa si fort, qu'il transperça dans une explosion de sang le ventre de Vorian qui mourrut sur le coup, accompagné des pleurs de son fils... Leviathan s'attendait à ce que Gabriel réagisse et, ivre de colère, tente de venger son père, mais Gabriel n'en fit rien, il tourna le dos et quitta la pièce, mais juste avant de partir il dit ceci à Leviathan : "Ta Haine et ta colère ne m'atteignent pas, tu penses être le plus fort, mais ta fin est proche, Dieu te punira pour tes péchés et tu seras condamné à une éternité de souffrance." Avant que Leviathan ait eu le temps de répondre, Gabriel était parti...La Chute d'OanyloneGabriel errait sur le port d'Oanylone en proie à une grande tristesse après le déchainement de violence auquel il venait d'assister. Il s'approchait du navire « Qué-Bec » , nom donné à ce bateau car sa proue représentait un albatros le bec grand ouvert : son armateur ayant dit "mais quel bec il a ce navire !" avec le fort accent des bas quartiers, ce fut pourquoi on choisit le nom de « Qué-Bec » à ce navire. L'armateur était un ami de Gabriel, il l'avait ramené dans le droit chemin quelques temps plus tôt.
Il s'apprêtait à aller le voir lorsque des éclairs apparurent dans le ciel.
Gabriel comprit tout de suite que l'heure de la chute d'Oanylone était venue.
Il décida immédiatement d'aller prévenir tous ceux qu'il avait rencontrés et qui l'avaient suivi dans la voie de la vertu pour les sauver.
Il commença par prévenir son ami Alcisde, l'armateur du « Qué-Bec » pour qu'il prépare le navire à embarquer tous ceux qu'il ramènerait, afin de les sauver.
Il parcourut alors les rues d'Oanylone prévenant tous ceux qu'il connaissait de se rendre au port et d'embarquer sur le « Qué-Bec », il leur disait surtout de ne rien emmener qui pourrait alourdir le navire.
Alors qu'il revenait vers le port accompagné de quatre orphelins, il vit Léviathan les yeux fous de râge et de colère projetter une énorme poutre sur le navire qui en tombant dans sa voile le fit prisonnier de la ville. Tandis qu'un Rire tonitruant de dément sortait de la gorge de Léviathan, Gabriel, n’écoutant que sa foi, fonça sur le pont pour aider à libérer le « Qué-Bec ». La poutre était trop haute, et Gabriel qui était très fort, proposa de faire une échelle de son corps. Il prit une planche qu’il tint à deux mains et dit à un des marins « Monte sur mon corps, tu peux m’utiliser comme une échelle » Celui-ci put ainsi grimper jusqu’à la poutre et libérer le navire. Tous crièrent alors « Vive Gabriel qui fit une échelle de son corps, vive le « Qué-Bec» libre ! ». Ainsi libéré, tous montèrent à bord du navire.
Un homme demanda alors à Gabriel "Qu’attend Dieu de nous ?"
Ce à quoi Gabriel répondit : Citation: | "Oane nous a pourtant gravé les paroles du Créateur sur le premier mur de notre cité, il y est écrit ce que Dieu a dit à nos ancêtres : “Que votre fidélité soit celle des enfants envers leurs parents ou je serai aussi sévère que les parents envers leurs enfants. Car, lorsque chacun de vous mourra, Je le jugerai, en fonction de la vie qu’il a menée. Le soleil inondera chaque jour le monde de sa lumière, par preuve d’amour pour Ma création. Ceux, parmi les tiens, que j’y enverrai, vivrons une éternité de bonheur. Mais entre chaque jour, la lune prendra la relève. Et ceux qui, parmi les tiens, y seront jetés n’y connaîtront plus que la tourmente.”
Mais moi je vous dis aussi ceci :
Ce jour est un jour tout neuf.
Il n'a jamais existé et il n'existera jamais plus.
Prenez donc ce jour et faites-en une échelle
Pour accéder à des plus hauts sommets.
Ne permettez pas que la tombée du jour
Vous trouve semblable à ce que vous étiez à l'aube.
Car demain serra peut être le jour où vous serez jugé." | Le navire s'éloigna tandis que Gabriel retourna dans la ville en proie au chaos absolu. Et, durant six jours, il fit tout ce qu'il put pour sauver ceux qui pouvaient encore l'être...
Vint alors le septième jour qui fut un cataclysme effroyable.
Gabriel était sur le port quand il vit Léviathan, fou de rage, tenter de fuir la ville sur son navire appelé le "Kraken", mais les éléments étaient déchainés et un terrible tourbillon se forma autour du Kraken et l'engloutit. C'est alors qu'un gigantesque tremblement de terre détruisit Oanylone qui fut submergé par les flots. Des témoins virent alors un arc en ciel illuminer les cieux obscurs et certains reconnurent alors Gabriel tandis qu'il était emporté vers le soleil.Prière à Saint Gabriel
Saint Gabriel archange,
ange de la Tempérance,
ouvre nos oreilles
aux doux avertissements
et aux appels pressants du Très Haut.
Tiens-toi toujours devant nous,
nous t'en conjurons,
afin que nous comprenions bien
la Parole de Dieu,
afin que nous Le suivions
et Lui obéissions
et que nous accomplissions
ce qu'Il veut de nous.
Aide-nous à rester éveillés
afin que, lorsqu'Il viendra,
le Seigneur ne nous trouve pas endormis.
Amen. |
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| Sujet: Hagiographie de Saint Georges Mar 8 Avr - 22:47 | |
| Hagiographie de l’archange saint Georges
I L’amitié
La foudre s’abattit tout près de là. Terrorisés, les enfants se blottirent encore plus dans les bras de leurs mères. Celles-ci pleuraient, implorant pitié au Très Haut. Les hommes s’invectivaient, s’attribuant l’un à l’autre la responsabilité des événements. Cela faisait six jours que les éléments se déchaînaient sur la ville d’Oanylone, avec la rage des premiers temps du monde. Un ciel noir d’encre, lourd de menaces, pesait de tout son poids sur la ville maudite. Parmi le petit groupe qui s’était réfugié dans la réserve de blé, depuis longtemps vidée, la peur côtoyait la colère, la fureur et le désespoir. On pouvait voir un homme qui avait cessé de rire de Dieu lorsque Celui-ci avait annoncé la destruction de la ville. Et cette femme ressassait sans cesse, avec honte, ses orgies luxurieuses avec tant d’hommes et de femmes qu’elle n’était pas arrivée à les compter. Ou encore ce jeune homme, qui avait prit le plaisir immonde de fracasser le crâne de son petit frère, et qui, maintenant, tentait de se racheter en rassurant les enfants rassemblés dans la minuscule pièce. Tous savaient pourquoi ils étaient punis, mais aucun n’osait l’avouer, certains cherchant même à en rejeter la faute sur les autres, dans l’espoir vain de faire oublier ses propres péchés.
Une bourrasque terrible vînt enfoncer la porte, emplissant le frêle bâtiment d’un vent glacial. Ses fondations tremblèrent lorsque le tonnerre répondit à l’éclair, d’une puissance assourdissante. Et le silence se fit. Certes, la tornade rugissait et le tonnerre grondait, mais cela faisait déjà six jours que les habitants d’Oanylone ne connaissait plus que ça. Non, le silence n’était pas celui de la nature, mais bel et bien celui des humains. Car les réfugiés s’étaient tus, paralysés par la terreur, en voyant l’ombre qui se découpait dans l’encablure de la porte. Un homme, si grand et si massif qu’il devait se courber et resserrer les épaules pour entrer, s’approcha d’eux. La pénombre laissait deviner son visage rugueux et sa barbe drue. Sa volumineuse chevelure argentée lui donnait un air de sagesse, contrastant avec la largeur de ses mains, qui semblaient être capable de réduire en poussière même la plus dure des pierres. Son regard bleu pâle, usé par le temps, semblait tout de même garder au fond de lui une joie enfantine. Le colosse était habillé d’une chemise rapiécée et usée par les affres du temps. Un grand morceau de toile, enroulé autour de ses jambes, témoignait de sa condition de défavorisé. Il laissa apparaître un léger sourire et tous les réfugiés soupirèrent de soulagement. Puis il laissa entendre sa voix caverneuse:
“Quand il n’y a plus d’espoir, il reste toujours l’amitié.”
Alors, une vielle femme, au regard dur, à la volonté de fer, s’avança vers lui et lui demanda:
“Et toi, l’étranger, es-tu venu en ami? Car il est en cette cité des hommes et des femmes dont la parole est de miel mais dont les actes sont comme le venin. Ils vivent sur des montagnes d’or, et ne désirent rien d’autres que de s’élever encore plus dans leur fol quête de butins. La vie de leurs semblables leur importe peu, tant leur soif de trésors les dévore.”
“Je sais”, répondit l’homme. “C’est pour cela que je viens à vous. La richesse du coeur ne peut être égalée par les richesses de ce bas-monde. Emporteront-ils leurs montagnes d’or dans l’autre vie?”
“Non, certes pas”, lui répondit la vielle dame. “Mais les richesses du monde nous sont-elles à jamais interdites? Devons-nous nous réduire à vivre tels des animaux pour honorer la richesse de l’âme?”
“La vie vous a-t-elle appris à renier votre main gauche pour employer la droite?”, demanda l’homme. “Il en est de même pour les trésors que Dieu a créés pour nous. Que les richesses matérielles soient vôtres, car Dieu, par amour pour Ses enfants, nous en a fait don. Mais n’oublions jamais qu’il n’est pas de plus beau trésor que l’amitié.”
Alors, un jeune homme se dressa et lui demanda: “Mais qui es-tu, toi dont les paroles sont emplies de sagesse?”
“Mon nom est Georges”, répondit-il.
II L’avarice
En ce temps-là, sur une des sept collines d'Oanylone, un homme tremblait plus que tout autre devant la colère divine. Il ne craignait pas pour sa vie, car celle-ci n'avait pas d'importance pour lui. Mais il était tant attaché à ses biens qu'il ne pouvait s'en séparer. Pendant que les gens massacraient et violaient, lui pillait les maisons inhabitées et accumulait les richesses jusqu'à en faire une véritable colline de métaux précieux, de tissus délicats, de mets succulents... Il décida de construire une tour si haute, si large si solide qu'il pourrait y entreposer ses biens à l'abri de la convoitise d'autrui. Il avait embauché des maçons et des soldats, leur promettant un salaire sans égal, les uns pour construire sa forteresse et les autres pour repousser les pauvres, les déshérités et les affamés qui en voulaient à ses richesses. Celles-ci recouvraient les pentes de la colline, illuminant les environs d'une lumière dorées et de senteurs appétissantes. Seuls les maçons pouvaient fouler du pied ces trésors pour aller construire la tour, mais lorsque l'un d'eux abandonnait son travail pour s'abandonner à la convoitise, les soldats dardaient son coeur de mille coups d'épée. Et le riche homme exultait à l'idée de pouvoir garder ses biens jusqu'à sa mort, admirant les pauvres et affamés qui entouraient sa colline et la couvraient d'un regard suppliant. Cet homme s'appelait Belzébuth.
Alors vint Georges, suivi de tous les malheureux qui avaient croisé son chemin. Lorsque ceux-ci virent le miel, le lait, la viande rôtie, les vêtements de soie et les coffres débordant de pierres et de métaux précieux, ils coururent prendre leur part, n'écoutant pas les exhortations à la mesure que criait Georges. Et les gardes dégainèrent leurs lames et donnèrent la mort à quiconque s'approchait des richesses. Lorsque le massacre se fut terminé et que les larmes remplacèrent les cris, Georges approcha des soldats, d'un pas calme et assuré. L'un d'eux, particulièrement zélé, lui présenta l'estoc de sa lame sous le menton, dans une attitude explicite de promesse de violence. Mais Georges lui dit: "Pourquoi as-tu tué ces pauvres gens?". "Je suis payé pour celà", répondit le soudard. "Et combien as-tu été payé jusqu'ici?", renchérit Georges. "Rien. Le sire Belzébuth me paiera une fortune lorsque sa tour sera construite et que ses richesses y seront entreposées", dit le soldat d'un ton sûr de lui. "Alors, tu tues pour servir une personne qui ne veut que conserver ses richesses et tu croies qu'il tiendra parole et te paiera ensuite, comme il te l'as promis?", l'interrogea Georges. "Bien sûr! Car sinon, ce serait de l'esclavagisme!", s'exclama le militaire, inquiet d'entendre une telle question. Alors, Georges conclut ainsi: "En vérité, je te le dis, quiconque vit pour les biens matériels, au détriment de l'amitié que tout enfant de Dieu se doit de porter à ses semblables, ne mérite aucune confiance. Au lieu de tuer pour défendre l'avarice d'un tel homme, prends ces richesses que tu foules du pieds et donne-les à ceux qui en ont véritablement besoin. Dieu a créé ces biens pour que toutes Ses créatures puissent y trouver de quoi vivre à l'abri du besoin, pas pour qu'un seul en jouisse plus qu'aucun autre."
Alors, les gardes posèrent leurs armes, les maçons cessèrent leur travail, les gens s'approchèrent, et ils se partagèrent les richesses à chacun selon ses besoins. Belzébuth hurla sa rage de voir ses biens lui échapper, passer de main en main. Mais celà se déroulait lors du septième jour de la punition divine sur Oanylone et la terre se mit à trembler. La tour en construction s'effondra et de larges failles s'ouvrirent à travers la colline, avalant goulûment les trésors. La plupart des gens s'enfuirent, encouragés en celà par Georges. Mais certains, continuaient à se remplir les poches de tout ce qu'ils pouvaient amasser. Belzébuth se battait contre tous ceux qu'il croisait, tant sa colère de perdre ce qui lui appartenait était grande. La colline s'affaissait peu à peu, mais Georges aperçut un enfant en pleurs, resté sur celle-ci, la jambe coincée sous un lourd coffre. Il courut jusqu'à lui alors que le sol tremblait, menaçant à chaque instant de s'effondrer. Lorsqu'il l'atteignit, il lui dégagea la jambe, le pris dans ses bras et tenta de rejoindre le bord. Alors, certaines personnes décidèrent de le rejoindre afin de l'aider dans cette tentative désespérée, mais toute la colline s'engloutit alors dans les entrailles de la terre, dans une gigantesque gerbe de flammes.
Les gens étaient anéantis par la tristesse de perdre de tels amis. Ils se demandèrent alors si Dieu ne prenait pas plaisir à faire souffrir Sa création. Mais il n'en était rien et ils le comprirent lorsqu'ils virent une douce lumière apaisante briller depuis le gouffre à leurs pieds. Et des êtres irradiant de calme et de douceur en sortirent, portés par de majestueuses ailes blanches. Les gens reconnurent en eux ceux qui venaient de mourir en tentant de sauver l'enfant. Mais ils virent surtout Georges, élevé au rang d'archange, tenir celui-ci dans ces bras et le rendre à sa mère, indemne. Puis, tous s'envolèrent jusqu'au soleil, où Dieu les attendait.
III Les langues
Il fut un temps où le roi Hammurabi de Babylone guerroyait dans toute la Mésopotamie pour devenir le roi des rois. Un jour, ses troupes vinrent en la ville de Mari et y mirent le feu. La population était terrifiée et ne savait que faire pour se sauver. Alors, la créature sans nom vint murmurer à l'oreille d'un général babylonien et lui souffla l'idée d'exiger de chacun un tribut en échange de la vie sauve. Plus chacun donnerait, moins il risquerait la mort. Les riches seigneurs de la ville, ceux-là même qui conseillaient peu auparavant les Shakkanaku, les rois de la cité, approchèrent les premiers, apportant avec eux de lourds coffres emplis de richesses. Mais une vieille femme n'avait comme seul trésor que quelques grains de blé. Les soudards lui rirent au visage, affirmant que donner un tel présent était un affront au grand général babylonien. Ils dégainèrent leurs épées et s'approchèrent de la vielle femme, prêts à la passer par les armes. Mais un homme de haute stature et à la barbe argentée s'interposa. L'un des soldat leva son épée mais ne put l'abattre sur l'homme, comme empêché par une force invisible. Alors, ce dernier ouvrit la bouche et déclara:
"Pourquoi vouloir frapper cette femme? Alors que les riches seigneurs de Mari vous ont gardé par devers eux d'innombrables richesses, elle vous a offert tout ce qu'elle possédait. Tu te moques de son don, mais elle a donné de son essentiel alors qu'eux ne vous ont laissé que de leur superflu. Prenez ces quelques grains de blé et emportez-les avec vous: ils vous sembleront bien lourd au coeur de l'Enfer lunaire". Puis, il se dirigea vers les coffres et en distribua le contenu entre tous les habitants de Mari les plus pauvres et les plus affamés. Les gardes ne savaient que faire face à un homme désarmé, que l'on n'osait frapper et dont la force se trouvait dans la sagesse de ses paroles. Dépités, ils levèrent le camp et retournèrent à Babylone.
Le voyage était long jusqu'à cette puissante cité. La chaleur était intense et l'irrigation rendait l'air humide et lourd le long des rives de l'Euphrate. Mais lorsqu'ils arrivèrent, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent l'homme à la barbe d'argent les attendre au pied des gigantesques murailles. Le général lui demanda: "Mais qui es-tu, toi qui parles avec tant de sagesse?". "Je suis l'archange Georges, modeste serviteur du Dieu unique, celui que vous avez oublié au profit de légions de fausses divinités et d'une vie de péché", répondit-il. Il ajouta: "Suis-moi jusqu'à la ziggurath et tu verras par toi-même le jugement de Dieu, comme je le vis moi-même il y a déjà longtemps". Alors, le général et ses gardes suivirent l'archange jusqu'au bas d'une gigantesque tour à étages sur lesquels poussait une végétation florissante, preuve de la toute-puissance du roi Hammurabi de Babylone.
Alors, saint Georges leva les bras et déclama: "De tous temps, les enfants de Dieu parlent une seule et même langue, car frères et soeurs doivent se comprendre pour s'aimer. Mais ils se déchirent aujourd'hui car ils ont oublié leur père et son amour. Un jour viendra où les prophètes se succéderont pour leur rappeler d'où ils viennent et où ils iront. D'ici-là, vous êtes jugés non pas sur votre foi, mais sur votre amour du monde qui vous entoure. Apprenez à le connaître et vous apprendrez à l'aimer. Pour ce faire, Dieu, dans Sa grande mansuétude, a décidé de diviser la parole de Ses enfants en de multiples langues, afin que vous deviez faire l'effort de vous découvrir l'un l'autre."
Et saint Georges abattit les bras et la tour s'effondra en une immense gerbe de poussière. Depuis ce jour, la parole des enfants de Dieu est multiple et nous devons apprendre l'un de l'autre pour vivre. Ce faisant, nous comprenons à quel point nos différences sont trompeuses et que nous sommes tous frères et soeurs. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Hagiographie de Saint Miguaël Mar 8 Avr - 22:49 | |
| Hagiographie de St Miguaël
Par Garmon de Vaisuny
Traduit du latin par Frère de Sauvigny, Franciscain.
Naissance de Miguaël et Belial
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1. Dans la ville d’Oanylone vivait Adiguaëlle, femme de Théophile de qui elle attendait deux jumeaux. Ces enfants avaient été conçus dans l’amour le plus grand et n’avaient été entachés d’aucune luxure. Adiguaëlle était une femme généreuse toujours à l’écoute de son entourage. Habituellement, elle s’occupait des plus pauvres mais en ce moment la situation était difficile, les hommes commençaient à se détourner de Dieu, à sombrer dans la paresse et dans l’avarice ce qui créait de plus en plus de rivalités entre les oanyloniens et cette situation n’allait pas pour diminuer la pauvreté, au contraire, le nombre de nécessiteux ne cessait de grandir et ceux-ci étaient méprisés par les plus forts. Ne voulant léser personne, Adiguaëlle s’occupait de chacun d’eux mais déjà, la créature innomée inspirait à ceux-là la jalousie et la soif de vengeance. Epuisée par cette situation et par l’enfant qu’elle attendait, Adiguaëlle ne pouvait plus les maintenir dans le droit chemin. Elle mit au monde deux garçons, l’un nommé Miguaël qui selon une légende signifie « donne et aime » ; l’autre Belial ce qui signifie « donnes et tu recevras ». A ce moment-là, la créature sans nom persuadait les plus pauvres d’aller tuer cette famille, l’amour qui régnait entre eux et l’amour qu’ils portaient au Très-Haut était, selon ses dires, la raison qui forçait les plus forts à mépriser les plus faibles. Pressentant le danger, Théophile prit Miguaël et son frère des mains de sa mère et après les avoir embrassé les cacha sous une caisse. A peine avait-il reposé la caisse que déjà ceux pour qui Adiguaëlle œuvrait chaque jour entrèrent et les tuèrent de la façon la plus horrible qui soit. Mais les enfants, sous leur caisse furent épargnés car on ne les avait pas vus.
Accueillis
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2. Ils furent recueillis par Ménopus, un homme âgé et pieux qui ne savait rien de l’origine de ces « amours » comme il aimait à les appeler, et qui ne souhaitait rien en savoir. Il donnait à ces petits du lait qu’il produisait grâce à sa vache Minerva, vache qui deviendra célèbre, bien plus tard, chez les païens pour avoir donné du lait, comme si ses congénères ne le pouvaient pas… Mais revenons à notre histoire, la lumière de la chandelle baisse et il faut que je finisse d’écrire avant que l’on ne me retrouve. Ces deux jeunes garçons grandirent donc sans jamais se séparer ; existait entre eux un lien si grand qu’il allait au-delà de l’amitié et de l’amour fraternel mais malheureusement l’un d’eux allait finir par se détourner.
La Tentation de Belial
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3. Ces deux petits, malgré les tentations de la créature sans nom continuaient à grandir pieusement et n’hésitait pas à privilégier les autres par rapport à eux-mêmes. Bien sûr après ce qui était arrivé à leurs parents, dont ils ne savaient rien, mais sur quoi ils furent avertis en songe, ils essayaient d’être discrets jusqu’au jour où la Créature vint parler à Belial : « Pourquoi privilégier les autres surtout quand ceux-ci n’ont rien à vous offrir, servez donc des riches, eux vous paieront, ainsi vous ne travaillerez pour rien. » Belial lui répondit :
« Je n’ai jamais travaillé pour rien, ces personnes ont besoin de moi, si nous ne le faisons pas qui le fera ? »
-Personne mais que te donnent-ils en échange, rien, ils pestent contre toi car plus tu leur donnes, plus ils veulent. »
Cette réflexion ne le toucha pas de suite mais au fur et à mesure qu’il grandissait, celle-ci insistait et il fut un moment où il ne put plus faire face. Il commença par demander des sous en échange mais les pauvres déjà sans argent ne purent plus donner. Il arrêta donc là son service et commença lui aussi à entrer dans la paresse et le pêché, se satisfaisant toujours plus de ses actions et ne voyant pas qu’il n’était pas indispensable.
La tentation de Miguaël et sa prière
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4. La créature sans nom vient ensuite parler à l’oreille de Miguaël mais celui-ci connaissant ses intentions ne voulut pas l’écouter car plus il se laisserait tenter, plus il serait dur de résister. Entendant en prière, il se mit à genoux et récita la prière suivante qui sera longtemps utilisée par les clercs.
« Ô Dieu Très-Haut,
Père de l’humanité
Et Toute-Puissance divine,
Ferme mes oreilles
Aux tentations
Et ouvre mes yeux
A l’amour sans fin que tu me donnes,
Que je puisse donner à ceux qui doivent recevoir,
Aimer ceux qui doivent l’être,
En sachant toujours,
Que si je n’étais pas là,
Quelqu’un d’autre serait là pour le faire
Car c’est Toi qui parle par ma bouche
Et qui œuvre par mes mains.
…
Pardonne à mon frère et à tous les autres
Ils ne savent pas ce qu’Ils font. »
Ce jeune homme était béni de Dieu, c’était sûr, il avait été choisi afin qu’il donne sa vie pour ce monde. Devant une telle force et bénédiction la créature sans nom ne pouvait plus rien et même si elle le tenta bien d’autre fois, ne pu jamais convaincre Miguaël, ne serait-ce qu’un peu.
La Punition-Institution des Archanges
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5. La situation des hommes n’allait pas en s’arrangeant. Ceux-ci ne voyaient plus Dieu et n’agissaient plus qu’en fonction d’eux-mêmes au détriment de leurs frères et même de leur propre famille. Cela menait à des rivalités et même bien souvent la loi du plus fort menait à des crimes sans précédents. C’est à ce moment-là que la Punition Divine tomba, non pas que le Très-Haut n’aimait plus ce monde mais s’il n’intervenait pas, il courrait à sa perte. Alors des éclairs se firent et tandis que beaucoup fuyait, les plus déterminés luttaient tant bien que mal et se divisèrent en deux groupes : Ceux qui incarnent à eux seuls tous les pêchés du monde, les inaudiendis (NDLR : en latin, ceux qui n’entendent pas) étaient dirigés par sept hommes maléfiques : Asmodée dit le gourmand, Azazel le luxurieux, Lucifer l’acédique, Belzébuth l’avare, Léviathan le colérique, Satan le jaloux et bien sûr Belial l’orgueilleux. Ces sept, croyant l’innommée assuraient que cette punition était la preuve incontestable que Dieu ne les aimait pas.
De l’autre côté, conscient de leurs fautes, un groupe prêchait la repentance. Mené par Gabriel, Georges, Michel, Galadrielle, Sylphaël, Raphaëlle et Miguaë, ils incarnaient respectivement et contrairement aux inaudiendis les sept vertus qu’ils tentaient de défendre : la tempérance, l’amitié, la justice, la conservation, le plaisir, la conviction et le don de soi.
Ces deux groupes avaient chacun leurs adeptes, les Pêcheurs étant les plus nombreux, il fallait aux Vertueux une foi sans faille pour tenir et ne pas se pervertir.
Au bout du septième jour, de grands vents destructeurs vinrent du centre de la Terre et fissurant la terre en de nombreux abysses, envoyèrent les inaudiendis au plus profond de celles-ci. Mais parmi ce carnage, une nuée céleste vint et amena les sept bons au plus haut de la voûte céleste.
Là, une douce lumière rayonnait. Ne sachant pas encore où ils étaient, la peur aurait pu les prendre mais cet endroit était si doux et apaisant qu’ils s’y sentaient bien et éprouvaient une immense sensation de chaleur, une sensation d’amour. C’est alors qu’une voie forte et tendre ce fit entendre :
« Mes enfants, vous voici devant moi car vous avez compris que je ne punissais ni par jalousie ni par plaisir mais parce que la race humaine avait atteint un point où seule la Punition pouvait la remettre sur Mon droit chemin. Je vous nomme pour cela Archanges, vous incarnerez les sept vertus que vous défendiez en bas et vous serez dorénavant les inspirateurs de toutes vertus. Je vous donne trois paires d’ailes, signe de votre pouvoir et de votre rang Allez maintenant, le paradis vous attend. »
Damnation éternelle
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6. Les inaudiendis, furent envoyés au plus profond des abysses, là où le feu gronde et où les pêcheurs sont suppliciés.
Si l’on regarde, tous les êtres de la création sont pêcheurs mais le Très-Haut, dans sa grande bonté à proposé le pardon, qui n’accepte de le recevoir garde son pêché et le subira jusqu’à la fin des temps.
Belial et l’orgueil de détourner à nouveau les hommes de Dieu
Institution de l’exorcisme
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7. Au commencement de l’Eglise, celle-ci était encore frêle et Belial se dit que pour mieux la détruire il fallait agir de l’intérieur. Toujours aussi orgueilleux, il décida de prendre possession du corps du plus haut dignitaire de l’Eglise : le Pape. En ce temps-là, le pape Hygin était touché par une grave maladie, Bélial, empli de lâcheté en pris possession et dès ce moment, les traits du Saint-Père commencèrent à changer. Un servant, Mirall s’en rendit compte et supplia le Très-Haut d’envoyer quelqu’un. L’archange Miguaël, saint patron de la contre possession, nommée plus tard exorciste fut envoyé. Il fusa aussi vite qu’il lui était possible, ses six ailes battant à perdre le souffle, si l’église tombait maintenant le résultat serait atroce. Il entra dans le corps d’Hygin, ses pensées vertueuses devaient ressortir, mais euuuhhhhhh, de son côté Bélial luttait aussi.
« Tu oses intervenir contre ton propre frère Miguaël ?
Tu ne voies pas que ton Dieu se sert de toi ?
-Tu n’es plus mon frère Bélial.
Je te renie, repars d’où tu viens, repars peupler les abysses, seul Dieu est souverain, seul Dieu est le maître. Que seules les vertus de cet homme surgissent ! »
Pendant que se déroulait cet affrontement, le ciel et la terre semblaient eux aussi s’affronter dans un combat décisif.
« Repars d’où tu viens, prince des démons et laisse l’âme de cet homme en paix, tu entends ??
Vade retro Belias ! Repars d’où tu viens !!!!!!! ».
A ce moment-là, une flamme surgis de la bouche du possédé et parti s’écraser au loin sur l’astre dominant la Nuit pendant que le ciel reprenait sa teinture normale.
Saint Miguaël monta aux cieux en gloire assis sur une nuée et accompagné de mille voies célestes chantant la gloire de Dieu car seul Dieu est souverain.
Ceci arriva en l’an de grâce 140. |
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| Sujet: Hagiographie de Kyrene Mar 8 Avr - 22:51 | |
| Hagiographie de Kyrène. Kyrène est de 3 ans la cadette de Christos. Enseignante en histoire hellénique, elle était dotée d'une grande connaissance de la philosophie d'Aristote, vivait pour enseigner et se trouva naturellement attirée par l’enseignement de Christos. Durant le même temps, prônant amour et absolue tolérance, elle avait converti une ancienne milice, l'amenant à déposer les armes, préférant la recherche d'une paix constructive avec les Romains aux tentatives infructueuses de les contraindre au départ par la force. La vision d’amour dégagée par Christos fit qu’elle fut la première des femmes à accepter d’être un de ses apôtres de l’Amour universel, toujours à la recherche de l’amour désintéressé. Elle prêchait déjà à ses cotés et c’est d’elle que vient la citation «aimez-vous les uns les autres ; comme Christos nous aime, nous aussi. Aimez-vous les uns les autres ; À ceci tous connaîtront que vous êtes ses disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Après la crucifixion, elle continua à prêcher l’Amour et la compassion, la mort de Christos l'ayant confortée dans l'opinion qu'il était préférable d'accepter son destin, quel qu'il soit, plutôt que d'user de violence pour tenter de l'infléchir. Pourtant, elle réfléchissait à ce que le Messie Christos lui avait dit un jour: « J’accepte mon destin qui est de souffrir par Amour de vous, et mes évêques n’auront pas la même mission. Vous devez vivre par le verbe, mais d’autres auront le destin de vous protéger par le fer, car l’humanité porte encore une trop grande part d’ombre en elle. Vivez et prêchez, mais acceptez que certains aient la charge d’utiliser le fer pour défendre l’Eglise si elle est attaquée par icelui. Jamais cependant ils ne devront utiliser le fer pour leurs ambitions propres, ou bien celles de leurs chefs. » Un jour, près de dix années après la mort de Christos, alors qu’elle marchait dans Jérusalem pour rejoindre ses élèves, elle vit deux soldats romains qui tabassaient un vagabond et elle s’interposa par ces mots : "Mais par l’Amour de la Création, arrêtez cette violence, que voulez-vous à ce pauvre être pour être si brutaux ? " Les deux hommes se retournèrent en la regardant pour lui dire d’aller voir plus loin, si elle ne souhaitait pas se faire montrer combien ils étaient capables de l’aimer... Ils partirent en riant traînant le malheureux derrière eux. Kyrène les suivit en prêchant l’amour la tolérance, jusqu’à ce qu’un des deux soldats fasse demi-tour, et la frappe avec son bouclier. Seule l’arrivée d’un groupe de ses élèves fit fuir les deux soldats, entraînant avec eux leur victime. L’aidant à se relever, ses élèves lui dirent : "Mais, très sainte et noble maîtresse, comment, nous qui refusons la violence, pouvons nous nous opposer à celle des autres ?" Elle leur fit son cours sur ce sujet. Depuis la destruction de la grande cité d’Onalyone, les communautés humaines s’étaient organisées à l’origine autour de règles morales envisageant leur propre survie. Les règles morales existent parce que les êtres humains sont libres de leurs propres choix, et qu’une part en eux écoute encore le message des violents. Car l’humain doit tendre vers Dieu, mais est encore rempli d’ombre. Comme il tend vers la perfection, il sait naturellement en tant qu’enfant de Dieu, être raisonnable et capable de choisir la raison, mais il doit encore être guidé. Nous devons tendre vers une communauté suivant des lois universelles, et la route la plus longue est faite de paroles et d’amour. C’est à cette fin que l’humain a reçu le verbe et l’écriture. Mais parfois l’humanité prendra le raccourci d’utiliser le fer, car lui aussi fut donné à l’homme par Dieu. Et pourtant, le fer a été donné à l’homme comme la créature sans nom a été laissée parmi nous, dans le but de nous tenter, et pour que nous l’oubliions en tant qu’arme. Un jour je vous le dis, nous vivrons dans un monde d’amour où seul nous importera ce que le Très Haut voit en nous, et non plus ce que notre voisin y voit, et ce jour uniquement les armes ne seront plus sorties de leur fourreau. Mais pour que ce jour arrive, nous devrons séparer le fer et le verbe, ceci sans pour autant négliger le recours au fer par ceux qui choisiront de défendre les prêtres du Très Haut. Le messie est venu définir des règles, car comme Aristote l’a dit déjà «il faut préférer se contenter de l’acceptable que d’exiger l’impossible directement ». La violence est donc acceptable contre la violence, si le but est la justice ou la défense de la vraie foi. Il nous faut pouvoir opposer la parole à la parole, mais aussi le fer au fer. Ne soyons pas comme la tribu des Bisounours, qui n’a pas su comprendre que parfois les choses ne se passent pas comme il le faudrait, que nous ne devons pas attendre de Dieu qu’il nous protège, car il nous a donné la possibilité de le faire. Nous ne pouvons pas le remercier pour le libre arbitre et nous en remettre aveuglement aux événements. Rappelez-vous, juste après la destruction d’Onalyone, que cette tribut ayant suivit l’exode demanda à Dieu une oasis bien à elle, au centre du désert. Un endroit béni par Lui, où ils auraient tout à disposition et pourraient vivre de concours de beauté, de fêtes païennes et permanentes, et où nul ne leur imposerait rien d'autre que d'aimer et être aimé. Ils demandèrent tant et tant que Mhour leur répondit : « aide toi et le ciel t’aidera ». Après avoir délibéré sur cette réponse, ils ne le comprirent pas et crurent qu’il suffirait de partir et qu’encore une fois Oane leur apparaîtrait, donnant ce qu’ils demandaient. Ils partirent donc sans rien, afin que ça dure moins longtemps, dans la direction du levant, pour finalement disparaître à jamais et devenir une simple légende. Notre créateur nous a donné les moyens de nous protéger de la pluie, Il nous a donné la science de la construction, mais critique-t-on le bûcheron qui abat des arbres pour lui ? Le Créateur ne nous a pas permis de venir au monde vêtus, mais a rendu possible les tisserands, qui ont besoin de faire tuer des animaux comme les bouchers... Chacun a sa place, le soldat a sa place de la même manière pour aider la construction de l’Eglise, mais il a une grande responsabilité. Car comme le bûcheron ne doit pas couper d’arbre si nul n’en a besoin, le soldat ne doit pas faire couler le sang inutilement. Comme le bûcheron n’a pas de haine contre l’arbre, le soldat ne doit pas avoir de haine envers son ennemi, et il ne doit agir que si la cause est juste et approuvée par Dieu. S’il combat sans haine, pour servir les desseins du Créateur, et respecte les jours de prières, il en sera pardonné. Le choix de la raison, au moment de prendre une décision, est ce qui conduit vers le Très Haut, car la raison entraîne la compréhension, la compréhension conduit à l’amitié désintéressée, l’amitié conduit à l’Amour parfait, et l’Amour élève vers Dieu. La violence mène immanquablement vers l’exclusion et la rancœur, nous éloignant ainsi du Très Haut. Ainsi, l’élimination progressive de la violence est, en même temps, le secret des morales et le critère même de toute action politique qui se veut morale. Après que plusieurs de ses prêcheurs aient disparu, après avoir été emmenés par des soldats de l’empire, elle était l’autorité aristotélicienne à Jérusalem. Bien que non violente, elle se résolut à créer une garde rapprochée pour protéger les prêcheurs de Jérusalem, et nomma un de ses disciples Vice-dominus (origine du titre de vidame) pour la diriger. Bien loin d’aider ses prêtres, cela inquiéta le préfet qui fit arrêter tous ceux qui portaient la croix aristotélicienne. Il fit tuer ceux portant une arme pour trahison envers l’empire de Rome, et condamna à la crucifixion ceux possédant la robe de prêtre. Les sympathisants eurent le choix de renier Christos et ses disciples ou de finir au coté de Kyrène. Tous ses disciples choisirent de la suivre jusqu’au bout, et on compta 33 croix sur la colline, le jour de l’exécution. Il est dit que, juste avant de mourir, elle cria une citation de Christos : " Mais vous allez vous aimer les uns les autres, au nom de Dieu !" On ne possède pas de texte de Kyrène, cadette des apôtres, car tous ses biens furent confisqués par le préfet de Jérusalem. On ne possède qu'un compte rendu de son cours sur la violence, et une copie de sa main de l’histoire de la tribu des Bisounours, qu'elle avait offerte à un de ses élèves, parti en Gaule avant le massacre. Elle mourut donc en martyr exactement 12 ans après Christos. Ceux de ses fidèles qui n’étaient pas à Jérusalem, et qui ont donc échappé à l’exécution, vinrent enlever les corps pour leur offrir des funérailles décentes. Le suaire de Kyrène fut exhumé ultérieurement, il fut retrouvé intact en dépit du temps écoulé. Son symbole est une plume d’oie sur un bouclier, et sa relique, son suaire. Annexe l'histoire de la tribu des bisounours d'après les textes de Kyrène. Citation: |
Parmi les tribus qui avaient fui la cité d’Onalyone, il y avait une tribu portant le nom de Bisounours, on sait qu’ils avaient une vision de la vie très tournée vers Dieu, mais de façon assez simpliste.
Les Bisounours vivaient à l’écart des autres, car ils ne voulaient pas trop qu’on leur fasse des remarques sur le fait qu’il mettait tellement l’amour au-dessus de tout qu’ils en oubliaient de travailler et vivaient donc surtout au crochet des autres. Pour eux, Dieu vivait tout là haut, au pays des arcs-en-ciel et des nuages douillets, dans un royaume merveilleux où à leur mort, ils seraient reçu sans être jugsé, puisqu’ils vivaient sans malice d’amour et de fêtes.
Prenant la réponse d’Oane au pied de la lettre, pour eux la seule chose demandée par le Créateur était de s’aimer et de l’aimer, chacun sa place et la leur était clairement de faire la fête.
Dans la grande cité, ça ne dérangeait personne et au contraire on aimait les inviter aux fêtes, car ils n’avaient pas leur pareil pour inventer des concours et des thèmes de fêtes pour n’importe quel sujet. Il avait fait bien entendu des concours de celle qui avait la plus belle coiffure, celui qui avait les plus beaux pectoraux, les plus jolis mollets et même organisaient des courses d’escargots. Ils aimaient tant les fêtes, qu’ils se mariaient juste pour en avoir une et demandaient l’annulation du mariage en inventant des vices de procédures lors de grand concours... on dit même qu’ils avaient organisé des concours sur les plus belles raisons d’obtenir le divorce et avaient demandé aux législateurs d’étudier un texte de loi, qui limiterait la validée du mariage pour ainsi économiser une procédure en séparation qui étaient très coûteuse à l’époque et qu’en général les Bisounours étaient toujours fauchés. Bref vous comprendrez que tout ça était très amusant, mais qu’après la punition de notre Créateur les survivants ne désiraient plus trop ne penser qu’à des futilités même pour favoriser l’amour de son prochain. De plus, la vie était dure et si le partage était de mise, tout le monde devait participer ce qui n’était pas du goût des Bisounours.
Les Bisounours désignèrent leur Miss et Mister sourire comme chef, et celui-ci vint chaque soir trouver Mhour pour lui demander de contacter Oane et demander qu’ils aient leur propre oasis puisqu’ils n’étaient plus les bienvenus... ce à quoi Mhour finit par répondre : « aide-toi et le Ciel t’aidera ». Les Bisounours firent un concours pour trouver la meilleure explication et décidèrent de suivre l’explication gagnante «si on se tire, Dieu que nous aimons ne nous abandonnera pas et on aura notre oasis » Ils firent donc une grande fête d’adieu et partirent avec un minimum de bagage, histoire de ne pas se charger puisque Dieu viendrait satisfaire à leur besoin le moment voulu. Malgré tout, les sages des autres tribus tentèrent de les dissuader de partir, mais ils dirent que rien ne pouvait leur arriver, car ils aimaient Dieu et attendaient que Lui à son tour les sauve par amour. Mhour eut beau les sermonner et leur dire que chaque action que nous faisons détermine ce que nous devenons, et que le Créateur attend de nous que notre amour soit sans condition. Ils n’écoutèrent qu'eux même et prirent la route vers le levant, sans même admettre qu’ils retournaient en fait vers le lac salé qui recouvre les ruines de la cité maudite. On n’entendit plus parler d’eux en dehors de contes pour enfants où on parle de gens qui pensent que tout est amour gloire et beauté... |
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| Sujet: Hagiographie de Calandra Mar 8 Avr - 22:54 | |
| Loyats a écrit: Hagiographie de Calandra
Sa vie avant Christos
Il est dit que sa jeunesse passée dans une famille pauvre et maigre eut un effet important sur la vie de Calandra. Peut être apprit elle a être humble et pieuse, de par sa famille ou selon les circonstances, ou peut être le seigneur Dieu lui même lui donna ces qualités. Sans se soucier de l'origine de ses qualités, les origines de ses enseignements dans les choses spirituelles peuvent être retracées jusqu'a sa plus tendre enfance.
Elle fut donnée au temple d'Aristote pour son apprentissage des matières de l'esprit, car c'était une des rares voies pour sortir de la pauvreté en ce temps là. Elle apprit des prêtres de ce temple et les servit pendant un temps, toujours s'abreuvant de la moindre goutte de savoir comme le vêtement sec boit l'eau. Etre une adepte de l'apprentissage ne la rendit cependant pas populaire parmi ses camarades étudiants, et même de certains prêtres.
Dans sa seizième année le prêtre doyen du temple lui dit qu'elle était requise ailleurs, à cause de son savoir et de sa passion pour lui. On lui donna quelques morceaux de nourriture pour se nourrir durant le voyage, et on lui donna une direction vers une ville dans le désert. Aussitôt et en toute confiance elle se lance dans ce périple, ne se doutant jamais des mauvaises intentions de ses aînés. Elle se rendit dans le désert, conservant sa nourriture et son eau car elle était d'origine modeste, mais même ainsi elles se tarirent bien avant qu'elle n'atteigne la ville qui n'apparaissait pas. Pendant de nombreux jours elle erra en maintenant toujours la direction que lui avait indiqué le prêtre doyen du temple, jamais sa foi ne vacilla. Ce fut le quarantième jour, bien longtemps après la fin de sa nourriture, et de nombreux jours après que les dernières gouttes de son eau eurent été bues, qu'elle vit une ville à l'horizon. Quand elle arriva, ce ne fut pas de sa faim ou de sa soif qu'elle s'occupa, mais elle chercha immédiatement le prêtre du village. Lorsqu'elle le trouva il lui dit qu'il ne l'avait jamais requise, ni informé qu'elle devait arriver, mais la vengeance et la colère étaient loin de son esprit, car elle savait que c'était Dieu qui l'avait envoyée, même à travers la jalousie des prêtres du temple. Ce fut là qu'elle servit pendant de nombreuses années jusqu'a ce qu'elle soit emmenée par un groupe de fidèles qui cherchaient à éduquer les païens à travers le pays.
Sa vie avec Christos
Ce fut sa capacité à amener l'animal à s'approcher de lui qui émerveilla tout d'abord Calandra, sa capacité à disperser une foule hostile avec ses mots et son refus de la violence qui scella son respect pour lui. Ce fut ce jour qu'elle et neuf autres lui vouèrent leurs vies en tant que ses apôtres. Parmi un grand nombre, elle commença à suivre Christos.
De ville en ville ils voyagèrent, répandant la sagesse d'Aristote, partageant la passion et la foi de Christos, et baignèrent le peuple dans la gloire et l'amour de Dieu Tout Puissant. Calandra était spécialement douée pour la lecture des doctrines et pour les interpréter, à les tempérer si vous préférez, avec les mots de Christos. Elle était connue pour être capable de lire les mots de la loi et de savoir leur esprit et la façon de les appliquer.
Les nombreux miracles qui eurent lieu devant ses yeux inspirèrent toujours à Calandra de parler toujours plus fort et plus passionnément à chaque fois. Les actes de Christos, la guérison des malades, la guérison des paralysés, et même rendre la vue à ceux qui ne l'avaient jamais eu, rendirent la propagation de leurs paroles plus facile. L'Amour et la Vérité furent apporté à un grand nombre de cette manière.
Ce fut alors que la troupe vint à Jérusalem, une grande ville, avec de nombreux habitants, beaucoup de pêchés et de vagabonds. et de nombreux bâtiments magnifiques. Ce fut la confrontation en ce lieu qui changea non seulement sa vie mais la vie de tant d'autres, et plus encore les conséquences. Elle ne put que rester debout à regarder le Centurion dont les pêchés furent lavés comme tant d'autres, les mots de Christos avaient encore prouvé leur véracité et l'étonnement se saisit même d'elle.
Même le soir ou Daju les quitta ne modifia leur foi que Christos était le messie, Calandra elle même trouvait ses mots sur la chasteté inspirant parce qu'elle l'avait elle même pratiquée. Le discours sur l'organisation continua tard dans la nuit, et toujours Calandra le mémorisait pour la connaissance, et son pouvoir de mémoire vivante était le don de Dieu. Le dîner qui suivit, avec la tristesse de Christos, lui apporta à elle aussi de la tristesse, car ses sentiments étaient souvent en accord avec ceux de Christos, leur mentor et maître.
Tout ce qui se passa ensuite survint trop vite pour qu'elle puisse presque en percevoir les évènements, la capture, le jugement, et la condamnation tout concourra à la désespérer des évènements. Lorsque la crucifixion eut lieu Calandra pleura pour la première fois depuis des années, non pas seulement pour la mort elle même de Christos mais pour la perte que l'humanité venait de subir, car Il ne serait plus là pour dire la Vérité.
Les Anges qui descendirent du ciel stoppèrent tout dans le monde, et pour Calandra même les vents et la pluie cessèrent à ce moment, les cris et les acclamation du peuple furent perdus dans la musique des cieux. Ce jour n'était pas une fin mais un commencement, et cette même nuit Calandra et les autres apôtres s'affairèrent à enseigner la Vérité et à baptiser de nombreux fidèles.
Sa vie après Christos
Calanda quitta les autres après Jérusalem, recherchant la consolation dans la solitude, et retrouver la vie en continuant son enseignement. Sa mémoire l'aida énormément car elle pouvait parler des évènements de son temps aux cotés de Christos comme s'ils dataient de la veille. Elle voyagea à travers de nombreux pays, de nombreuses villes et villages, toujours diffusant la parole, baptisant les fidèles et convertis, et trouvant parmi eux les plus savants, pieux et humbles, les ordonnant prêtres de leur communauté.
Ses voyages la ramenèrent une fois à Jérusalem, une ville maudite dans son esprit, mais son chemin n'était pas tracé par sa volonté alors elle le suivit. Sur la route là bas elle rencontra une personne qui serait son compagnon pour de nombreuses années, Publia, plus tard baptisée Bertilde. Ce fut à Jérusalem qu'elle se rappela la loi des romains et la cruelle nature humaine, mais jamais sa foi ne vacilla.
Elle passa de nombreuses années de plus sur la route à travers les pays, continuant son devoir, tel que montré par Christos cette terrible nuit. Elle se fit de nombreux amis, ordonna de nombreux prêtres, et eut la joie de voir croître la foi parmi les peuples de nombreux pays. Elle trouva enfin une ville d'ou elle basa ses voyages, et s'installa ici, acquérant une propriété donnée par des croyants à son usage.
Durant les nombreuses années de son périple, elle n'avait jamais été à Rome, bien qu'elle eut la joie d'apprendre l'ascension de Titus au titre de Pape. Mais un jour une lettre vint, l'appelant là bas en raison des travaux de son compagnon Bertilde, et donc malgré son age et sa maladie les deux se préparèrent à ce qui seraient leur dernier voyage ensemble.
A la mort de Bertilde dans une ville au sud de Rome en Italie, Calandra sentit pour la première fois sa foi vaciller, mais cette foi fut vite restaurée et son but rendu limpide lorsqu'elle vit le rosier pousser sur la tombe en une nuit. Elle continua jusqu'a Rome, et présenta son projet à la chambre, puis parti puisqu'elle n'avait elle même rien à faire dans la formation d'un Ordre. Sur le chemin du retour, elle ne pouvait qu'espérer qu'elle avait parlé justement et que Jah créerait ce qu'il créerait. Une lettre arriva après que le conseil eut pris une décision, personne ne connu jamais avec certitude la teneur de cette lettre, mais la formation officielle d'une garde épiscopale afin de suivre les idéaux de la Sainte martyre Kyrene et les enseignements de Bertilde. Calandra sut que la mémoire de son amie était honorée.
Son départ de la vie terrestre
Alors que l'age avait déjà réclamé son dû à Calandra, son corps commença à faillir, mais jamais son esprit. Alors qu'une maladie s'attaqua à ses os, les rendant fragiles et cassants, elle continua ses enseignements et à servir de guide, bien que alitée. Les rôles furent inversés, ses voyages terminés, d'autres cherchèrent le savoir et la sagesse, certains pas même encore croyants, auprès de Calandra chez elle.
C'était en ce temps que Calandra commença à écrire ses divers travaux, idées et mémoires, afin que nombreux puissent les connaître après son trépas. Aussi intelligente et savante qu'elle était, elle savait aussi que les idées ne cessaient jamais de se former, et qu'une idée pouvait souvent naître d'une autre. Ainsi ce qui était connu par cœur par la mémoire, fut transmis sur parchemin et peau animale. Le jour de son départ débuta comme tous les autres, le soleil se leva, le vent souffla, aucun effet spectaculaire du temps ou miracle ne marqua son départ. Ce fut son serviteur, qui avait commencé à travailler pour elle, s'occuper de ses champs et faire sa nourriture, qui la trouva en apportant son petit déjeuner. La bouillie de céréale fut laissée au chevet de son lit alors que l'homme cherchait des signes de vie, mais en vain car il n'y en avait pas, son souffle avait cessé, comme son cœur, et elle avait franchi le voile et résidait aux cieux. Ses funérailles furent une affaire simple, un simple enterrement dans son jardin, toutes les personnes de la ville y assistant, ainsi que tous ceux qui étaient venus chercher sa sagesse et son savoir. Elle ne fut pas pleurée, mais sa vie fut plutôt célébrée, les mémoires sur elle partagées et sa maison traitée avec le plus grand respect. Ses écrits réunis par certains de ses étudiants les plus assidus furent convoyés à Rome où ils résident encore ce jour.
Relique
Les restes de Calandra ont été perdus au cours des siècles. Plusieurs documents restent portant son nom. |
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| Sujet: Le Mythe autour du SainT et Noble Ordre de la Rose Sacrée Mar 8 Avr - 23:00 | |
| latan a écrit: Le Mythe autour du Saint et Noble Ordre de La Rose Sacrée : Les Origines
Prologue
L’histoire débute après la mort et l’ascension de Christos, et donc aussi de la retraite des apôtre de Jérusalem vers un lieu secret pour discuter de la future Église, de ce qu’ils virent et aussi de quelles actions devraient être entreprises. La plupart se sont séparés, quelques uns sont partis en groupes de deux et la majorité seuls, tous déterminés à répandre la parole d’Aristote, dans sa nouvelle interprétation, mais aussi la parole de Christos.
C'est l'histoire de la portion d'un de ces voyages, celui de Calandra et de son compagnon Bertilde.
Chapitre Premier : Une rencontre fortuite
Les prêches de Calandra en faveur de l’Église Aristotélicienne la ramenèrent à Jérusalem. Ses blessures psychologiques toujours vives et ses souvenirs de la mort de Christos toujours frais, Calandra faillit presque obéir à sa logique, qui lui commandait de rebrousser chemin et de laisser la ville à elle-même. Mais elle réalisa que sa logique ne pouvait être que dans l’erreur et franchit donc les portes de la ville, espérant ne pas être reconnue et persécutée.
Sur la route, à encore quelques lieus des portes de la ville, elle croisa une vieille dame qui balayait sous un arbre. C’est avec compassion que Calandra s’approcha de la déshéritée. Elle vit alors que la peau de cette dernière avait été victime de violence, l’on y voyait des contusions et des abrasions. Toute sa passion déferla alors sur la pauvre femme et, sans même se demander, elle se jeta à genoux et l’embrassa, la prenant dans ses bras. La pauvre victime, elle, se laissait ainsi prendre sans résistances.
Quand la peine que Calandra avait pour la pauvre femme s’estompa, elle se sentit assez forte pour la relâcher, ce qu’elle fit donc. Calandra la regarda de la tête aux pieds. C’était une femme bien bâtie et il ne faisait aucun doute qu’elle avait d’abord résisté à ses agresseurs. Calandra fixa alors son visage. À part quelques saletés et des taches noires sur les dents, elle ne vit que défiance et passion.
-Dîtes-moi, mon enfant, comment vous nomme-t-on?, demanda Calandra.
La réponse ne se fit pas attendre, «Je m’appelle Publia Iulia Velina et je vous remercie, mère, de m’avoir prise dans vos bras.»
-Dîtes-moi, ma fille, qui vous a fait pareille chose? Pourquoi êtes-vous ici, sur les terres, n’ayant sur le dos que quelques chiffons? Comment pourrais-je vous aider?. Calandra s’assit à coté de la dame et la pris dans ses bras pour la réconforter.
Publia se tourna alors vers Calandra et la fixa dans les yeux. «On m’a dit que je n’étais pas la bienvenue à cause de quelque chose qui se passait en ville… que l’on ne voulait pas de moi, alors on m’a battue, on m’a poussée dehors contre mon gré, dans les rues. Ce que je porte, j’ai du le chercher dans les poubelles de Jérusalem. Les gens ne sont pas très généreux depuis les récents évènements. Ma mère, j’ai tout ce que vous pouvez me donner, vous ne pouvez m’aider plus…»
Calandra serra encore plus fort la jeune femme. «Je vous prendrai comme ma fille, nous rentrerons ensembles dans Jérusalem et nous y trouverons logis.»
Le soir même, les deux femmes entrèrent dans la ville et trouvèrent, en périphérie toutefois, toit où dormir.
Chapitre 2: Le séjour à Jérusalem
C’est ainsi qu’ils passèrent deux jours à Jérusalem. Dès que les blessures de Publia furent guéries, elle s’appropria de modestes vêtements et se munit d’un bout de bois assez travaillé pour servi de canne, canne qu’elle utilisa pour effectuer ses quotidiennes commissions et ses quelques achats. Calandra craint moult fois que la canne s’affaisse, mais Publia marchait sans efforts, mais elle se retint de faire quelques commentaires déplacés.
À chaque jour, elles parcouraient la ville, se rendant dans de nouveaux secteurs à chaque fois. Calandra profitait de ces promenades pour expliquer à tous la foi aristotélicienne, particulièrement à Publia, qui finit par avoir foi en Aristote et Christos, quoique Publia prit toujours bien soin de rester aux aguets. Au fur et à mesure que Publia se rapprochait du chemin de la vertu, son amitié avec Calandra n’en devenait que plus grande.
Un jour, tard dans l’après-midi, les femmes reçurent quelques denrées, du pain et du maïs… rien de plus, mais cela les contentait parfaitement. Alors qu’elles parcouraient les ruelles qui leurs permettaient de parcourir la ville plus rapidement, Calandra demanda : « Publia, tu es croyante en notre Saint Église, alors pourquoi ne me laisses-tu pas te baptiser, comme j’ai baptisé plusieurs autres devant toi?»
- Ne pourrai-je plus venir avec toi si je ne suis pas baptisée? , de répondre Publia.
- Non, bien sur que non, tu es aussi mon amie, je ne serais plus la même sans toi. , répondis Calandra.
- Puis-je vivre selon les préceptes d’Aristote et voyager avec toi-même si je refuse le baptême?
Calandra, bénie par la sagesse et la passion, répondit : « Mais pourquoi refuser? Le baptême, c’est la prochaine étape de l’assurance de la foi en Aristote et Christos, c’est cette étape qui te permet d’atteindre le paradis solaire à ta mort. Je te connais très bien, je sais que refuser la baptême, c’est te mentir à toi-même.»
- Le chemin de la vertu, de la foi envers le Très-Haut, ses prophètes, Aristote et Christos, est un chemin personnel jusqu’à un point tel où l’on entre dans la grande famille aristotélicienne et que l’on découvre l’amitié. Je ne suis pas encore prête à cette étape. Je t’assure que je ne mens pas à moi-même, je ne fais que m’assurer que je fais le bon choix. , répondit avec émotion et connaissance Publia.
Elles rentrèrent alors à l’auberge où elles se préparèrent leur repas. Elle ne mangèrent que le strict minimum et remballèrent le reste pour le lendemain. Elles attendirent que le soleil se couche en essayant de deviner leurs pensées mutuelles et, lorsque la pénombre enveloppa la ville, elles s’endormirent. |
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| Sujet: Chapitre 3 Mar 8 Avr - 23:02 | |
| Troisième chapitre: de l'orage et des éclairs
Vint un jour qui commença comme les autres... les oiseaux chantant, un vent, lent, paresseux venant de l’ouest, et le soleil entrant dans la pièce, éveillant les deux pour un autre jour. Ils se préparent comme d’habitude, s’habillèrent, mangèrent une farine de maïs détrempée, Calandra prépara ses cours, et Publia prépara son bâton pastoral. Tout était normal chez eux, mais tout ne serait pas pareil bientôt.
Elles entrèrent dans la rue de Jérusalem encore une fois, cette fois traversant un square elle firent invités par des marchands locaux, pour enseigner pendant que les gens faisaient les courses alimentaires du jour. Tandis qu’elles traversèrent le square, plusieurs choses échappèrent aux yeux de Calandra, mais pas aux yeux de Publia. Il n’y avait pas grand monde, les gens qui étaient là semblaient énervés, prêts à bondir, mais au crédit de Calandra, comme un du monde Spirituel, elle ne le remarqua pas et commença à conduire son enseignement.
Publia était énervée, mais ne le montrait pas pour éviter le malaise de son amie et compagnon. Elle serra entre ses mains son bâton pour être prête pour n’importe quel événement qui pourrait arriver. Calandra commença à discuter sur les idées que l’Etre Saint est le tout puissant, tandis que Publia se fondait dans la foule.
C’est alors qu’un groupe de soldats Romains entra dans le marché et approcha Calandra, plusieurs gardèrent leurs mains sur les flancs, ou croisèrent les bras sur leur poitrine, mais le Centurion l’approcha lui-même, les mains sur son épée. Le temps était devenu nuageux et le vent plus fort, mais le soleil brillait encore suffisamment pour éclairer l’armure du Romain et dans ses yeux. Rapidement elle regarda autour d’elle, mais ne pouvait voir Publia nulle part, en fait beaucoup de personnes de la ville avaient disparu pour éviter une confrontation.
Le chef Romain parla, avec une voie malicieuse et méprisante, « «Vous avez déjà été une fois chassés de cette place ». Vous n’êtes pas la bienvenue. Vous êtes une rebelle contre l’Empire, ici pour le brouiller lui et son peuple. Vous fûtes laissée seule pour vous permettre de quitter de vote propre volonté, mais maintenant c’est trop tard, vous serez punie pur vos crimes. »
Calandra resta muette, après les événements suivants la mort de Christos, elle était sûre que l’esprit et la volonté du peuple avaient changés. Il sembla que ce ne fut pas le cas, bien qu’elle n’avait jamais senti sa présence importune. Peut-être elle était ignorante du monde plus qu’elle ne réalisait. Incapable de trouver une sortie à la situation, et apparemment abandonnée, elle se prépare au pire et tendit ses mains au Centurion pour qu’il les lie.
C’est alors que le premier éclair arriva, il signalait l’arrivée de la pluie, et simultanément du coup de bâton de Publia au bras du chef Romain comme il se saisissait de Calandra. Un autre coup rapide sur le côté du casque fit tomber l’homme à ses genoux et également dans une perte de conscience. Quelques uns de ses soldats coururent pour l’attraper et plusieurs portèrent leurs bras à leur arme.
Publia parla avec une intensité inconnue à Calandra, « «Tu cesseras et renonceras maintenant ! Tu prendras ton chef et te retirera à ta baraque et annoncera que vous avez été incapables de nous trouver. Tu nous permettras de retourner dans notre pièce, prendre nos affaires, et quitter cette ville sans souci ! »
Calandra pensa que sa compagnon avait parlé avec la voix de quelqu’un qui utilise le rôle du commandement. Elle vînt à la conclusion qu’elle connaissait moins de chose à propos de la jeune femme qu’elle ne le crût, elle devrait avoir à s’informer davantage si elles survivent à cette rencontre. Elle regarda le visage de Publia et y vit la détermination et la défiance à partir de ce premier jour, et les choses commencèrent à devenir plus claires.
Les Romains semblaient avoir un air familier sur leur visage, comme si ils avaient reconnu le chef de leurs agresseurs. Ils soulevèrent l’homme sur leurs épaules, enlevèrent leurs mains de leurs fourreaux et s’éloignèrent lentement des 2 femmes. S’approchant de la sortie du square ils tournèrent et partirent.
« Mère, tu dois avoir confiance en moi, nous devons partir. Je répondrai à toutes tes questions plus tard, pour l’instant nous devons bouger urgemment », la voix de Publia était plus douce à présent.
Avec confiance et empressement Calandra suivit son amie sur le chemin de l’auberge, où elles rangèrent leurs affaires et quittèrent la ville immédiatement. Elles partirent, sans regarder derrière, sans ralentissement, et sans hésitation. Plusieurs nuits et plusieurs jours passèrent avant que Publia ne leur permirent un arrêt, un repos, et parler à nouveau.
Chapitre Quatre : Vérité, Baptême et Fondations
Autour d'un feu de camp les deux s’assirent, en tailleur,confortablement au-dessous de l'auvent d'un bosquet d'arbres à côté de la route. Ils mangèrent les restes de pain et le maïs qu'ils avaient réussi à prendre avec eux de Jérusalem. Ensemble ils s’assirent, mais après les événements récents, toutes les deux se sentirent seules.
"Nous devons nous arrêter bientôt à une ville, réapprovisionner notre alimentation," dit Calandra, évitant la question qui flottait à la surface de son esprit.
"Demande, qu’as-tu besoin de demander?," répondit sciemment Publia.
Calandra laisse les pensées de son esprit jaillir de sa bouche, "Pourquoi m'avez-vous trompé depuis aussi longtemps ? Qui est-tu ? Quelles sont tes intentions avec moi ?"
"Mère, sache que je ne t’ai jamais menti, tout ce que j'ai fait avait sa raison, y compris le silence sur certains éléments de mon passé. Je suis désolé que tu te sente sentez blessée par ce fait, mais j'ai fait ce que j’estimais devoir faire. Je suis Publia Iulia Velina; ancien Centurion du groupe auquel nous avons fait face à Jérusalem, l'homme qui les a menés est celui qui m'a souillé mon honneur, ma fierté et ma vertu. Mes intentions restent les mêmes, vous suivre, mère, et vous protéger comme et quand j’en suis capable."
Calandra fut forcée de faire une pause pour un moment, la nourriture devenant cendre dans sa bouche, et elle savait maintenant quel était son but était dans la ville. Ce n'était pas juste un test de son courage et engagement, mais elle avait été envoyée pour accueillir et sauver cette jeune femme également. La volonté de Jah avait en effet pris forme en de mystérieuses voies
"Je suis désolé si je vous ai peiné par mes actions et pensées Publia, il n'y a pas besoin d’être désolé. C'est moi qui devrais faire des excuses, comment puis-je vous servir ?"
"Mère … baptisez-moi."
Et c’est ainsi que Publia la Romaine fut baptisé par Calandra et reçu le nom Aristotelicien Bertilde, signifiant ' la jeune fille brillante guerrière '. Elle fut reçu dans l'Amitié croissante de l'Église et engagée au service de Calandra. Le duo dirigea la cérémonie seul dans le désert, avec Dieu seul comme témoin.
"Comme je suis incapable de porter une arme, tu le feras alors, à côté de moi, pour me protéger des maux du coeur de l'homme," déclara Calandra, "aussi je nous guiderai dans le voyage et dans l'esprit alors nous pourrons atteindre nos objectifs dans le monde, et de l'esprit."
Et par conséquent c’était le lien entre les orateurs et les guerriers de l'Église qui était façonné et lié.
Chapitre 5- Les années de service
La paire de femmes servies ainsi l’Église pour plusieurs années et ce, toujours ensemble. Calandra diffusait le verbe de la vérité divine auprès des peuples de plusieurs nations alors que Bertilde restait à ses côtés, toujours vigilante, toujours passionnée en tant qu’assistant pour le clergé. Avec le temps, l’histoire des deux femmes franchit toutes les frontières et se fit entendre partout, même auprès des athées et des membres de fois païennes. Ces personnes se mirent alors à suivre leur exemple et se firent accompagner, pour la plupart par d’ex-soldats romains.
Bertilde a alors été reconnue comme la précurseur de l’idée du soldat au service du Très-Haut, ce qu’elle ne remit jamais en cause. Dans une lettre adressée à ses compagnons et anciens gardiens, elle leur commanda de devenir de véritables gardiens de la foi. Elle leur expliqua aussi les grandes vertus du guerrier, la nécessité de rendre service et que la vraie voie peut etre trouvée en suivant un membre du clergé. Personne ne la contredit dans ses enseignements car ils étaient toujours vrais et purs.
Les deux amies n'etaient jamais loin l'une de l'autre, Calandra était tenue par les règles placées devant elle par Christos, et Bertilde bien qu'elle ne l'était pas, le fit en honneur de sa charge. Les années passèrent, ainsi que leur jeunesse, mais la solitude ne se saisit jamais de leur deux coeurs, et bien qu'approchée par des hommes pour se marier, Bertilde ne ceda jamais. L'Amitié peut etre atteinte par d'autre moyen que le mariage, et l'amour peut etre exprimé par d'autres moyens que la chair.
Finalement l'Apotre Titues fut nommé à la tête de l'église, et fut ainsi promut à Rome. On lui donna le titre de Pape, et l'église prospera. N'ayant jamais pris un guerrier comme compagnon lui meme, mais intrigué à cette idée, il envoya une lettre à tous ceux qui l'avaient fait pour qu'ils se rendent à Rome pour le rencontrer et discuter d'établir une doctrine officielle pour la création d'un tel ordre de l'Eglise.
Calandra et Bertilde recurent ce message, et loyalement se préparèrent au voyage. Elle recurent de généreuses donations de nourriture du peuple, et promirent de revenir. Un noble local leur prêta meme des chevaux, celui ci reconnaissant le mérite de leur entreprise. Et c'est ainsi que la paire partit sur le chemin qui serait le dernier duquel elles fouleraint des pieds ensemble. |
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| Sujet: Chapitre 6 Mar 8 Avr - 23:03 | |
| Chapitre Six : le Dernier Voyage
Avant que les préparatifs ne soient réalisés, avant même de parler d’aller à Rome, Calandra savait que Bertilde n'était pas bien. Malgré ses nouvelles, rejetant de côté son inquiétude, Bertilde insista sur la réalisation du voyage comme il en était de la volonté du pape et de Jah. Calandra ravala ses ressentiments et persévéra à aider son ami et ses compagnons de n'importe quelle façon qu'elle pourrait.
Pendant le voyage sa condition physique empira, elle fut atteinte de fièvre, et de toux, son visage pâlit, et son corps devint froid au toucher. Pourtant elle refusa de s'arrêter et chercher une quelconque aide; sa foi était si forte qu’elle crût que si c'était son heure elle serait appelée au côté de Jah quand même. Stupéfiée, malgré les miracles qu’elle avait vu, Calandra ne pouvait pas croire une telle fermeté et détermination.
Elles se rendirent sur la côte ou elle négocierent un passage sur un navire en partance pour une ville de la péninsule proche de Rome. La brise sembla améliorer la condition physique de Bertilde et son humeur. De nouveau vive et pleine d'esprit en conversant avec Calandra et l'équipage du navire, l’inquiétude s'est rapidement effacé des esprits des autres. Sa peau reprit sa couleur normale et elle dépensa plusieurs jours sur les ponts au vent, au soleil, et à l’écume.
Beaucoup de nuits et jours passèrent encore et encore il y avait un rivage en vue, parsemée de logements de l'Empire romain. Les sourires abondent tandis que l'équipage se prépara pour son retour sur terre, tous ceux qui ne l’étaient pas déjà, devinrent de fidèles Aristoteliciens grâce à Calandra et ses enseignements, et ils ne pouvaient pas attendre pour répandre la parole eux-mêmes. Le bateau entra au port, et les compagnons quittèrent leurs nouveaux amis et commencèrent leur voyage vers Rome.
Alors que le voyage continua la condition physique de Bertilde empira de nouveau, ceci ajouta de l’inquiétude quant à Calandra et au temps d’arrivée. Il arriva au point où la paire ne pouvait plus voyager du tout, elles demeurèrent à une distance de Rome, mais dans un petit village tout proche. Elles recherchèrent un abri dans un logement local, et Calandra prit soin de Bertilde pendant plusieurs jours.
"Calandra … je crains que mon service à vos côtés, ne soit arrivé à sa fin," chuchota Bertilde tardivement une nuit.
"Ne parles pas ainsi mon amie, c’est temporaire, tu te remettras de nouveau et nous continuerons ensemble à Rome."
"Non, mère, cela ne doit pas être. Je me reposerai ce soir, et le surlendemain je ne pourrai pas saluer le nouveau jour," continua Bertilde.
Calandra commença à pleurer, incroyante, mais sachant qu’elle ne pouvait savoir ce que le nouveau jour pourrait apporter, "Non, tu seras ici, et même mieux, et nous continuerons. Repose toi, pour ainsi tu retrouveras de la force. Et je serai ici à tes côtés."
Elle baissa les yeux vers sa compagne brisée, mais elle était déjà endormie. Elle vérifia pour être sûr, mais c'était du sommeil et pas la mort, elle pouvait sentir le souffle de son ami sur sa joue. Détendue elle mît sa tête sur le sein de Bertilde et s’endormi elle aussi.
Au matin, Calandra était anéantie, car Bertilde avait en effet quitté ce monde. Son corps était paisible et gracieux dans un sommeil éternel, mais des larmes coulaient toujours des yeux de Calandra. Attristée, mais décidée, elle appela de l’aide pour enterrer Bertilde, comme elle l’a justement mérité.
L’endroit fut choisi sur une petite pente couverte d’herbes douces, fraîches, vertes. Elle fut placée à l'intérieur d'une tombe qui fût creusée rapidement et tranquillement par les villageois, et Calandra présida, accordant les droits des obsèques à sa défunte amie. Et la terre fut replacée sur elle, pour protéger son corps.
Cette nuit Calandra se reposa par intermittence, mettant plusieurs heures avant de s’endormir. Le jour suivant elle se réveilla aux cris des villageois, incapable de les comprendre elle s’habilla rapidement et courut vers l'extérieur. Sur la colline sur laquelle Bertilde fut enterrée le jour précédent, poussa un buisson de Roses magnifiques, sur la terre retournée pour sa tombe. Complètement développé et magnifique, impossible autrement que par un miracle est pensa Calandra.
"Voyez cet endroit, la pureté de son coeur, de son âme et de tout son corps ont entraîné la fertilité de la terre. Connaissez ce lieu, protégez ce lieu, mais ne cachez jamais ce lieu, soyez fier que votre ville fut choisie pour un tel miracle," parla-t-elle aux gens.
Elle retourna immédiatement au lieu où elle était restée, avaient cueilli en haut toute leur appartenance, et recommença son voyage vers Rome encore une fois. Comme elle avait commencé le deuil le jour dernier, elle commença celui-ci en le célébrant, le cercle de vie lui paraissait à présent plus évident qu’auparavant. Et maintenant elle était enhardie par le fait que la déclaration du Pape pour créer un Ordre devrait être pris en compte.
Chapter 7: une assemblée à Rome
Calandra arriva à Rome en un jour, hâtée par le but et la mission Sainte. L'assemblée avait commencé quelques jours auparavant, mais une rumeur circulait dans les halls parmi les diverses personnes. Bertilde serait encore représentée à cette réunion.
Provocant un grand désordre Calandra força le passage dans le hall de réunion pour l'événement, ouvrant elle-même la lourde porte à deux battants. Plusieurs religieux et leurs compagnons surgirent pour voir quelle était la cause de ce désagrément tous silencieux quand ils reconnurent l'Apôtre. Elle leva le paquet que Bertilde avait gardé avec elle pendant des années, pleines de lettres, songeries, et les journaux de ses pensées et expériences. Calandra le jeta sur la table, causant lors du choc avec les autres objets du bruit du fait de son poids.
"Voici ce que vous cherchez vraiment ! Contemplez les écritures de Bertilde, la vraie fondatrice de l’ordre que vous créez ici aujourd’hui! Sachez qu’il est connu que son corps repose sur la terre, avec un buisson de Rose y poussant dès le jour même! Elle est avec le Seigneur maintenant, regardant en bas sur vous tous ici comme vous décidez le destin de son travail et de sa Foi! Ne la discréditez pas," déclara Calandra.
Elle se tourna et se retira de la chambre, quittant la création aux gens plus concerné qu'elle. Elle rejoignit, comme promis, les gens qu’elle laissa et a continua son enseignement auprès d’eux. Un jour elle reçut une lettre exposant les conclusions de l'assemblée décrétée du Pape, Calandra sourit, et elle sourit chaque jour jusqu'à sa mort.
Epilogue
L'Ordre constate ces écritures comme étant la vérité, et avec bonne intention les déclare comme documents sacrés devant être respectés et vu comme la révélation dans ses propres moments fondateurs. L'Ordre reconnaît aussi que le guerrier Bertilde est le premier vrai membre, matrone, et chevalier de l'Ordre, bien qu'elle n'ait jamais eu de tel titre dans la vie. Ses enseignements, par le souvenir et la lettre, sont préservés à ce jour et vu comme les guides originaux à la vie des membres de l'Ordre. |
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| Sujet: Hagiographie de Paulos Mar 8 Avr - 23:03 | |
| MaisseArsouye a écrit: | Hagiographie de l'Apôtre Saint Paulos
Paulos est né quelques années avant Christos, dans un village situé sur le rivage méditerranéen, en Judée. C'était un enfant rêveur et réservé. Il n'aimait rien tant que la contemplation des superbes paysages qui entouraient son village. Il pouvait passer des heures à regarder la mer, à observer le frémissement des herbes sur les collines, à écouter le chant des grillons sur les pierres surchauffées par le soleil. Il avait beaucoup de camarades, mais peu d'amis. Ses parents étaient pauvres, mais un oncle plus fortuné le fit venir à Jérusalem. Là, il apprit à lire, à écrire, à compter. Son oncle engagea un précepteur grec qui lui apprit toutes les matières utile à un futur commerçant. Mais le vieil homme, sentant la nature privilégiée de l'enfant, lui inculqua aussi la philosophie et il lui apprit la doctrine d'Aristote.
Devenu adulte, Paulos devint donc un marchand. Son oncle n'avait pas d'enfants, il fut donc son héritier. Et il fit prospérer l'affaire familiale avec brio et non sans une certaine ambition. Il possédait des entrepôts à Jérusalem et et à Césarée, ainsi que trois galères. Ses fournisseurs étaient nombreux en Judée et dans les pays du levant. Ses clients se trouvaient dans tout l'empire. Paulos était riche et admiré, il était content de sa vie, mais il n'avait plus le temps d'admirer la mer et les collines, et il n'était pas heureux.
Un jour, alors qu'il se rendit dans un petit village du nord de la Judée pour voir un fournisseur d'huile d'olive, il rencontra un homme suivi d'une petite troupe. Cet homme s'appelait Christos. Paulos l'écouta parler aux villageois, il participa aussi à la conversation. En voyant cet homme simple mais si rayonnant de sagesse et de bonheur, Paulos fut tout retourné. Il se souvint de son éducation grecque, de la sagesse d'Aristote, et il remarqua immédiatement les relations entre Christos et le Grand Sage.
Paulos dut bien retourner à ses affaires, mais il ne perdit pas Christos de vue. Ses réseaux lui permirent de se tenir au courant des déplacements de ce dernier. Et chaque fois qu'il le pouvait, il allait écouter le prophète. Le temps passa, les leçons s'accumulèrent, et bientôt Paulos délaissa son ancienne vie pour suivre Christos. Il continua à gérer ses affaires de loin. Il ne perdit pas sa fortune mais il n'en tira aucun profit aussi longtemps qu'il fut sur les routes de Judée.
Après la départ de Christos, il retourna à Césarée, mais sa vie avait basculé. Alors que certains partirent prêcher dans tout l'empire, qu'ils allèrent fonder des comunautés, Paulos resta en Judée, avec toutes les notes qu'il avait pris et qui contenaient les enseignements du Christ.
Il entretint une correspondance intense avec les autres apôtres, ainsi qu'avec leurs disciples qui propageaient la Vraie Foi. Il s'abstint de former des disciples, mais il écrivit nombre de missives qui servirent à uniformiser, recadrer, diriger la doctrine qui se mettait en place. Erudit, il estimait que son rôle était d'intérioriser la parole de Christos pour la restituer aux autres tout en la rendant accessible.
Paulos vécu vieux, et respecté. Il déménagea de sa riche demeure de Césarée et il en fit don à la communauté aristotélicienne locale, qui en fit un des tout premier lieu de prière, puis un des premiers évêchés. Paulos, lui, alla s'installer dans une maison située à flanc de colline, face à la mer, en bordure du village. Il y trouva le calme qu'il avait toujours recherché tout en restant proche de la cité, et il passa de longues heures à rédiger ses missives en admirant le flux et le reflux.
Quant il mourut, il fut inhumé à côté de sa maison, face à la mer. Son souhait était de voir chaque soir le soleil se coucher sur la mer, sur Rome par delà les flots, qui, il le sentait, serait un jour le foyer de tous les aristotéliciens. |
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| Sujet: Saint Thomas L'enfance Ven 11 Avr - 3:16 | |
| L’enfance
C’est dans le château familial de Roccaseca que naît Thomas, en un bel après-midi de printemps de l’an de grâce 1225. Ses parents, de condition aristocratique, lui inculquèrent une éducation fondée sur les principes de la raison philosophique. Son père, haut magistrat de la petite cité d’Aquino, entendait faire de son rejeton son digne successeur en politique. L’enfant montrait des prédispositions tout à fait remarquables dans les matières que lui enseignait son précepteur, Albert le Gros, un illustre personnage napolitain. Ce dernier, en fin diététicien, soumettait son jeune élève à un strict régime alimentaire, composé essentiellement de poisson et de lait, dans le dessein d’augmenter ses capacités intellectuelles. Ainsi, Thomas, le temps faisant son œuvre, devint un esprit fort aiguisé. Ses raisonnements laissaient pantois son maître.
Apercevant une colonie de fourmis, Thomas demandait à Albert : « Mon bon maître, tu m’as dit moult fois que ma nature était d’être sociable. Ces insectes étant d’une nature sociable, est-ce à dire que je suis un insecte ? ». Et Albert de répondre : « Tu raisonnes, Thomas, selon le principe du syllogisme. Il te fait dire des âneries plus grosses que toi. Mais cette tournure d’esprit te mènera fort loin en politique, où il faut savoir apporter la preuve du grotesque que l’on avance. Je te félicite. ».
Voyant une ruche grouillante d’abeilles, l’élève interrogeait encore son maître : « Tu m’as dit moult fois qu’Aristote affirmait que l’homme est un animal social car il est doué de parole. Ces insectes étant manifestement organisés socialement sans être douées du langage, est-ce à dire qu’Aristote avait tort ? ». Et Albert de répondre : « Tu blasphèmes, Thomas, et tu iras te confesser pour ces propos. Aristote a dit le vrai, c’est comme ça et pas autrement. Cela dit, cette tournure d’esprit te mènera fort loin en politique, où il faut savoir contredire toute vérité, et faire passer le faux pour le vrai. Je te félicite. ».
Et voici comment s’écoulait la douce existence du jeune Thomas, entre jeux intellectuels et joutes verbales avec son maître.
Mais voilà que Thomas commença à montrer un intérêt tout particulier pour les choses de l’esprit, au grand désespoir de son père. Le jeune homme tenait ces propos à qui voulait les entendre : « Il est plus beau d’éclairer que de briller seulement ; de même est-il plus beau de transmettre aux autres ce qu’on a contemplé que de contempler seulement. Je ne ferai jamais de politique, j’aimerais enseigner ». De telles paroles faisaient naître un monumental courroux chez le paternel, qui répondait à sa progéniture : « Tu es mon fils unique, et tu feras ce que je te dirai de faire, que ça te plaise ou non. Tu deviendras maire comme moi, et un jour comte, je te l’ordonne. ».
Ce conflit vint à s’envenimer, le père et le fils demeurant sur leurs positions. Le premier, excédé, fit placer le second dans un couvent franciscain.
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| Sujet: Saint Thomas les années d'étude Ven 11 Avr - 3:17 | |
| Les années d’étude
Thomas fut d’abord bien contrit de se retrouver en la rude compagnie de ces moines austères dont on faisait une triste réputation. Mais bientôt il se ravisa, découvrant les joies et la satisfaction que procure l’étude de la théologie. N’ayant jamais été initié à cette science, il suivit les enseignements de ses professeurs avec avidité et sérieux. Ses camarades le prenaient pour un idiot, son impénétrable silence ne trahissant jamais la finesse de son esprit. Son aspect physique, qui n’avait guère fait l’objet des attentions de la grâce, le rendait peu charismatique. Il souffrait même d’un embonpoint pathologique, et un cou fort musculeux reliait sa tête au reste de son corps. Tout cela lui valut le sobriquet de « bœuf muet ». On le raillait, on se gaussait allègrement de lui, comme les franciscains en avaient l’habitude à l’égard de ceux qui leur semblaient différents.
Mais par une froide journée de l’hiver 1245, alors que Thomas assistait au cour de théologie pratique, il fit entendre, pour la première fois, le timbre de sa voix. Le professeur eut le malheur d’affirmer en substance que l’intellect, par le jeu de la raison, pouvait seul venir à bout de tous les mystères de la foi.
Thomas commença par lui rétorquer, à la grande consternation de l’assistance, que « grands sont les mystères de la foi, et notre capacité à raisonner n’est rien en comparaison des desseins de Dieu qui seront toujours inconnus aux pauvres mortels que nous sommes ». Il poursuivit en affirmant que « la nature peut toujours être infléchie par la Grâce, qui n’est que son œuvre, et lorsque la seconde agit sur la première par la force du miracle, elle nous laisse, comme des insectes, dans l’incompréhension ».
L’enseignant fut contrarié, et voulut infliger à l’élève une leçon de philosophie : « la raison est la lumière que Dieu nous a confiée pour saisir son message ; sinon, pourquoi en serions-nous dotés ? Tais-toi donc, bœuf muet, comme tu sais si bien le faire, puisqu’il semble que ton intellect ne soit pas suffisamment aguerri pour saisir les énigmes de la foi ». Les élèves se moquèrent de Thomas qui, ne perdant pas de sa contenance, répondit au professeur : « la raison est la science de la nature, or la nature n’est que l’œuvre de Dieu. Etudier et connaître la nature n’est pas connaître Dieu, mais seulement son œuvre ».
Cette fois ci, le maître fut fâché, et fit ce rappel à son étudiant : « Mettrais-tu en doute la parole d’Aristote, qui par sa sainte et prophétique raison, a touché Dieu de son doigt ? ». Et Thomas de lui rétorquer, toujours aussi calmement et avec autant de mesure : « Aristote est saint car il a révélé la matière dans sa véritable nature, à savoir celle de création divine. Mais lui-même n’est qu’un effet de la cause première, qui est Dieu. Seule la foi, seul l’abandon de soi au spirituel, dans la plénitude et la béatitude contemplative, peuvent nous permettre de toucher Dieu ».
Ce furent les dernières paroles de Thomas au sein du couvent franciscain, car celui-ci fut renvoyé pour son impertinence. Et le recteur de prononcer ces mots au moment où il bottait le derrière du jeune disgracié : « Puisque c’est ainsi, jamais tu ne bénéficieras de l’ascenseur social franciscain. Jamais tu ne seras cardinal. Nah ! ».
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| Sujet: Saint Thomas - l'errance Ven 11 Avr - 3:17 | |
| L’errance
Thomas, exclu du couvent franciscain et déchu de son appartenance à l’ordre, se trouva alors dans la difficile condition de vagabond. Il errait, presque nu dans les rues de Naples, en quête d’une destinée. Ayant toujours eut le désir de voyager, il se dit qu’il en avait là une occasion fort bonne. Il s’engagea ainsi sur les routes des royaumes, prenant la direction du nord.
En chemin, il fit la rencontre d’un marchand ambulant. Ce dernier vit en quel triste état se trouvaient les pieds nus de Thomas, ensanglantés qu’ils étaient par plusieurs jours de marche sur le tranchant des pierres. Le négociant apostropha Thomas en ces termes : « Hola ! Marcheur ! As tu vu que tes pieds son blessés ? J’ai justement là une paire de chausses qui tu pourrais enfiler, et ainsi mettre fin au calvaire que tu sembles vivre ». Thomas fut surpris de cette soudaine attention à son égard, et fit cette réponse à celui qui se souciait si aimablement de son sort : « Et bien, l’ami, je ne puis qu’accepter cette sympathique proposition ». Les chausses lui convenaient parfaitement, et en effet lui facilitaient la marche.
Il remercia le marchand, s’apprêtant à reprendre la route, mais celui-ci fit à Thomas : « Eh ! Dis ! Ca fait soixante écus. A payer comptant ». Et Thomas de lui rétorquer : « Content ? Comment pourrais-je être content de payer une telle somme pour bénéficier de ta charité ? ».Le marchand fut consterné, et répondit : « Mais, mais… Il ne s’agit pas de charité ! Faut bien que je m’enrichisse, moi. Je ne donne rien, l’ami, je vend ».
Thomas lui lança un regard réprobateur, avant de reprendre : « T’enrichir ? Ainsi tu veux t’enrichir ? Et de surcroît sur le dos d’un pauvre vagabond ? N’as tu point de morale ? Ignores tu les préceptes de la vertu aristotélicienne ? Le temps que tu passes à t’enrichir, tu ne le mets pas au service de la communauté. On ne s’enrichit qu’au détriment des autres. En vérité, il y a autant de chance pour un riche d’être accueilli au royaume des cieux que pour une vache de passer dans le trou d’une aiguille. Sois charitable, comme Christos te l’enseigne. ».
Le marchand ne l’entendait pas de cette oreille, et répondit à Thomas en ces termes : « Oui, oui, c’est ça… Tu m’as bien regardé ? J’ai une tête à te filer mes chausses comme ça, sans rien en retour ? Va donc au diable, miséreux ». Et Thomas rendit les chausses au marchand, en lui lançant cet avertissement : « C’est toi qui ira, pauvre pêcheur ». Et il reprit sa route.
Au hasard de sa marche, il fit étape à Alais, en Languedoc. Ayant bavardé en taverne avec quelque responsable local ayant apprécié son érudition et sa juste vision des choses, il se vit offrir la possibilité de devenir conseiller comtal, ce qu’il accept |
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| Sujet: Saint Thomas - Le mirroir aux princes Ven 11 Avr - 3:18 | |
| Le miroir aux princes
Thomas se trouva donc au service du comte du Languedoc. Ce dernier venait chaque soir prendre conseil, soucieux qu’il était de conformer sa politique aux principes aristotéliciens, que Thomas semblait fort bien connaître.
Un beau jour, le seigneur vint lui annoncer sa volonté de guerroyer contre un comté voisin. « Ces pourceaux ont porté atteinte à mon honneur, je vais leur donner un bonne leçon », dit-il. Thomas exprima son désaccord en ces mots : « Monseigneur, vous ne pouvez faire couler le sang des fidèles pareillement, pour une question qui ne touche qu’à votre honneur ». Le comte fut mécontent, et demanda à Thomas quelle était la raison de ce démenti. Thomas lui répondit ainsi : « Avec tout le respect dû à votre rang, il faut que vous sachiez que votre glaive ne peut être sorti de son fourreau que sur injonction de l’église, au moins avec sa bénédiction ».
Le comte ne partageait nullement cette position, et le fit savoir ainsi : « Mais je suis un prince. En cela, je fais comme bon me semble. Tu m’avais dit tantôt qu’il fallait bien distinguer ce qui est de la sphère spirituelle, de ce qui est de la sphère temporelle, n’est-il pas ? Voilà bien, la guerre entre comtés, une chose qui échappe à l’esprit. Il n’y a rien de plus terrestre ». Thomas lui répondit : « Certes, Monseigneur. Mais cela ne signifie pas que les deux sphères soient sur un pied d'égalité. Tout pouvoir vient de Dieu par le peuple. L’autorité temporelle n’est autonome qu’autant qu’elle conserve ce principe en mémoire. Elle ne peut donc gouverner que dans le respect de la norme qui la fonde, par là même avec l’assentiment de l’église. Elle doit conformer ses actions aux opinions du clergé, et en particulier à celle de sa Sainteté le Pape, souverain de tous les souverains ».
Le comte n’appréciait que moyennement ces propos, et le fit savoir à Thomas : « Ce que tu dis est faux. Je tiens mon pouvoir du peuple, certes, mais avant tout du roy qui est mon suzerain. L’église n’a rien à voir là dedans. Je veux bien qu’elle me conseille, comme tu le fais, mais qu’elle m’impose, jamais ! Mortecouille ! ». Thomas ne se démontait point, et rétorqua au seigneur : « Le roy tient aussi son pouvoir de Dieu. Et comme le peuple ne fait qu’exaucer la volonté de Dieu en vous plaçant sur votre trône, votre pouvoir est de nature divine par le haut et par le bas. Le glaive que vous brandissez vous est confié par Dieu, certes pas directement, mais Dieu étant la cause première de toutes les causes et de tous les effets, nul doute qu’il est aussi la cause de votre autorité. Or, l’église étant dépositaire de la parole divine, vous devez lui obéir. C’est ainsi, à moins que vous ne vous rabaissiez à la condition de tyran ».
Le comte, dans sa colère, eut ces mots : « Et quand bien même je serais tyran ! Je doute que Dieu me foudroie sur l’instant ». Et Thomas de conclure : « Certes, non. Mais vous seriez précipité en enfer par le peuple révolté. Si un titulaire du pouvoir se fait tyran, l’église doit appeler celui qui lui a confié son pouvoir, c’est à dire le peuple, à se soulever contre lui et à cliquer sur l’option ‘prendre d’assaut le château’, autrement dit à accomplir la volonté de Dieu ».
Le comte en eut assez de discutailler, et saisit Thomas par le col, afin de le jeter hors de son château. « Tu n’es qu’un piètre conseiller. J’en trouverai un autre. Par ma foi, tu es un boulet ! ».
Et Thomas de se retrouver, un fois encore, dans l’errance. |
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| Sujet: Saint Thomas - La retraite spirituelle Ven 11 Avr - 3:19 | |
| La retraite spirituelle
Thomas prit de nouveau les chemins des royaumes. Ses pas le menèrent cette fois ci à Clermont, où la douceur du climat et la superbe des paysages lui donnèrent l’envie de s’installer. De ses propres mains, il bâtit un ermitage, retiré de l’agitation du monde, pour y effectuer une retraite spirituelle. Il eut le désir de se vouer à la lecture du Livre des Vertus, et d’en tirer la substance, pour se vouer tout entier à son œuvre théologique. Il fit cette réflexion : « Tiens, je vais rédiger une somme, où les idées s’enchaîneront selon la perfection d’un rapport dialectique irréfutable. C’est parti ! ». Sa méthode fut la suivante : il imagina, dans son brillant esprit, tous les arguments que l’on pourraient opposer à la doctrine aristotélicienne, s’inspira pour cela de ses lectures des théologiens spinozistes et averroïstes, et s’attacha à élaborer un ensemble de questions auxquelles il apportait chaque fois une réponse catégorique.
De cette entreprise naquit un traité, le De Veritate Fidei, véritable arme théologique de nature à combattre toutes les formes d’hétérodoxies. La pensée de Thomas s’y présentait comme un fil que l’on déroule, et était d’une clarté telle qu’elle ne pouvait qu’avoir été inspirée par Dieu.
Sa retraite achevée, et sa somme complète, il revint au monde : « A nous deux, Clermont ! ». Un beau jour d’été, il se rendit donc au village, ses centaines de feuillets sous le bras. Il le trouva en proie à une formidable agitation. Les habitants courraient dans un sens ou dans l’autre, selon des trajectoires qui échappaient à la raison. Thomas, qui espérait rencontrer le curé, se dirigeait vers l’église, et en chemin put constater qu’une horde de citadins prenaient d’assaut la mairie. La pauvre maire déclamait avec force : « Mais, palsambleu, vous m’avez élu bande de dégénérés ! Faudrait savoir ! Moi j’y suis, j’y reste ! ». Et la foule de lui répondre en chœur :
« Le pain est trop cher,
Il n’y a plus de travail !
On vit dans la misère,
Et toi dans la mangeaille !
Magistrats et prélats,
Tous des complices
Pour eux sonnent le glas
Et pour nous la justice ! »
Thomas continuait son chemin, constatant avec stupéfaction l’ampleur du chaos qui saisissait la ville. Arrivé devant l’église, il la trouva fermée, d’autres citadins la prenant pour cible de leur mécontentement. On les entendait dire :
« Curé, curé, ouvre ces portes
C’est dimanche, heure de la messe
Que nous soyons heureux de la sorte
Ou on te bottera les fesses ! »
Thomas vit qu’un prédicateur avait pris la tête du groupe. Il vint à sa rencontre, et l’apostropha : « Mais enfin, que se passe t-il donc, ici ? ». L’étrange personnage, dont le regard trahissait le fanatisme, lui répondit : « Et bien, le peuple est mécontent. Il souffre par le fait du maire et de l’église. Le premier nous plonge dans une profonde misère par une gestion désastreuse, et le second nous refuse le bonheur auquel nous avons légitimement droit en nous interdisant d’assister à sa messe ».
Thomas fut surpris, et interrogea son interlocuteur de la sorte : « Mais enfin, pourquoi cet homme de Dieu refuse t-il d’assurer son office ? ». Cette réponse lui fut donnée : « Nous sommes hétérodoxes. Nous nous sommes tantôt révolté contre l’église. Nous avons crée la tendance platonico-cicéronienne, qui postule que la croix, symbole de la foi, doit avoir des branches horizontales mesurant sept centimètres, et non huit. Donc le curé refuse de nous laisser entrer ». Thomas fut cette fois stupéfait, et reprit : « C’est parfaitement grotesque. Vous vous prétendez hétérodoxes mais voulez tout de même assister à une messe aristotélicienne. Vous reprochez au curé de vous refuser un bonheur auquel vous n’avez pas droit. Ca n’est pas raisonnable. Lorsqu’on est en désaccord avec l’église, on l’assume, et on n’assiste point à l’office ».
La réaction du prédicateur fut immédiate. Il fit cette harangue à la foule, désignant Thomas d’un doigt accusateur : « Voici un complice de cet affameur de maire et de cet ignoble curé. Boutons-le ! ». Thomas tenta de se défendre et criait : « Mais non ! J’ai rien à voir avec le maire. Vous faites un amalgame désespérant ! Faut distinguer le spirituel du… Ah… Mais lâchez moi ! Voyez comme l’effet de masse vous rend stupides ! ». Et la multitude excitée eut raison de lui. Il fut expulsé du village.
Cet évènement eut un retentissement considérable dans l’esprit de Thomas, qui fit cette conclusion : « Ces hétérodoxes sont une plaie ! Je dois en débarrasser la surface du monde. Telle sera ma mission ».
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| Sujet: Saint Thomas - Le preche miraculeux Ven 11 Avr - 3:20 | |
| Le prêche miraculeux
Thomas prit donc la décision d’effectuer un grand pèlerinage au travers des royaumes. « Telle est ma destinée », disait-il. « Lorsque je serai passé dans chaque village, le Très-Haut pourra me rappeler à Lui ». Ses prêches enflammés faisaient toujours plus d’émules, qui le suivaient alors dans ses déplacements, si bien qu’une multitude de fidèles composaient bientôt son escorte. Partout, sa parole faisait mouche, et comme par miracle, les hétérodoxes de tout poil abjuraient, se convertissaient, et tombaient à genoux, implorant le pardon de Dieu.
Un beau jour, un des disciples de Thomas l’interrogea en ces termes : « Maître, vous diffusez le message de Christos, et nous apprenez que lui seul a accompli des actes miraculeux, que lui seul fut un être de mystique. Pourquoi ne fondez vous pas, avec ce fantastique talent qui vous caractérise, une nouvelle Eglise aristotélicienne, qui préfèrerait Christos à Aristote ? ».
Thomas entendit cette suggestion, et fit cette réponse : « Mon fils, certes j’insiste sur la parole de Christos, mais par dessus tout, ce qui m’importe, c’est de préserver l’unité de la foi, et donc de l’Eglise. J’aime tous ceux qui portent et transmettent la vérité de Dieu, et ce serait un atroce déchirement que de fonder cette dissidence dont tu parles, que de briser l’amitié aristotélicienne. Vois ce que je fais ici. Pourquoi irais-je détruire ce que je bâtis ? Pourquoi chercherais-je la défaite, alors que je vais de victoire en victoire au bénéfice de l’indivisibilité de l’Eglise ? Non, mon fils, il ne saurait en être question ». Et le disciple se ravisa, avant de demander pardon.
Ce même disciple, alors que les pèlerins menés par Thomas faisaient halte en Normandie, demanda à Thomas : « Maître, cette terre est peuplée d’hérétiques. C’est désespérant. J’ai une brillante idée : pourquoi ne dresserions nous pas un immense bûcher où nous placerions tous ces égarés ? De la sorte, nous en serions débarrassés, et nous gagnerions du temps ».
Thomas entendit cette proposition, et fit cette réponse : « Ton idée est tout sauf brillante, mon fils. D’abord, ces hétérodoxes sont des hommes avant d’être des égarés, et en tant que créatures de Dieu nous ne pouvons les détruire nous mêmes. Ensuite, ce serait gâcher de grandes quantités de bois, pour un bien piètre usage ». Le disciple ne fut pas satisfait de la leçon de Thomas, et crut pouvoir le prendre en défaut : « Mais, maître, s’il advenait que des hérétiques n’abjurent point, il est bien permis d’en brûler quelques uns. Et puis, lorsque l’Eglise lance des croisades, n’est-ce pas la mort qu’elle apporte parmi les égarés ? ».
Thomas reprit ainsi : « Ca n’est jamais l’Eglise elle même qui dresse les bûchers, mais le bras séculier auquel sont livrés les hérétiques. Ainsi, elle garde toujours les mains propres. Et puis les croisades, c’est tout à fait différent. Elles sont lancées contre les terres tenues par les égarés, et ne sont tués que ceux qui se placent en travers du chemin des armées de Dieu. La croisade est une guerre juste, ad majorem dei gloriam. Et puis maintenant, va voir là haut si j’y suis ». Et le disciple se ravisa, avant de demander pardon.
Ainsi fut menée la plus grande entreprise de prêche jamais accomplie. La piété en fut à un niveau inégalé au sein des royaumes. Partout se transmettait la nouvelle du périple de Thomas, et il acquit en cela la plus haute considération des princes de l’Eglise.
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| Sujet: Saint Thomas - la révélation et la mort Ven 11 Avr - 3:21 | |
| La révélation et la mort
Ayant achevé son pèlerinage, Thomas s’en retourna à Clermont, dans son ermitage. La vielle bâtisse était devenue le sanctuaire des bêtes sauvages et d’une flore luxuriante, mais Thomas, vieux et fatigué, n’en avait cure. Il s’allongea sur la pierre froide, attendant la mort. Deux jours durant, il demeura en béatitude, sans manger ni boire. Il se sentait faible, et n’avait plus la force de se mouvoir.
Au soir du deuxième jour, se produisit un évènement extraordinaire. La brise était tombée, et le calme du crépuscule n’était troublé que par quelques grillons. Thomas se laissait aller à sa contemplation, et sentait sa dernière heure venue. C’est alors qu’un souffle divin fit s’agiter les feuilles des arbres et des plantes grimpantes, et qu’une lumière surnaturelle vint frapper Thomas au visage. Majestueuse, grave, et inspirant le recueillement, une voix gutturale se fit entendre : « Thomas, c’est moi, Christos. Ouvre les yeux, que tu puisses me voir ».
Thomas n’en crut pas ses oreilles, et pensa qu’il devait s’agir du délire précédant le trépas. Dans un souffle imperceptible, il interrogea la voix : « Ca y est ? Suis-je mort ? ». L’étrange présence lui répondit ainsi : « Mais non, pas encore. Cela dit ça va pas tarder. Bon, tu les ouvres tes yeux ? ».
Thomas fit usage de ses dernières ressources pour soulever ses paupières, dans un incommensurable effort. Ce qu’il vit fut un ravissement : un visage d’une beauté fabuleuse était penché sur le sien. Ces traits si parfaits évoquèrent chez Thomas une plénitude qu’il n’avait alors jamais ressentie. Il se sentait serein et réconforté.
Thomas s’adressa à cette céleste apparition en ces termes : « Vous êtes encore mieux qu’en icône. Enfin bref, pourquoi m’apparaissez vous, Seigneur ? ». Christos reprit : « Thomas, je suis venu te conduire au royaume des cieux, car tu dois rejoindre le Panthéon des vertueux. Ta vie a été un modèle d’excellence et d’abnégation au service de la foi, et tu as droit à la béatitude éternelle. Je te fais cette prophétie : un jour tu seras Saint sur cette terre, et un ordre portera ton nom. Tu as bien servi Dieu, Aristote et moi-même. Sois béni pour les siècles des siècles ». Et sur ces paroles, Christos disparut, laissant dans l’atmosphère un parfum de piété.
Thomas eut la force de répondre « Amen » avant de s’abandonner. Son âme entra alors en lévitation, entraînée vers les cieux par la céleste lumière.
Ainsi disparut Thomas d’Aquin, dont la dépouille est, selon la chronique, toujours demeurée en cet ermitage de Clermont, sur les ruines duquel fut érigée une abbaye…
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| Sujet: Saint Thomas - L'enfance-Chapitre 1 Ven 11 Avr - 3:26 | |
| De l‘éducation de François de Gênes et de la mort du père Suger
A Gênes, en l’an de grâce 1408, vivait dans une des cités les plus prospères des royaumes, un tout jeune homme, troisième fils d’une riche famille de marchands : François Arinitzi de Gênes.
Le pater familias, Laurent de Gênes était banquier et marchand Gênois, auprès des plus prestigieuses cours européennes. Il avait un sens aiguisé des affaires et de la gestion, et sa fortune et sa réputation égalaient celles des plus grands princes des royaumes. Il menait donc sa vie comme lui dictait telle réputation: il demeurait constamment dans son palais à Gênes, ne sortant que très rarement. Ambassades, marchands et escortes remplissaient le travail nécessaire au bon fonctionnement de ces affaires.
Il voyait en François, le plus doué de ces fils, un successeur potentiel. Il cherchait à lui inculquer tout son savoir et son expérience dans ce domaine. Son fils devait apprendre le métier. Le jour venu, observant que son fils s’approchait de la maturité nécessaire, il décida qu'il était temps pour lui de partir à travers les lointaines contrées du saint Empire et du royaume de France accompagnant la caravane commerciale à travers villes et campagnes.
Son père avait voulu qu’il soit accompagné par un personnage qui sera déterminant dans la pieuse vie de François : le père Suger. Celui ci officiait comme chapelain de la famille Arinitzi, et aurait pour rôle tout au long de la formation du jeune François son apprentissage de la morale Aristotélicienne et son éducation aux préceptes de la foi. Laurent de Gênes, personnage très pieux, y tenait beaucoup.
Les messes de Suger sortaient vraiment de l’ordinaire, il emplissait à forte dose d’encens les endroits où il officiait élevant d’avantage les prières et cantiques auprès du tout puissant. Il semblait se muer en une créature s'agitant corps et âme pour faire vivre et transmettre sa foi et ses bénédictions à ses auditeurs. Quelque chose d’exaltant et de transcendant émanait de de son attitude, de ses paroles et de ses gestes. Dieu lui même semblait s’exprimer à travers son verbe. Sa voix était rauque et suave, détonnant comme le grondement divin, tous restaient happés et très sensibles aux paroles du prêtre devant l’extraordinaire aura dont celui-ci étaient entouré.
Il terminait toujours ses offices par une seule et même formule venant conclure l’impressionnante prestation : Citation: | Voici pourquoi il ne faut pas le suivre : les hérétiques qui refusent la conversion alors que l'Eglise, seule détentrice de la Vérité, leur a indiqué la Vraie Voie, sont pêcheurs par présomption, car ils estiment mieux savoir la Vérité que l'Eglise, donc mieux savoir la vérité que Dieu, quel outrage que cela ! | La foi du jeune Arinitzi, dès le début de son statut d’homme, demeurait très forte, et particulièrement grâce au très pieux père Suger. Passionné par la vita de Christos dont le père Suger se faisait un devoir -et un plaisir- de lui raconter, François aimait à imiter mot pour mot, phrase pour phrase, le guide de l’humanité, celui par qui la seconde révélation arriva. Suger et lui même apprenait et s’essayait à vivre et à ressentir les mêmes situations que Christos vécu à l’époque ancienne.
Alors, il essayait d'approcher ces pauvres humains; il leur parlait et leur expliquait la philosophie d'Aristote et les enseignements du Très Haut. Citation: | " Aristote, disait-il, nous a appris que l’homme sage doit participer à la vie de la Cité. Vous mes amis, regardez vous, êtes vous heureux ? perdus que vous l’êtes au milieu de nulle part ? Mes amis, sachez que l’Homme est par nature fait pour vivre au sein de ses semblables. "
Ayant dit ceci, Christos nuança tout de même ses paroles :
" Mais n’oubliez pas, que chaque homme a aussi une individualité, chaque homme a son propre rapport avec Dieu et avec la nature. Aussi, pour ne pas oublier cela, et pour trouver en soi les ressources nécessaires à la réflexion, il plaît à Dieu que vous puissiez vous retirez de temps en temps, au delà de la ville, afin de vous retrouver en vous même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de votre esprit. | C’est par une nuit pluvieuse de Mai qu’un drame frappa François et qui le marquera tout au long de sa vie.
Arrivé dans la populeuse ville de Lyon, dans le royaume de France, le convoi s’installa dans les halles marchandes pour plusieurs semaines. Lyon était un des plus gros bourgs des royaumes, lieu de tous les commerces. Mais cet afflux de richesses appelait aussi les brigands, routiers et mercenaires de la pire espèce, les escroqueries, et vols et autres vices étaient légions. C’est aussi dans ce contexte, où une extrême richesse côtoyait la pauvreté la plus extrême, que vint l’expansion, telle la peste, d’une hérésie séculaire : la secte des bogomiles.
Père Suger se sentait mal dans cette ambiance pesante, cette ville semblait abandonnée de Dieu. Son aversion pour les mécréants rendaient d’autant plus insupportable sa présence en ces lieux. Il connaissait la ville de réputation, mais il ne pouvait imaginer le degré de corruption des âme qui régnait ici, à vraie dire il s’attendait à voir au moins un des sept Princes-démon surgir des décombres spirituels de cette cité.
Mais son devoir intime et envers la très Sainte Eglise Aristotélicienne le poussait à aller prêcher la bonne parole à cette population désorientée par la misère et par les chimères hérétiques. Citation: | Il m’emmena avec lui jusqu’au parvis de la maison de la ville, lieu de toutes les rencontres où il s’élança dans une longue harangue pleine de fougue et de conviction destinée à rallier les pauvres hères vers le chemin du paradis et de Dieu, pour les sauver des tortures infernales et pour ramener de l’ordre dans cette cité sans foi ni loi. | Le père Suger le savait, les préceptes Aristotéliciens amènent une morale juste et fraternelle, en somme, la foi Aristotélicienne est un facteur de l’ordre dans le monde, et elle seule peut ramener la société à la paix la plus juste et à une monde plus équitable. Exactement le contraire de cette ville fantôme où les autorités temporelles étaient endormies par leurs propres richesses et par les hérétiques les plus pervers. C’est ainsi que le père Suger s’adressa à la foule : Citation: | Il ne s'agit donc plus d'essayer de sauver les âmes des Impénitents qui par définition sont voués aux enfers, mais de sauver les âmes de tous les autres membres de la société, de cette innombrable foule vulnérable au mauvais exemple des hérétiques, il s'agit d'éviter que la peste hérétique nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autres, et lorsqu'il s'agit de sauver des âmes, les corps n'ont plus d'importance, le spirituel étant infiniment supérieur au temporel, il ne faut guère hésiter à devoir ôter la vie aux méchants lorsqu'il s'agit de sauver des âmes des Enfers !!! Telle est la raison d'être, le fondement et la justification de l'idée et du devoir de Croisade. | Et c’est là, sous les yeux innocents de François, et sous les yeux légèrement surpris des badauds qu’un carreau d’arbalète vint transpercer le vénérable père Suger. Le choc fut immense, des ricanement se firent entendre dans la foule ainsi que des « Vive bogomile » les badauds prirent peur et se hâtèrent de rentrer chez eux, le père Suger s’effondra devant François. Celui ci avait les larmes aux yeux, tétanisé par la brutalité du meurtre, ne sachant quoi faire, ne sachant qui appeler. Il s’effondra lui aussi, sur le corps inanimé de son mentor, il resta longuement là sans bouger, en pleurant de tout son soul, à attendre, attendre et attendre…
Attendre que la douleur passe, que Dieu interviennent pour faire revenir Suger, pour qu’un miracle arrive. Mais rien, le sang s’écoulait lentement sur le sol, désappointant le jeune Gênois. Reprenant ses esprits il se leva brusquement, se sentant à son tour menacé, il pris son ami défunt à bras-le-corps et le traîna autant qu’il le pouvait à travers les sombres ruelles de Lyon...
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| Sujet: Saint François - l'enfance - chapitre 2 Ven 11 Avr - 3:27 | |
| De l'éducation de François de Gêne et de la découverte d'Aristote.
François était revêtu de haillons, agenouillé devant l’église de la paroisse Saint Georges de Lyon. Il mendiait.
Depuis l’assassinat du bienheureux père Suger, François ressentait un profond désespoir.
Seule la foi, l’aumône et l’amitié du curé de l’église saint Georges le maintenait vivant. La foi et la charité n’avaient heureusement pas entièrement disparue de cette lugubre cité, la curé de l’église sainte Georges l’avait aimablement recueilli et aidé, les habitants de ce quartier semblait foncièrement moins touchés par le fléau de l’hérésie et du désordre.
Les choses matérielles n’intéressaient plus François de Gênes –d’ailleurs l’avaient-elles jamais ému- Il faisait fi de l’aveuglement et des intérêts de son père. Seul comptaient pour lui les longs entretiens avec le chapelain Suger les soirs de printemps où ils avaient l’impression de disséquer l’âme des Humains, ou tout du moins, leurs propres âmes.
Ses longues méditations et son amitié lui avaient apporté tout le bonheur, le réconfort et l’espoir nécessaire à la vie terrestre de tout homme. Il savait désormais comment appréhender son existence en vue du jardin céleste, ce lieu que Suger aimait à décrire comme Citation: | l'antre de la jouissance divine. | Sa misère matérielle était réelle. Il vivait dans la pauvreté la plus extrême, grignotant quelques miches de pains et légumineuses que le curé, admiratif, lui fournissait sans peine et avec toute la charité d’un homme de cœur. A défaut des conforts d’une vie luxueuse, ses innombrables pensées de Dieu amenaient en lui une richesse spirituelle débordante. Et malgré toutes les épreuves que les hommes lui avaient fait subir, il continuait à avoir confiance en l'Humanité, car sa fidélité envers la créature choisie par Dieu était sans faille. Seul l’incrédulité et le non-respect des commandements divins écrits dans le Livre des vertus pouvaient conduire des hommes aux vices. S’éloigner de Dieu était s’éloigner de la vertu. S’éloigner de la vertu était s’éloigner des fondements de la société des hommes et de ses lois.
Ainsi il reconnaissait la grandeur d’âme de certains, et, en demandant l’aumône , en conséquence il faisait appel à la communauté Aristotélicienne dans son ensemble, à la charité universelle de l’Eglise et des fidèles. Sa survie ne dépendait que de la communauté, il remit ainsi toute sa confiance, sa vie même entre les mains des Hommes, entre les mains de Dieu.
La simple pensée de la vengeance ne lui avait jamais traversé l’esprit, tant il considérait ces hommes comme égarés et distants de Dieu.
Néanmoins des interrogations subsistaient dans la tête du jeune homme.
Certaines questions qui conservaient leurs mystère, restées sans réponses, que même le père Suger n'avait su résoudre lors de ses excès de curiosité.
François aimait échanger des bribes de conversations, de dialogues avec ses donateurs quelques fois inquiets, il les rassurait en leur apportant l’espoir attendu, les instruisait en citant la vita de Christos. Vagabonds, paysans et artisans trouvaient réconforts auprès du jeune homme, et en échange, lui apportaient de quoi survivre.
Il répétait sans cesse, avec les mêmes convictions : Citation: | L’espoir ! Toute la vie de l’Aristotélicien doit être tournée que vers ce but ultime, la réalité et la vanité des richesses matérielles devenant bien peu de choses face à cette formidable destinée que Dieu avait offert aux Hommes.
| Il vint un jour un homme vêtu d’une longue toge noire et d‘un couvre-chef typique des universitaires de la ville. Venu sur les conseils de ses étudiants il s’approcha intrigué par le jeune mendiant, en tenant dans ses mains un objet d’une grande valeur aux yeux de beaucoup : un livre.
La confiance en l’Homme, quel qu’il soit, quoi qu’il ait fait dans sa vie, finissait toujours par tenir ses promesses en retour. L’éternel retour, l’éternel don de l’humanité, voilà comment devait fonctionner le monde : Sur la confiance, l’espoir et le don.
François n’attendait rien de personne, il donnait pourtant de sa personne, de sa compréhension, de ses conseils avisés, de sa foi et de son amour. Mais aucun intérêt ne guidait son âme, aucune reconnaissance, aucune gloire n’étaient recherchées. Il ne percevait pas le monde et l’Homme comme pouvait le percevoir son père, il était ailleurs.
Et c’est à la vue de cet illustre homme en noir, planté devant lui que tout se mit en lumière et en mouvement d’une harmonieuse manière, sans pareil, la quintessence de l’amour s'incarnant devant ses yeux ébahit. L’homme tendit le livre à François, avec le sourire bienveillant d’un défunt apaisé, et parla en ces termes : Citation: | - Que le savoir illumine ta vie jeune mendiant, Aristote et Christos sont nos guides à tous. Sache que les tréfonds de nos âmes ont été étudiés par le sage Aristote, le monde n’avait plus aucun secret pour lui. L’Homme à la lecture de ces saints ouvrages se dévoile tel l’escargot quittant sa coquille. Grâce à lui, la raison à donné une dimension nouvelle à la foi, Dieu a apporté l’intelligence à l’Homme, c’est pour mieux l’aimer et mieux vivre sur terre. Plus que Christos, Aristote nous raconte cela. Mais vous, qui êtes vous ?
- Vous faites donc partie de l’université ? Quelle joie de rencontrer un homme si érudit, si aimable et si bon. Dieu puisse bénir l’Université pour la sagesse que cela apporte aux hommes. Je me nomme François.
- Malheureusement l’université est une communauté très hétéroclite, le vice peut souffler dans le cœur de certains. N'accumule aucun savoir, avec moi. N'essaie que de comprendre. Je me nomme François moi aussi, d'ailleurs.
- Peut être n’ont ils pas été suffisamment bien guidés ?
- Oh, assez oui, il l'ont été, mais les tentations vicieuses de ce monde sont légions et beaucoup, aussi savants qu’ils soient, sombrent dans l’antichambre de la créature sans nom.
- N’avez vous plus aucune espérance pour l’être humain, l’être aimé ?
- Parfois, seulement, et je l’éprouve devant vous, François.
- Je ne suis qu’un parmi une multitude, c’est l’homme dans son entier que vous devez voir en moi.
- C’est donc à la créature chérie de Dieu que j’offre cet ouvrage ainsi que cette invitation. Nous sommes parce que nous sommes nombre.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Saint François - l'enfance -chapitre 3 Ven 11 Avr - 3:27 | |
| De l'enseignement de St-François
rédigé par le Père Maisse Arsouye
François était un étudiant sérieux et travailleur. Il ne négligeait pas les plaisirs, mais estimait que ceux de l'âme et de l'esprit surpassaient ceux du corps. Aussi tâchait-il toujours d'équilibrer les moments de travail et de repos. Et en toute occasion, il prenait le temps de bien faire les choses, sans précipitation ni procrastination. Bien vite, il devint un modèle pour bon nombre d'étudiants plus jeunes, et même pour certains de ces aînés. Il ne prêchait pas par la parole ou par l'épée mais par l'exemplarité de son comportement.
François s'intéressait à de nombreux domaines de la connaissance, et en particulier de la Raison et de la Sagesse. Considérant, comme tout bon aristotélicien, que ces deux enseignements sont éminemment complémentaires, il ne manquait jamais une occasion d'étudier les écrits d'Aristote et de Christos.
Ses progrès furent spectaculaires. On lui confia rapidement la direction de séances de lectures et des discussions qui s'ensuivaient. Bien vite, il apporta une touche personnelle à la connaissance qu'il avait accumulée, et certains étudiants plus jeunes commencèrent à le considérer comme un maître. Cette situation déboucha sur une licence puis une maîtrise en théologie. Il put alors enseigner les Sanctes Ecritures tout en propageant sa vision.
La vision de Saint-François s'exprime particulièrement bien au travers de ce dialogue entre lui et un disciple lors d'une séance de discussion. Citation: | - Maître, lequel est le plus important, Aristote ou Christos ?
- Aucun n'est plus important que l'autre. Ou plutôt, chacun d'eux est plus important que l'autre !
- Je ne comprends pas.
- L'aristotélisme est UN, et il a besoin des DEUX
- Un message mais deux prophètes !? C'est difficile à concevoir.
- Dis-moi, combien de parents as-tu ?
- Deux, maître.
- Et lequel est le plus important ?
- Ils sont aussi importants l'un que l'autre.
- L'éducation qu'ils t'ont donnée avant de te confier à nous est-elle pervertie par l'existence de deux parents ?
- Non.
- En effet ! Tu le vois bien, tu as reçu une éducation, unique et cohérente, pourtant dispensée par deux parents. Chacun t'a apporté quelque chose qui était original tout en s'inscrivant dans une unité cohérente. Le rôle du père et celui de la mère sont différents, tout comme le sont les enseignements d'Aristote et de Christos. Mais ton éducation est unique, tout comme l'est le message aristotélicien. Deux prophètes, un message ! Raison et Sagesse sont distinctes mais inséparables, tout comme le sont les deux faces d'une monnaie. | François passait donc une grande partie de son temps à étudier et à enseigner. Il lui semblait important de toujours pratiquer les deux. En effet, il aimait à rappeler qu'Aristote nous met en garde contre les tendances extrêmes, et que pour lui la vertu se trouve dans un juste équilibre. Qui pourrait avoir l'orgueil de prétendre tout connaître ? Qui serait assez sot pour prétendre ne rien connaître ? Ainsi François aimait à recueillir autant qu'à dispenser. Combinant la légitime fierté du maître et la nécessaire humilité de l'étudiant, il avait trouvé le juste milieu.
Mais il ne dédiait pas tout son temps à la connaissance et à l'érudition au sein de l'académie. Cela lui semblait contraire au message aristotélicien. Voici ce qu'il en ressort lors d'un autre dialogue : Citation: | - Maître, pourriez-vous m'aider pour un problème d'éthique ?
- Désolé, mais il est temps pour moi d'aller en ville accomplir la partie séculière de ma tâche.
- Mais, maître, votre temps est trop précieux pour être dilapidé dans le siècle !
- Finalement, je pense que je vais te donner quelques conseils. Tu en as besoin. Que nous apprend Aristote par rapport à l'homme et à la cité ?
- Il dit que l'homme doit prendre part aux affaires de la cité.
- Tu vois, tu le sais ! Alors pourquoi ne pas le mettre en pratique ?
- Mais ce que nous faisons ici est utile à la cité.
- Certes, je vois que tu n'es pas idiot. Mais quel serait la force de notre message si nous ne sortions jamais de ces murs ? Le peuple a besoin de nous, la Cité a besoin de nous. C'est un devoir pour tout homme de participer à la cité selon ses moyens. Et notre éducation nous donne de grands moyens. Aussi devons-nous régulièrement sortir et maintenir le lien avec la cité.
- Vous condamnez donc l'érémitisme ?
- Ce n'est pas à moi qu'il convient de condamner. Mais je réprouve totalement ceux qui pensent attendre Dieu dans l'isolement. Christos a-t-il choisi de s'isoler ? Bien sur que non ! Ce qu'Aristote préconisait, il l'a fait. Ce que la raison commande, la sagesse l'applique.
- Mais alors à quoi servent les monastères ?
- Tu passes d'un extrême à l'autre ! Il convient de trouver la voie médiane entre isolement et immersion dans le siècle. Et cette voie médiane peut être différente pour chacun, même si elle est forcément limitée par des extrêmes à ne pas franchir. Le recueillement dans le silence de la Règle est utile à la réflexion, et donc à l'application de la Vertu dans le Siècle. Et la connaissance du Siècle est un socle pour une réflexion qui ne sombre pas dans les abimes de l'abstraction. |
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| Sujet: Saint françois - l'enfance - chapitre 4 Ven 11 Avr - 3:28 | |
| De sa rencontre avec le pape
rédigé par Olivier le Gentil
François regardait autour de lui et disait qu'il n'y avait pas encore assez d'amitié et de solidarité entre tous ... Les gens mouraient de faim étaient toujours trop nombreux, et les malades comme les lépreux trop abandonnés. Il était temps de faire reconnaître notre action par le Pape lui-même afin que forts de cette reconnaissance, nous puissions attirer encore plus de frères et de soeurs dans nos rangs et de là allumer la fraternité dans le coeur de tous et soulager tous les malheureux.
François me choisit pour l'accompagner jusqu'à Rome. En chemin nous rencontrâmes nombre de jeunes gens à qui nous expliquions notre quête : l'amitié chaleureuse, complète; tout pour l'autre et cela en étant entièrement libres grâce à notre pauvreté. Beaucoup de ceux qui nous écoutaient abandonnaient tout pour nous rejoindre. Des pauvres, des riches, des vagabonds, des paysans, des marchands, des artisans, et même des fils et des filles de la noblesse. Nous étions partis à deux et nous arrivâmes à Rome si nombreux que je n'ai jamais pu nous compter.
Au début, personne ne voulait nous recevoir ... Il faut dire que cela faisait pas mal de temps que nous étions sur les routes et nous ne sentions pas tellement la rose. Et puis pourquoi le Pape recevrait-il un groupe de gueux ? Mais comme je l'ai dit, parmi nous, il y avait de jeunes nobles et il n'eut pas été de bon ton de les négliger ... d'autant que leurs parents auraient voulu que le Saint Père les fasse revenir à la raison. C'est pourquoi Innocent III accepta de nous recevoir. Ce Pape portait ce nom en mémoire de tous les innocents chrétiens qui étaient morts pour leur foi alors qu'ils n'avaient commis aucun crime. Il ne pouvait donc être complètement mauvais.
Lorsque nous entrâmes au Vatican, nous fûmes impressionnés par la splendeur de ce lieu ... Tous ces jardins, ce marbre, ces pièces aux proportions impressionnantes ... Enfin, ce trône où était assis Innocent III devant lequel nous nous mîmes immédiatement à genoux. Avant que Frère François ait pu ouvrir la bouche afin d'expliquer pourquoi nous étions là, le Pape nous expliqua que l'Eglise devait être puissante afin de mieux gouverner les âmes pour les guider vers la foi en Dieu. Elle devait donc être riche et prospère et tous ceux qui étaient riches ou nobles se devaient de la servir dans ce but de leur mieux. Mais notre Eglise avait aussi des ennemis extérieurs, des princes, des rois, des sultans qui menaçaient le monde aristotélicien et contre lesquels les nobles et leurs armées devaient aussi nous protéger. Le Pape nous recommanda donc de rejoindre nos familles afin de nous préparer à servir l'Eglise au mieux de cette manière. Puis il nous congédia. La Curie était satisfaite. Le Pape n'avait pas écouté ces jeunes inconscients qui prônaient la pauvreté ...
Mais le lendemain, alors que nous nous préparions à nous en aller, déçus de cet accueil, le Pape nous rappela à notre grande surprise ... Il nous expliqua que durant la nuit, il avait fait un rêve qui l'avait fortement impressionné. Dans celui-ci, il avait vu une grande église commencer à s'effondrer puis François était venu et s'était mis à la place de l'un de ses piliers de marbre et avait retenu tout l'édifice qui ainsi ne s'était pas écroulé. Innocent III voulait à présent entendre ce que François avait à lui dire.
François lui expliqua alors que l'ennemi de l'Eglise n'était pas extérieur mais intérieur. Tout ce qui en nous nous empêchait d'être l'ami de notre prochain était notre véritable ennemi. Il fallait donc réveiller partout l'amitié qu'Aristote nous avait si bien enseigné et dont Christos nous avait montré l'exemple à la lumière de Dieu. François donna au Pape le parchemin sur lequel il avait écrit les vertus qu'il désirait voir vivre par tous les frères et soeurs franciscains et demanda l'approbation du Pape pour vivre selon ces vertus afin de servir l'Eglise.
Avant que le Pape ait pu poser les yeux sur le parchemin, quelque chose d'extraordinaire se produisit ... Un oiseau entra par la fenêtre entrouverte et se posa aux pieds de François, puis un deuxième, un troisième, puis toute une multitude. Certains vinrent même sur ses épaules. François se mit à leur parler de Dieu. Il leur dit qu'Il les avait créés et qu'Il les aimait profondément, comme toutes les créatures de la terre. Il leur dit que pour cela, ils pouvaient remercier Dieu de tout leur coeur ... et les oiseaux chantèrent un chant si beau, si magnifique que le Pape en fut profondément ému. Il lut alors le parchemin de François et nous donna son approbation pour vivre selon ces vertus. C'est le coeur rempli de joie que nous quittâmes le Vatican et nombreux furent les frères et soeurs qui nous rejoignirent alors. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Saint François - l'enfance - chapitre 5 Ven 11 Avr - 3:30 | |
| Chapitre V : L'inquisition
où François de Gêne précise sa pensée et fait naître une institution qui la fera perdurer.
Par les moines de Bruz sur base d'écrits de Frère NicoFrançois de Gêne ressortit de cette visite papale revigoré comme jamais. Mais, lorsqu’il descendit de son nuage, il constata que le Royaume était ravagé par le vice. Du sentiment si élevé qui l’habitait suite à la visite romaine, ce qu’il constata le fit plonger dans un abîme infini. Devant lui, les gens ne semblaient plus croire au message du Très Haut, sombrant dans la luxure, le vice, et l’acédie. Le royaume était désespoir. Se souvenant des écrits d’Oane sur la fin des temps, François le Génois prit peur : devant lui se trouvait le même spectacle de désolation. Il se souvint alors de la mort du Père Suger, et des conditions qui existaient alors à Lyon, et qui menèrent la foule à pareille calomnie. Il prit peur, et décida d’agir, avant que l’horreur ne se reproduise. Il se souvint alors de la parole de son mentor. Citation: | Il s'agit d'éviter que la peste hérétique nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autres, et lorsqu'il s'agit de sauver des âmes, les corps n'ont plus d'importance, le spirituel étant infiniment supérieur au temporel, il ne faut guère hésiter à devoir ôter la vie aux méchants lorsqu'il s'agit de sauver des âmes des Enfers !!!
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Inspiré par ces sages pensées, et revigoré par sa récente rencontre avec le Pape, François reprit le bâton de pèlerin. Pour lui, désormais, la seule cause était la survie des âmes, et la situation quémandait des prêches plus efficaces que jamais. Il combattit alors l’hérésie avec plus de vigueur et de force que jamais. Mais, comme il suggérait que le feu seul pouvait arriver à bout de son combat, certaines personnes prirent d’abord peur, devant tant de conviction et de fureur. Ils ne comprenaient pas l'acharnement dont faisait preuve François, et ils crurent qu’ils allèrent devoir sacrifier leurs petits plaisirs quotidiens, au profit d’un idéal qu’ils ne pensaient pas partager. Pire encore, qu’ils n’acceptaient pas, et pour lequel ils prennaient le risque de mourir sous les flammes, de périr en raison de la conviction de l’apôtre. Alors, François su les réconforter, une fois de plus. Voici les paroles qu’il prononça lors de son retour à Gênes, comme il avait décidé de recommencer son pèlerinage en son lieu de naissance, pour signifier le début du cycle nouveau de sa prêche : Citation: | Aristote nous dit que le Très Haut nous a légué le libre arbitre.
Alors, la question se pose : est-on libre de croire en ce que l'on veut, mes amis ?
Sachez qu’il est de notre devoir que de les aider MALGRE EUX à entrer en Paradis, il s'agit de les contraindre POUR LEUR BIEN, la Félicité de l’âme étant infiniment plus importante que les aléas de la vie terrestre.
Nous ne devons pas être libre de croire ce que nous voulons quand cela risque de nous mener aux enfers, il faut donc encadrer et restreindre la Liberté de Pensée et de Croyance à la Seul Foi Aristotélicienne car elle est Juste et Bonne, contenant la Vérité et est la Clef pour entrer en Paradis. |
Rassurés, et comprenant que leur héros local n’avait pas perdu la tête, mais travaillait plutôt à leur salut, ils entreprirent d’aider François dans sa quête. Ainsi, il mirent ensemble sur pied un programme qui régit depuis lors leurs pratiques électorales, comme ils décidèrent que le plus simple était d’agir selon leur pouvoir c'est-à-dire par les urnes : Citation: | - Ne jamais voter pour un hérétique public.
- Si un candidat vous plaît dans tous les domaines alors qu’il réclame la tolérance religieuse ou la liberté de culte par exemple, ou toute autre chose allant contre la Loi de Dieu et de l’Eglise, il est un devoir pour vous de faire pression sur lui afin qu’il modifie son programme, et également un devoir d’être vigilant quant à l’application de ce programme corrigé.
- Si un candidat n’appartient pas à l’Eglise, qu’il n’est pas baptisé, alors réclamez instamment qu’il se convertisse, un aristotélicien ne saurait souhaiter qu’un incroyant le gouverne, puisque le rôle des gouvernants est justement d'organiser matériellement au mieux votre vie afin que vous puissiez réaliser votre Salut dans les meilleures conditions possibles. |
Ainsi, depuis lors, les hommes et les femmes réunis en société s’organisent pour garder une vie qui les assurent un maximum de chance de gagner le paradis, en souvenir et mémoire de St-François de Gênes. Suite à ces prêches, les hommes de la Sainte Église se rassemblèrent autour d'une nouvelle congrégation, qu'ils nommèrent l'Inquisition, et qui avait pour mendat de préserver ces quelques préceptes. Au début, ils n'étaient que quelques uns. Puis, se fut les paroissiens eux-même qui réclamèrent de leurs théologien la proection divine. Aujourd'hui, l'oeuvre de St-François n'est plus à défendre... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Saint françois - l'enfance - Chapitre 6 Ven 11 Avr - 3:30 | |
| Des conceptions métaphysiques de François de Gênes
Par les moines de Bruz sur base d'écrits de Frère NicoUn jour, de manière inattendue, François tomba malade. Cette maladie n'était pas seulement physique, elle était aussi spirituelle et le pauvre François, envahi par la fièvre se mit à délirer. C'était un délire profond, le genre de délire qui assaille l'homme lorsqu'il est face à la mort, à l'obscurité totale. Le genre de délire qui met l'homme face aux questions essentielles ... Un délire métaphysique ... La même question revenait encore et toujours dans la bouche de François : Citation: | Pourquoi ? Pourquoi l'homme est-il là ? Pour quoi l'homme est-il fait ?
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Ces questions angoissantes, François les posait à tous ceux qui venaient le voir, le soigner ... et ne voyant que l'ombre de ses frères et soeurs, toujours la même, l'homme n'en percevait plus que l'essentiel, l'Amitié, la fraternité, cette fraternité qui venait répondre à ses questions, cette fraternité qui mettait tous les hommes, toutes les femmes sur un pied d'égalité dans cette ombre que percevait encore ses yeux hagards, cette fraternité qui amenait ces hommes et ces femmes à aider le pauvre François aux portes de la mort, aux portes de la vie éternelle, aux portes du Très Haut. Le Très Haut ... Les idées défilaient dans la tête de François qui s'enfonçait dans la fièvre, toujours plus loin dans cette métaphysique qui obsédait son esprit. Le Très Haut ... « L'Etre Divin est tout puissant. » C'est Lui qui nous a créés, c'est grâce à Lui qu'on est là. Il nous aime. Il veut qu'on L'aime, qu'on s'aime aussi. Aristote nous l'a dit. Christos nous l'a montré. Suger ... L'Amitié ... La fraternité ... Les pages de la Vita de Christos défilaient devant ses yeux hallucinés de fièvre. Celles du Livre des Vertus. Celles qu'il avait pu lire dans les traités d'Aristote et ceux de Platon et qui parfois se bousculaient, se heurtaient dans son esprit perturbé par la fièvre ... Citation: | « La métaphysique est la science des causes premières. »
« La métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est: de l'étant en tant qu'étant. »
« L'essence des choses est dans les choses-mêmes, et leur donne forme. »
« Les choses sont des copies des idées. »
« La beauté sensible est une image de la Beauté éternelle que l'âme a toujours déjà contemplée »
« La beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux »
« Le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s'efforcer d'atteindre »
« L'homme sage doit participer à la vie de la cité »
|
Et puis lui revint une fois de plus cette phrase que tous disaient «
L'Etre Divin est tout puissant ». L'Etre Divin. Celui qui nous a faits. Père. Devant les yeux égarés de François apparaissait maintenant son père comme dans un rêve. Il était là dans son palais, entouré de ses richesses, seul. Et lui François était devant lui, dans sa bure grossière, sale et démuni, lui tendant la main, implorant sa charité. Mais son père ne voyait pas son fils en ce mendiant et le repoussa d'un geste brutal. Père ... Père ... Devant les yeux hallucinés de François, revoilà cet homme méconnaissable, vieux et affaibli sur son lit de mort, seul. Et François s'avança, vint lui prendre la main, n'écoutant que l'étincelle divine qu'il avait en lui, n'écoutant que son amour pour cet homme qui l'avait rejeté. « Père ... je te pardonne, père. » Et puis les larmes vinrent brouiller sa vue et la Lumière revint à lui, éblouissante dans son coeur. François était guéri. |
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| | | | Livre 3 - Les Archanges et les Saints Aristoliciens | |
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